LA PEINTURE SAVOYARDE AU XVe SIÈCLE
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des choses1. Dans cette fresque, l’illusion de la profondeur est
recherchée avec une insistance qui dénote des influences franco-
flamandes. Leur auteur avait sans doute admiré à Genève le retable
de Conrad Witz ainsi que d’autres ouvrages analogues. Bien que
s’assimilant les progrès des ateliers septentrionaux, il trahit cepen-
dant ses habitudes italiennes. L’architecture a beau être établie
d après des modèles gothiques, le peintre parvient difficilement à
LA VISITATION, FRESQUE, ÉCOLE SAVOYARDE, XVe SIÈCLE
(Cloître d’Abondance.)
dessiner (.les ogives pures. Malgré lui, sa main incline vers les formes
cintrées, ses yeux cherchent la colonne à l’endroit où le système
exigerait un pilier.
En plaçant ces deux figures dans un sanctuaire de style ogival,
l’artiste obéit aux traditions flamandes plutôt qu’aux coutumes des
peintres italiens qui adoptent des voûtes à plein cintre et mêlent vo-
lontiers le paysage à des architectures profanes. Les miniaturistes lom-
bards avaient cependant fait accueil au sentiment franco-flamand dès
I. Pietro Toësca, La pittura e laminiatura nella Lombarclia, Milan, lioepli, 1912,
passim.
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des choses1. Dans cette fresque, l’illusion de la profondeur est
recherchée avec une insistance qui dénote des influences franco-
flamandes. Leur auteur avait sans doute admiré à Genève le retable
de Conrad Witz ainsi que d’autres ouvrages analogues. Bien que
s’assimilant les progrès des ateliers septentrionaux, il trahit cepen-
dant ses habitudes italiennes. L’architecture a beau être établie
d après des modèles gothiques, le peintre parvient difficilement à
LA VISITATION, FRESQUE, ÉCOLE SAVOYARDE, XVe SIÈCLE
(Cloître d’Abondance.)
dessiner (.les ogives pures. Malgré lui, sa main incline vers les formes
cintrées, ses yeux cherchent la colonne à l’endroit où le système
exigerait un pilier.
En plaçant ces deux figures dans un sanctuaire de style ogival,
l’artiste obéit aux traditions flamandes plutôt qu’aux coutumes des
peintres italiens qui adoptent des voûtes à plein cintre et mêlent vo-
lontiers le paysage à des architectures profanes. Les miniaturistes lom-
bards avaient cependant fait accueil au sentiment franco-flamand dès
I. Pietro Toësca, La pittura e laminiatura nella Lombarclia, Milan, lioepli, 1912,
passim.