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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Visitation. L’ange, s’agenouillant dans sa dalmatique rouge et por-
tant un rameau d'olivier a un visage d’une grâce extrême. La Vierge
est encore plus douce d’aspect : avec quelle pudeur elle baisse les
yeux ! avec quelle soumission elle écoute le messager du ciel, dont les
paroles de salutation sont reproduites entre elle et lui! Comme ses
mains effilées sont belles et comme les plis de son manteau tombent
harmonieusement ! Les livres dans lesquels elle lisait ses prières
sont posés sur un pupitre, au pied de quoi un lys s’épanouit dans
une faïence décorée de llcurs
jaunes. Dieu le Père apparaît
dans le haut de la composition ;
de sa bouche sortent les rayons
du Verbe, dont la forme appa-
rente vient planer au-dessus de
Marie.
Les autres parties du retable
sont traitées avec une affection
moindre de la part du peintre.
Dans le panneau qui domine
l’Annonciation, le Christ meurt
en croix entre la Vierge et saint
Jean debout; il est flanqué de
deux bandes étroites où l’on voit,
d’un côté, l’archange Raphaël
guidant le jeune Tobie, d’autre
part saint Sébastien percé de
flèches. Deux autres longs pan-
neaux se juxtaposent à la partie
centrale : sur l’un, saint Louis
de Toulouse, franciscain et évêque, drapé dans sa chasuble fleurie de
lys d’or recouvrant une robe de bure, mitré, crossé et bénissant;
à ses pieds, le donateur, Louis Lausi, de petite taille, agenouillé, de
profil, les mains jointes; plus haut, dans un autre cadre, les saints
Christophe et Jean-Baptiste. Le deuxième panneau latéral présente
an bas un saint Antoine ermite, en haut une sainte Catherine et un
saint Michel armé en chevalier et frappant de l’épée. Enfin, le Christ
tenant le globe du monde occupe le centre de la prédelle où il est
accompagné des douze Apôtres.
Des remarques assez nombreuses plaideront en faveur de l’attri-
bution à Louis Bréa : l’ange Gabriel ressemble étonnamment, par
TÊTE DE LA VIERGE
DÉTAIL
DU RETABLE DE « L’ANNONCIATION »
(Église de Lieuche.)
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Visitation. L’ange, s’agenouillant dans sa dalmatique rouge et por-
tant un rameau d'olivier a un visage d’une grâce extrême. La Vierge
est encore plus douce d’aspect : avec quelle pudeur elle baisse les
yeux ! avec quelle soumission elle écoute le messager du ciel, dont les
paroles de salutation sont reproduites entre elle et lui! Comme ses
mains effilées sont belles et comme les plis de son manteau tombent
harmonieusement ! Les livres dans lesquels elle lisait ses prières
sont posés sur un pupitre, au pied de quoi un lys s’épanouit dans
une faïence décorée de llcurs
jaunes. Dieu le Père apparaît
dans le haut de la composition ;
de sa bouche sortent les rayons
du Verbe, dont la forme appa-
rente vient planer au-dessus de
Marie.
Les autres parties du retable
sont traitées avec une affection
moindre de la part du peintre.
Dans le panneau qui domine
l’Annonciation, le Christ meurt
en croix entre la Vierge et saint
Jean debout; il est flanqué de
deux bandes étroites où l’on voit,
d’un côté, l’archange Raphaël
guidant le jeune Tobie, d’autre
part saint Sébastien percé de
flèches. Deux autres longs pan-
neaux se juxtaposent à la partie
centrale : sur l’un, saint Louis
de Toulouse, franciscain et évêque, drapé dans sa chasuble fleurie de
lys d’or recouvrant une robe de bure, mitré, crossé et bénissant;
à ses pieds, le donateur, Louis Lausi, de petite taille, agenouillé, de
profil, les mains jointes; plus haut, dans un autre cadre, les saints
Christophe et Jean-Baptiste. Le deuxième panneau latéral présente
an bas un saint Antoine ermite, en haut une sainte Catherine et un
saint Michel armé en chevalier et frappant de l’épée. Enfin, le Christ
tenant le globe du monde occupe le centre de la prédelle où il est
accompagné des douze Apôtres.
Des remarques assez nombreuses plaideront en faveur de l’attri-
bution à Louis Bréa : l’ange Gabriel ressemble étonnamment, par
TÊTE DE LA VIERGE
DÉTAIL
DU RETABLE DE « L’ANNONCIATION »
(Église de Lieuche.)