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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 7.1912

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Nr. 6
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Fierens-Gevaert, Hippolyte: L' exposition de la miniature à Bruxelles: correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24884#0523

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CORRESPONDANCE DE BELGIQUE

L’EXPOSITION DE LA MINIATURE A BRUXELLES

Abondance sans exemple d’œuvres de toutes les écoles, pièces capitales
exprimant l’essentiel et l’accessoire des plus hautes maîtrisés, présen-
tation élégante dans un local de choix, — voilà qui assure à cette expo-
sition la curiosité du public autant que l’attention des amateurs et des
historiens de ce que Voltaire appelait la « mignature », — c’est-à-dire le portrait
à la gouache sur vélin ou ivoire. Le nombre des spécialistes voués à ces « mignon-
neries » a passablement grossi ces dernières années. M. Maurice Tourneux déplo-
rait ici même, en 1906, la pénurie de leurs travaux1. On peut à présent s’instruire
aisément chez des érudits de France, d’Angleterre, d’Allemagne : Henri Bouchot,
Cyril Davenport, George C. Williamson, J,-J. Forster, Lemberger, qui tous consen-
tirent à initier les profanes par le moyen d’exposés clairs et cursifs2. L’ardeur des
spécialistes fut sans doute avivée par les expositions de Paris, Londres et Vienne.
Toutes trois valurent par leur accent national et révélèrent en synthèses succes-
sives l’importance et la physionomie des écoles française, anglaise, austro-alle-
mande. Des connaissances comparées restèrent acquises, qui engendrèrent le
désir de confronter les miniaturistes des divers pays. L’Exposition de Bruxelles
est au niveau de cette aspiration scientifique. Résultat d’un programme concerté
ou récompense imprévue de l’activité des organisateurs? Peu importe, — son
internationalisme est sa principale originalité.

Remercions Madame la comtesse Jean de Mérode qui eut la pensée initiale de
l'Exposition et, entre tous ceuxqui l’aidèrent à réaliser son dessein, le baron Kervyn
de Lettenhove à qui l'étude de l’art doit tant d’heureuses impulsions. Un vaste hôtel
privé 3 fut richement adapté aux fins de l’entreprise. Le « faiseur de spécula-
tions » qui, vers 1780, créa les Salons de miniatures, l’inventif Pallia de la Blan-
cherie, eùt-il jamais rêvé cadre plus séduisant pour ses abonnés? Ces escaliers
rehaussés de tapisseries, ces salles variées et colorées eussent rempli de mélan-
colie le cœur du bon Henri Bouchot, dont T « Exposition des Miniatures », si j’en
crois Frédéric Masson, avait pour voie d’accès « une échelle de meunier menant
à des portes de prison », et luttait avec « la brutalité des espaces, la hauteur des

1. Maurice Tourneux, L’Exposition du xvme siècle à la Bibliothèque Nationale.

(Gazette des Beaux-Arts, juin et août 1906.)

2. H. Bouchot, La Miniature française 1750-1825, Paris, Émile-Paul, 1910; —C. Daven-
port, Miniatures ancien! and modem, London, Methuen; — George C. Williamson, Por-
trait miniatures (n° spécial de printemps du Studio), 1910; — J.-J. Forster, Chats on old
miniatures. London, Fisher Unwin, 1908; — Lemberger, Meisterminialuren der letzten
5 Jahrhunderten, 1911.

3. Appartenant au baron Goffinet, avenue des xlrts.
 
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