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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 4.1910

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Nr. 6
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Ritter, William: Ludwig von Hofmann
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https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0474

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448

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Aussi a-t-on ladouce, lasereine illusion d’une jeunesse inaltérable.
De tous les artistes dont l’apparition dans les expositions a coïncidé
avec nos débuts dans les revues d’art, M. L. von Hofmann est le seul
qui nous donne l’impression de ne pas vieillir, et nous lui sommes
reconnaissants d’être resté fidèle à ses premières amours, du moment
que c’est pour nous affirmer avec une persistance si convaincante
que la terre est belle et qu’il vaut la peine d’y vivre, que l’art n’est
pas toujours une géhenne, mais bien un affranchissement, et qu’il
n’est pas interdit de vaincre, à force de courage souriant, les spectres
de la maladie, du malheur et de la décrépitude. Le paganisme tran-
quille, sans rien d’outré, ni d’agressif, de M. L. von Hofmann conti-
nue la tradition de Weimar, pour lequel il était tellement mieux fait
que le romantisme tapageur de Liszt. Et j’estime que rien ne doit
offenser moins les mânes de Goethe, dans tout ce qu’a produit l’art
allemand contemporain, que le continuel retour de cette imagination
ornée et délicate à ces motifs d’une simplicité antique : de beaux
garçons, des chevaux sveltes, de jolies filles, évoluant à travers les
vagues, ou groupés selon des ordonnances ingénument et asymé-
triquement équilibrées, contre d’amples fonds de bocages, sans
jamais un geste forcé, souvent bellement inertes, avec toujours
quelque espoir d’aurore rose ou d’arbres en fleurs dans quelque
coin du tableau. Et cela peint ou dessiné de la même façon dont
cela vit, non pour peindre, dessiner ou vivre, mais pour être heu-
reux, pour rendre heureux.

W IL L T A M R IT T E R

DESSIN, PAR M. L. VON HOFMANN
 
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