DOI Heft:
Nr.1
DOI Artikel:Marx, Roger: L' œuvre gravé de M. Frank Brangwyn
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24884#0038
RETOUR DU TRAVAIL
D’APRÈS l’eau-FO RTE ORIGINALE DE M. FRANK B R A N G \V Y N
L’ŒUVRE GRAVÉ DE M. FRANK RRANGWYN
Nous apportons, ivres du monde et de nous-mêmes,
Des cœurs d’hommes nouveaux dans le vieil univers.
(Emile Verhaerex) .
L’œuvke gravé de M. Frank Brangwyn est, la résultante logique,
l’aboutissement naturel de ses dons de poète, de coloriste
et de décorateur. Ils s’y résument, ils s’y totalisent, et ils
s’y exaltent. La conception se synthétise ; l’observation du pitto-
resque tourne à l’épique, s’élève au surhumain, atteint au grandiose.
Que les facultés s’épanouissent de la sorte, que la vision vienne à
s’élargir au commandement d’une technique spéciale, voilà un
premier sujet de surprise. M. Frank Brangwyn passe, non sans
raison, pour un imaginatif; mais chez lui le lyrisme ne s’empreint
de gravité qu’à force de renoncement. Son sacrifice a connu de triom-
phales récompenses : en remplaçant la polychromie des taches par
l’incision austère du trait, M. Brangwyn s’est trouvé conduit à
dépasser le seuil des apparences et à pénétrer l’âme secrète ou
obscure que revêt l’objet même de ses représentations1.
1. Deux expositions de l’œuvre gravé de M. Frank Brangwyn ont eu lien, la
première à la Galerie d’art décoratif moderne (juin-juillet 1906), la seconde à la
D’APRÈS l’eau-FO RTE ORIGINALE DE M. FRANK B R A N G \V Y N
L’ŒUVRE GRAVÉ DE M. FRANK RRANGWYN
Nous apportons, ivres du monde et de nous-mêmes,
Des cœurs d’hommes nouveaux dans le vieil univers.
(Emile Verhaerex) .
L’œuvke gravé de M. Frank Brangwyn est, la résultante logique,
l’aboutissement naturel de ses dons de poète, de coloriste
et de décorateur. Ils s’y résument, ils s’y totalisent, et ils
s’y exaltent. La conception se synthétise ; l’observation du pitto-
resque tourne à l’épique, s’élève au surhumain, atteint au grandiose.
Que les facultés s’épanouissent de la sorte, que la vision vienne à
s’élargir au commandement d’une technique spéciale, voilà un
premier sujet de surprise. M. Frank Brangwyn passe, non sans
raison, pour un imaginatif; mais chez lui le lyrisme ne s’empreint
de gravité qu’à force de renoncement. Son sacrifice a connu de triom-
phales récompenses : en remplaçant la polychromie des taches par
l’incision austère du trait, M. Brangwyn s’est trouvé conduit à
dépasser le seuil des apparences et à pénétrer l’âme secrète ou
obscure que revêt l’objet même de ses représentations1.
1. Deux expositions de l’œuvre gravé de M. Frank Brangwyn ont eu lien, la
première à la Galerie d’art décoratif moderne (juin-juillet 1906), la seconde à la