DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Jean, René: La gravure contemporaine
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24884#0165
LA GRAVURE CONTEMPORAINE
Il semble qu’un intérêt de curiosité sympathique aille de plus
en plus vers les gravures, feuilles légères, où s’exprime en
toute liberté, le sentiment des artistes; outre leur propriété
de diffusion artistique, elles se prêtent, comme le tableau, à la déco-
ration du home et livrent leur beauté dans le recueillement des
salles d’études où elles se gîtent dans les cartons des amateurs
aussi bien que dans les livres précieux que certaines ont mission
d’orner.
Quelques artistes, plus spécialement adonnés aux modes monu-
mentaux de l’art plastique, ne craignent pas de quitter la glaise ou
la palette pour inciser la pierre, buriner le cuivre, tailler le bois.
Qui ignore les lithographies si évocatrices et si émouvantes d’Eu-
gène Carrière, les eaux-fortes de M. Bodin, de M. Albert Besnard,
ou de M. Cottet? Celles de M. Aman-Jean, celles de M. Ernest Lau-
rent, celles de M. Armand Guillaumin, pour être moins nombreuses
et moins connues, n’en font pas moins les délices de quelques privi-
légiés. Les bois de M. Maurice Denis, gravés par cet inimitable
traducteur qu’est M. Jacques Beltrand, décorent quelques-uns des
livres les plus parfaits dont l’édition française puisse tirer gloire.
On doit à M. Renoir de délicieuses lithographies; le magnifique
artiste qu’est M. Degas n’a pas dédaigné, lui non plus, cette tech-
nique. Et s’il fallait écrire les noms de tous les artistes contempo-
rains qui confient plus volontiers au bois, au cuivre ou à la
pierre lithographique leur rêve de beauté, ce serait une énuméra-
tion fort longue, où brilleraient comme des « phares » les noms de
Lepère, de Forain, de Louis Legrand.
L’intérêt général ne quitte pas pour cela les œuvres anciennes
Il semble qu’un intérêt de curiosité sympathique aille de plus
en plus vers les gravures, feuilles légères, où s’exprime en
toute liberté, le sentiment des artistes; outre leur propriété
de diffusion artistique, elles se prêtent, comme le tableau, à la déco-
ration du home et livrent leur beauté dans le recueillement des
salles d’études où elles se gîtent dans les cartons des amateurs
aussi bien que dans les livres précieux que certaines ont mission
d’orner.
Quelques artistes, plus spécialement adonnés aux modes monu-
mentaux de l’art plastique, ne craignent pas de quitter la glaise ou
la palette pour inciser la pierre, buriner le cuivre, tailler le bois.
Qui ignore les lithographies si évocatrices et si émouvantes d’Eu-
gène Carrière, les eaux-fortes de M. Bodin, de M. Albert Besnard,
ou de M. Cottet? Celles de M. Aman-Jean, celles de M. Ernest Lau-
rent, celles de M. Armand Guillaumin, pour être moins nombreuses
et moins connues, n’en font pas moins les délices de quelques privi-
légiés. Les bois de M. Maurice Denis, gravés par cet inimitable
traducteur qu’est M. Jacques Beltrand, décorent quelques-uns des
livres les plus parfaits dont l’édition française puisse tirer gloire.
On doit à M. Renoir de délicieuses lithographies; le magnifique
artiste qu’est M. Degas n’a pas dédaigné, lui non plus, cette tech-
nique. Et s’il fallait écrire les noms de tous les artistes contempo-
rains qui confient plus volontiers au bois, au cuivre ou à la
pierre lithographique leur rêve de beauté, ce serait une énuméra-
tion fort longue, où brilleraient comme des « phares » les noms de
Lepère, de Forain, de Louis Legrand.
L’intérêt général ne quitte pas pour cela les œuvres anciennes