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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 4.1910

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Nr. 5
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Clouzot, Henri: L' Haussmannisation de Paris
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https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0371

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

son exposition internationale (Allgemeine Stàdtebau-Ausstellung),
et que Londres annonçait son congrès [T oivn-p lanning Conférencel),
M. Marcel Poète mettait sous nos yeux, dans ce Service des Travaux
historiques de la Ville de Paris dont il a fait un foyer si actif
d’études parisiennes, un ensemble unique de documents sur La
Transformation de Paris sous le Second Empire.

C’est cette petite exposition, premier et heureux effort accompli
en France pour intéresser le grand public aux questions édilitaires,
dont nous voudrions conserver ici le souvenir, bien moins en nous
livrant à une description impossible et oiseuse des vues ou des plans
qu’en essayant de tirer une leçon de l’exemple du passé et de dégager
quelques enseignements de cet ensemble de travaux urbains, la plus
formidable métamorphose qu’ait subie une grande cité en si peu
d’années.



Il n’était pas tentant à habiter, le Paris tel que l’avait laissé la
Révolution de 1848! Le génie d’un Balzac pouvait dégager d’admi-
rables tableaux des masures immondes qui entouraient le Louvre
ou l’Hôtel de ville; l’amateur de pittoresque à la façon de Victor
Hugo ou du Bibliophile Jacob pouvait y trouver une pâture inépui-
sable de murs éventrés et de ruines « romantiques ». Mais ces
verrues étaient indignes d’une grande ville. La commodité,
l’hygiène, la sécurité même des habitants, réclamaient de larges
percées apportant l’air, la lumière, la vie dans le Paris de Villon
et de Claude Le Petit.

Joignez à ces causes L annexion imminente de onze aggloméra-
tions suburbaines, dont certaines formaient à elles seules de véri-
tables villes, le déplacement des courants de circulation, amené par
la création des gares de chemin de fer, devenues les véritables
portes de Paris, la leçon sanglante des journées de Juin, qui venait de
démontrer combien le dédale de ces ruelles et de ces coupe-gorge
était favorable à l’émeute, et vous arriverez à cette conclusion qu’au
milieu du xixc siècle tout gouvernement, quel qu’il fût, était fatale-
ment amené à une transformation plus ou moins radicale de Paris.

Il se trouva que le souverain d’alors, tout frais débarqué
d’Angleterre, arriva au pouvoir avec l’idée d’appliquer à sa capitale
ce qui faisait la beauté de Londres. Il se trouva aussi que ce prince,

i. Organisé par le Royal Institutc of British Architects.
 
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