LA PEINTURE SAVOYARDE AU XVe SIÈCLE
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A droite, nous apercevons un corps de logis avançant. Il con-
tient deux galeries superposées dont les piliers dessinent sur les
murs de fortes ombres. C’est là un procédé de clair-obscur dont
nous avons remarqué l’emploi dans la fresque précédente, et qui,
tout en se rattachant à la tradition lombarde, n’est point sans ana-
logies avec le faire de Conrad "SA itz.
Les femmes sont accompagnées de Zacharie et de Joseph. Une
LA NAIS SAN CR DE LA VIERGE, FRESQUE DE LEONARDO DA BESOZZO
(Église S. Giovanni h Carbonara, Naples.)
telle mise en scène ne se trouve guère dans les ouvrages franco-
flamands, où nous apercevons soit Joseph, soit Zacharie, de temps à
autre des servantes ou des chœurs d’anges. En Italie, par contre,
les deux personnages apparaissent parfois simultanément. C’est
ainsi que les figurent la mosaïque de Giambono citée plus haut, une
peinture d’Ambrogio Borgognone à Lodi (église de l’Incoronata), un
tableau de Titien (à l’Académie de Venise), une fresque dans le
chœur de la cathédrale d’Orvieto, et le vitrail de Marcillat à Sainte-
Marie-du-Peuple à Rome1. Dans ces deux dernières représenta-
i. Dans un manuscrit du commencement du xvie siècle (Atlas Carta, pl.
XXIV) les deux hommes causent ensemble pendant que les deux femmes se
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A droite, nous apercevons un corps de logis avançant. Il con-
tient deux galeries superposées dont les piliers dessinent sur les
murs de fortes ombres. C’est là un procédé de clair-obscur dont
nous avons remarqué l’emploi dans la fresque précédente, et qui,
tout en se rattachant à la tradition lombarde, n’est point sans ana-
logies avec le faire de Conrad "SA itz.
Les femmes sont accompagnées de Zacharie et de Joseph. Une
LA NAIS SAN CR DE LA VIERGE, FRESQUE DE LEONARDO DA BESOZZO
(Église S. Giovanni h Carbonara, Naples.)
telle mise en scène ne se trouve guère dans les ouvrages franco-
flamands, où nous apercevons soit Joseph, soit Zacharie, de temps à
autre des servantes ou des chœurs d’anges. En Italie, par contre,
les deux personnages apparaissent parfois simultanément. C’est
ainsi que les figurent la mosaïque de Giambono citée plus haut, une
peinture d’Ambrogio Borgognone à Lodi (église de l’Incoronata), un
tableau de Titien (à l’Académie de Venise), une fresque dans le
chœur de la cathédrale d’Orvieto, et le vitrail de Marcillat à Sainte-
Marie-du-Peuple à Rome1. Dans ces deux dernières représenta-
i. Dans un manuscrit du commencement du xvie siècle (Atlas Carta, pl.
XXIV) les deux hommes causent ensemble pendant que les deux femmes se