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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 4.1910

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Nr. 4
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Cuénod, Jeanne: Les apparitions de Saint Jacques et deux fresques d'Altichiero
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https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0334

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LES APPARITIONS DE SAINT JACQUES

315-

miniature des Grandes Chroniques, qui sont, à ma connaissance,,
outre les fresques de Padoue, les seules illustrations de la prise de-
Pampelune, les murs s’écroulent non pas sous le bourdon de saint’
Jacques, mais d’eux-mêmes, ou sous la main de Dieu. Par contre,,
l’épisode de la prière de Charlemagne à saint Jacques se retrouve,,
non seulement dans ces deux œuvres d’art, mais encore dans le-
vitrail de Chartres. — Les fleurs de lys que nous avons vu figurer
dans la première fresque se retrouvent dans celle-là, plus nombreuses,
encore; il y en a partout : sur l’armure et sur la couronne de l’em-
pereur, sur les tentes de son camp, sur les bannières de ses chevaliers..

Tous les détails montrent que nous avons là l’illustration du récit
du pseudo-Turpin et non pas celle de la vieille légende espagnole.
Quand, en 1372, Bonifazio Lupi chargea Àltichiero et Jacopo.
d’Avanzo de décorer à ses frais la chapelle San Felice à l’église dir
Santo, il leur donna comme thème l'histoire de saint Jacques, telle-
que la raconte la Légende Dorée ; c’est même un détail de ce récit qui<
a déterminé le choix du bourgeois de Padoue : le nom de Louve-
ou de Lupa porté par une reine païenne qui, après avoir fait souffrir
de toutes manières les disciples de saint Jacques, avait fini par se-
convertir. Avec l’amour des jeux de mots qu’avaient les hommes
du Moyen âge, il lui avait semblé indiqué, puisqu’il s’appelait Lupi,
de faire entrer en scène la reine Lupa1. Après l’illustration des
aventures qu’avait eues le corps de saint Jacques avant de trouver-
un tombeau, il était tout naturel de raconter comment ce tombeau
avait été délivré de la main des Sarrasins par le moyen du grand
empereur de l'Occident, poussé par saint Jacques lui-même.

Ces deux fresques d’Altichiero doivent donc être retranchées des
représentations de saint Jacques Matamore pour aller grossir au
contraire l’iconographie de Charlemagne.

JEANNE CUÉNOD

1. Voir Woltmann et Woermani), ouvr. cité, p. 469.
 
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