LES SALONS DE 1913
39
En partant de ces principes on arrive facilement à styliser. Quand
Mllc Hart taille des bustes, elle semble se souvenir du Baudelaire de
M. Duchamp-Villon ; quand M. de Charmoy portraiture en bas-relief
M. d’Estournell es, il accuse les
plans. Le Monument aux artistes
inconnus de M. Eandowski montre
la même tendance ; mais nous nous
demandons quel effet produira sur
les murs blancs du Panthéon cette
pierre jaune polie et surtout cet
archaïsme facile, ces muscles inci-
sés plutôt que sculptés, ces mains
mal équarries, cet autel lourd.
Tout cela a quelque chose de gon-
llé, de tendu et nous rappelle cer-
taines figures que les sculpteurs
germains fournissent aux cons-
tructeurs de maisons colossales.
Si l’on rapproche de ce monument
les envois de Mlle Zamboni, de
Vienne, à la Société Nationale, on
distinguera aussitôt l’origine de
cette manière.
Le style apparaît encore dans
le motif si bien composé et si
admirablement présenté qu’expose
M. Abbal. Cette lutte de deux petits
génies ailés unit la grâce des terres
cuites antiques — observées peut-
être de trop près — au goût arcliaï-
sant de quelques sculpteurs de la
Renaissance. Des hommes comme
M. Rik-Wouters ou Andreotti,
quand ils accentuent le mouve-
ment ou la ligne, montrent un
talent plus ou moins sûr, mais
prouvent que le besoin de styliser existe ace point, surtout chez les
étrangers, qu il faudrait peu de chose pour rapprocher leurs œuvres
de certaines qui figurent aux Indépendants.
Il serait nécessaire aux noms cités d’ajouter encore teeux de
VIEILLE LAVANDIER 15
STATUE EN BOIS PATINÉ
PAR M. A. CORNU
(Société des Artistes français.)
39
En partant de ces principes on arrive facilement à styliser. Quand
Mllc Hart taille des bustes, elle semble se souvenir du Baudelaire de
M. Duchamp-Villon ; quand M. de Charmoy portraiture en bas-relief
M. d’Estournell es, il accuse les
plans. Le Monument aux artistes
inconnus de M. Eandowski montre
la même tendance ; mais nous nous
demandons quel effet produira sur
les murs blancs du Panthéon cette
pierre jaune polie et surtout cet
archaïsme facile, ces muscles inci-
sés plutôt que sculptés, ces mains
mal équarries, cet autel lourd.
Tout cela a quelque chose de gon-
llé, de tendu et nous rappelle cer-
taines figures que les sculpteurs
germains fournissent aux cons-
tructeurs de maisons colossales.
Si l’on rapproche de ce monument
les envois de Mlle Zamboni, de
Vienne, à la Société Nationale, on
distinguera aussitôt l’origine de
cette manière.
Le style apparaît encore dans
le motif si bien composé et si
admirablement présenté qu’expose
M. Abbal. Cette lutte de deux petits
génies ailés unit la grâce des terres
cuites antiques — observées peut-
être de trop près — au goût arcliaï-
sant de quelques sculpteurs de la
Renaissance. Des hommes comme
M. Rik-Wouters ou Andreotti,
quand ils accentuent le mouve-
ment ou la ligne, montrent un
talent plus ou moins sûr, mais
prouvent que le besoin de styliser existe ace point, surtout chez les
étrangers, qu il faudrait peu de chose pour rapprocher leurs œuvres
de certaines qui figurent aux Indépendants.
Il serait nécessaire aux noms cités d’ajouter encore teeux de
VIEILLE LAVANDIER 15
STATUE EN BOIS PATINÉ
PAR M. A. CORNU
(Société des Artistes français.)