L’EXPOSITION CENTENNALE DE L’ART FRANÇAIS
A SAINT-PÉTERSBOURG
(premier article)
Depuis un quart de siècle, dans le
monde de l’art européen, aucun événe-
ment n’a porté de conséquences plus
importantes et plus durables que les
deux Expositions centennales de 1889
et de 1900. En traçant du sommet d'un
centenaire, à travers la forêt touffue du
xixe siècle français, les grandes avenues
et en dégageant les cimes, en explorant
en même temps avec une curiosité cri-
tique et indépendante les coins incon-
nus, et en produisant au grand jour des
noms et des œuvres obscures ou ou-
bliées, on n’a pas seulement mis au point et profondément éclairé
une des plus magnifiques provinces de notre histoire, et solidement
établi, pour la France, le bilan national de notre art moderne : ces
récapitulations mémorables, sur la scène d’une Exposition univer-
selle, ont largement étendu et renouvelé, à l’étranger, la connais-
sance et le goût de l’art français du xix° siècle et elles y ont appelé
très vite des tentatives semblables. Au cours des dix dernières
années, successivement à Bruxelles, à Londres, à Berlin, où l’exé-
cution du programme, en 1906, a été particulièrement méthodique et
complète, on a constitué, dans des expositions analogues, un tableau
d’ensemble du développement de l’art pendant la période moderne
et contemporaine en Belgique, en Angleterre, en Allemagne.
C’est à Paris qu’avait eu lieu la plus récente de ces expositions
rétrospectives: celle de l’art russe, en 1906,si curieuse, si instructive
PORTRAIT DE SAYARY
PAR JEAN GUÉRIN
(Collection de S. A. I.
le Grand-duc Nicolas Mikhallowich )
A SAINT-PÉTERSBOURG
(premier article)
Depuis un quart de siècle, dans le
monde de l’art européen, aucun événe-
ment n’a porté de conséquences plus
importantes et plus durables que les
deux Expositions centennales de 1889
et de 1900. En traçant du sommet d'un
centenaire, à travers la forêt touffue du
xixe siècle français, les grandes avenues
et en dégageant les cimes, en explorant
en même temps avec une curiosité cri-
tique et indépendante les coins incon-
nus, et en produisant au grand jour des
noms et des œuvres obscures ou ou-
bliées, on n’a pas seulement mis au point et profondément éclairé
une des plus magnifiques provinces de notre histoire, et solidement
établi, pour la France, le bilan national de notre art moderne : ces
récapitulations mémorables, sur la scène d’une Exposition univer-
selle, ont largement étendu et renouvelé, à l’étranger, la connais-
sance et le goût de l’art français du xix° siècle et elles y ont appelé
très vite des tentatives semblables. Au cours des dix dernières
années, successivement à Bruxelles, à Londres, à Berlin, où l’exé-
cution du programme, en 1906, a été particulièrement méthodique et
complète, on a constitué, dans des expositions analogues, un tableau
d’ensemble du développement de l’art pendant la période moderne
et contemporaine en Belgique, en Angleterre, en Allemagne.
C’est à Paris qu’avait eu lieu la plus récente de ces expositions
rétrospectives: celle de l’art russe, en 1906,si curieuse, si instructive
PORTRAIT DE SAYARY
PAR JEAN GUÉRIN
(Collection de S. A. I.
le Grand-duc Nicolas Mikhallowich )