Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 7.1912

DOI issue:
Nr. 2
DOI article:
Clouzot, Henri: La tradition du papier peint en France au XVIIe et au XVIIIe siècle
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24884#0143

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
132

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

le premier à signaler la vogue naissante du papier peint : « Getlc
espèce de tapisserie de papier», nous dit-il, «qui n’avait longtemps
servi qu’aux gens de la campagne et au petit peuple de Paris... a
été poussée vers la fin du xvne siècle à un point de perfection et
d’agrément qu’outre les grands envois qui s’en font pour les pays
étrangers et pour les principales villes du royaume, il n’est point de
maison à Paris, pour magnifique qu’elle soit, qui n’ait quelque
endroit, soit garde-robes, soit lieux encore plus secrets, qui n’en soil
tapissé et assez agréablement orné. » Et il ajoute (ce qui n’est pas le
moins intéressant de son information) : « L’on ne dit point ici quels
sont les sujets représentés sur ces légères tapisseries, cela dépendant
dugoût et du génie du peintre ; mais il semble que les grotesques etles
compartiments melez de fleurs, de fruits, d’animaux et de quelques
petits personnages ont jusqu’ici mieux réussi que les païsages et
les espèces de haute lisse qu'on y a quelquefois voulu peindre. »

Malheureusement quand Savary aborde la technique du métier,
il nous paraît moins bien renseigné, et nous en serions réduit à
reproduire à notre tour, après les deux Encyclopédies, — celle de
Diderot(i753) et celle de Panckoucke (1785), — une description que
nous avons tout lieu de croire erronée, sinous n’avions, sur le même
sujet, les indications infiniment plus précises d’un professionnel,
Jean-Baptiste-Michel Papillon.

C’est un livre infiniment précieux, comme tous ceux où les
artistes parlent de leur art, que le Traité historique et pratique de la
gravure sur bois de J.-M. Papillon, associé de la Société académique
des Arts (1766). Non seulement on y trouve, sur la taille du bois,
des préceptes qui n’ont presque pas vieilli, mais à chaque page on
y rencontre d’amusantes remarques sur les choses et les gens de
l’époque, sur les graveurs et sur les libraires, sur les papetiers-
tapissiers et sur la famille de l’auteur, carie père et peut-être aussi
le grand-père de Jean-Baptiste-Michel se livraient à cette industrie.
A neuf ans, l’auteur du traité prit la pointe et la gouge, et grava
sa première planche, un grand dessin de pavots pour tapisserie,
composé par Papillon père, et d’un très bel effet décoratif (1707).
Mais, ce premier pas fait, quand il voulut se mettre à copier des
estampes, le chef de famille lui signifia assez rudement de ne
passer à ce divertissement que ses récréations, et d’employer son
temps à des gravures moins délicates, mais plus profitables à son
commerce : « Et je restai astreint », nous dit Papillon, « tant à
imprimer nos papiers de tapisseries, et même à les enluminer
 
Annotationen