DOI issue:
Nr. 5
DOI article:Batiffol, Louis: Les travaux du Louvre sous Henri IV d'après de nouveaux documents, 2
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24884#0457
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
blay ; le 28 mars 1684, c’était encore Guillaume Poiret qui obtenait
le travail au prix de 39 livres la toise : la surintendance avait mis
à prix à 90 livres1.
Le lendemain, 29 mars, on adjugeait le pavage en marbre de
la même salle des Antiques. Métezeau avait encore donné les dessins.
Ces « ouvrages de pavé de l’aire de ladite salle des Antiques », disait
le marché, « qui contiendra 10 toises de long ou environ, sur 28 pieds
de large, sans les embrasemens des croisées, composé de liais de Paris
appelé ferran, dans lequel seront encastrés des marbres à comparti-
ment de diversités de couleurs, seront désignés et montrés à l’en-
trepreneur par les officiers des dits bâtimens selon et conformément
au dessein fait par le sieur Métezeau, architecte de Sa dite Majesté. »
Le roi fournirait les marbres, l’adjudicataire la pierre de liais. Le
tout se trouva attribué aux « tailleurs de marbre, Robert et Félix
Ménard, à raison de 150 livres la toise2. Sauvai a décrit cette salle
des Antiques, qu’ensuite on appela salle des Ambassadeurs : « De
haut en bas ce ne sont que marbres noirs, rouges, gris, jaspés,
rares, bizarres, bien choisis, enchâssés en manière d’incrustation
dans le parterre aussi bien que dans les murailles, qui rendent le
lieu assez semblable à des reliquaires et à des cabinets d’Allemagne
fort historiés ; les trumeaux sont ornés de colonnes fuselées et de
niches garnies de statues de marbre, entre autres d'un More, d’une
Diane, d'un flûteur et d’une Yénus3. »
Les années qui suivent, 1605, 1606, la construction de la grande
galerie est assez activement poussée pour que le 3 mai I 607 Henri IV
puisse écrire au cardinal de Joyeuse : « A Paris vous trouverez ma
grande galerie qui va presque aux Tuileries, parachevée » ; il ajoute :
« les tableaux mis dans les Tuileries, un vivier et force belles fon-
taines, mes plans et mes jardins fort beaux 4 ». Pour les intérieurs ou
la décoration extérieure, rien ne parait encore commencé. La petite
1. Acte s de Sully,p. 116. Il s’agit des « croisées de la salle des antiques dans la
grande salle du chasleau du Louvre, près l’escalier d’icelle [l’escalier est indiqué
sur le plan de Lescot], contenant 11 toises de longueur, sur 7 toises de pour-
tour ou environ ».
2. Ibid., p. 117. Le 23 mars 1609 « Loys Métezeau, architecte des bastimens
du roy, concierge et garde des meubles du palais des Tuileries de Sa Majesté »
délivrera un reçu de marbres (Arcb. nal., K 102, n° 3). Il a été nommé concierge et
garde des meubles des Tuileries en décembre 1605 (Arcb. nat., PP. 115, p. 444,
Mémoriaux delà Chambre des comptes).
3. Sauvai, Antiquités de la ville de Paris, t. II, p. 42.
4. Lettres missives, t. VII, p. 220. En janvier 1607, Henri IV fait faire un canal
de 32 toises de long sur 22 de large et 3 pieds de profondeur dans l’un des carrés
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
blay ; le 28 mars 1684, c’était encore Guillaume Poiret qui obtenait
le travail au prix de 39 livres la toise : la surintendance avait mis
à prix à 90 livres1.
Le lendemain, 29 mars, on adjugeait le pavage en marbre de
la même salle des Antiques. Métezeau avait encore donné les dessins.
Ces « ouvrages de pavé de l’aire de ladite salle des Antiques », disait
le marché, « qui contiendra 10 toises de long ou environ, sur 28 pieds
de large, sans les embrasemens des croisées, composé de liais de Paris
appelé ferran, dans lequel seront encastrés des marbres à comparti-
ment de diversités de couleurs, seront désignés et montrés à l’en-
trepreneur par les officiers des dits bâtimens selon et conformément
au dessein fait par le sieur Métezeau, architecte de Sa dite Majesté. »
Le roi fournirait les marbres, l’adjudicataire la pierre de liais. Le
tout se trouva attribué aux « tailleurs de marbre, Robert et Félix
Ménard, à raison de 150 livres la toise2. Sauvai a décrit cette salle
des Antiques, qu’ensuite on appela salle des Ambassadeurs : « De
haut en bas ce ne sont que marbres noirs, rouges, gris, jaspés,
rares, bizarres, bien choisis, enchâssés en manière d’incrustation
dans le parterre aussi bien que dans les murailles, qui rendent le
lieu assez semblable à des reliquaires et à des cabinets d’Allemagne
fort historiés ; les trumeaux sont ornés de colonnes fuselées et de
niches garnies de statues de marbre, entre autres d'un More, d’une
Diane, d'un flûteur et d’une Yénus3. »
Les années qui suivent, 1605, 1606, la construction de la grande
galerie est assez activement poussée pour que le 3 mai I 607 Henri IV
puisse écrire au cardinal de Joyeuse : « A Paris vous trouverez ma
grande galerie qui va presque aux Tuileries, parachevée » ; il ajoute :
« les tableaux mis dans les Tuileries, un vivier et force belles fon-
taines, mes plans et mes jardins fort beaux 4 ». Pour les intérieurs ou
la décoration extérieure, rien ne parait encore commencé. La petite
1. Acte s de Sully,p. 116. Il s’agit des « croisées de la salle des antiques dans la
grande salle du chasleau du Louvre, près l’escalier d’icelle [l’escalier est indiqué
sur le plan de Lescot], contenant 11 toises de longueur, sur 7 toises de pour-
tour ou environ ».
2. Ibid., p. 117. Le 23 mars 1609 « Loys Métezeau, architecte des bastimens
du roy, concierge et garde des meubles du palais des Tuileries de Sa Majesté »
délivrera un reçu de marbres (Arcb. nal., K 102, n° 3). Il a été nommé concierge et
garde des meubles des Tuileries en décembre 1605 (Arcb. nat., PP. 115, p. 444,
Mémoriaux delà Chambre des comptes).
3. Sauvai, Antiquités de la ville de Paris, t. II, p. 42.
4. Lettres missives, t. VII, p. 220. En janvier 1607, Henri IV fait faire un canal
de 32 toises de long sur 22 de large et 3 pieds de profondeur dans l’un des carrés