DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Mandach, Conrad von: De la peinture savoyarde au XVe siècle et plus spécialement des fresques d'Abondance
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
lui et lui octroya des privilèges destinés à soulager sa vieillesse1. Le
bénéficiaire n’en profita toutefois pas longtemps, car il mourut
l’année suivante.
On le voit, de nombreux indices concourent à identifier le peintre
(l’Abondance avec Nicolas Robert. Pour le moment, il suffira d’avoir
invoqué ces arguments, sans vouloir émettre autre chose qu’une
hypothèse vrai sembla Idc.
En tout cas, notre enquête a pour résultat d’établir la date et de
faire ressortir le caractère de ces fresques. Commandées très proba-
blement par Jean-Louis de Savoie, elles ont été exécutées à coup sur
pendant les années 1480 à 1490, sous les abbés Jean-Louis et Fran-
çois, membres tous deux de la maison souveraine du pays. Sans
méconnaître leur cachet local ni leur parenté avec certaines [tein-
tures de Genève, d’Ambronay et de Chambéry, nous ne saurions
assez affirmer la solidarité étroite qui les unit à la peinture du Pié-
mont septentrional, notamment aux fresques du château de Fénis,
près d’Aoste. C’est en effet en Italie, dans ce pays de la fresque, que
le peintre d’Abondance a puisé les principes de clarté, de simplifi-
cation et d'harmonie,—-en un mot le style monumental de ses mises
en scène. Si, relativement à d’autres productions de l’époque, ces
compositions apparaissent un peu archaïques, elles n’en sont pas
moins intéressantes pour leur iconographie et constituent un des
monuments les plus remarquables de la peinture savoyarde à la lin
du xvc siècle.
1. Dufour et Rabut, op, cit., p. 118 et 119. Le duc iulitule cet artiste : « clilec-
tum magistrum Nicholaum Robertum pictorem ».
CONRAD DE MANDACH
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
lui et lui octroya des privilèges destinés à soulager sa vieillesse1. Le
bénéficiaire n’en profita toutefois pas longtemps, car il mourut
l’année suivante.
On le voit, de nombreux indices concourent à identifier le peintre
(l’Abondance avec Nicolas Robert. Pour le moment, il suffira d’avoir
invoqué ces arguments, sans vouloir émettre autre chose qu’une
hypothèse vrai sembla Idc.
En tout cas, notre enquête a pour résultat d’établir la date et de
faire ressortir le caractère de ces fresques. Commandées très proba-
blement par Jean-Louis de Savoie, elles ont été exécutées à coup sur
pendant les années 1480 à 1490, sous les abbés Jean-Louis et Fran-
çois, membres tous deux de la maison souveraine du pays. Sans
méconnaître leur cachet local ni leur parenté avec certaines [tein-
tures de Genève, d’Ambronay et de Chambéry, nous ne saurions
assez affirmer la solidarité étroite qui les unit à la peinture du Pié-
mont septentrional, notamment aux fresques du château de Fénis,
près d’Aoste. C’est en effet en Italie, dans ce pays de la fresque, que
le peintre d’Abondance a puisé les principes de clarté, de simplifi-
cation et d'harmonie,—-en un mot le style monumental de ses mises
en scène. Si, relativement à d’autres productions de l’époque, ces
compositions apparaissent un peu archaïques, elles n’en sont pas
moins intéressantes pour leur iconographie et constituent un des
monuments les plus remarquables de la peinture savoyarde à la lin
du xvc siècle.
1. Dufour et Rabut, op, cit., p. 118 et 119. Le duc iulitule cet artiste : « clilec-
tum magistrum Nicholaum Robertum pictorem ».
CONRAD DE MANDACH