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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 10.1913

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https://doi.org/10.11588/diglit.24887#0185

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BIBLIOGRAPHIE

167

avec son soin coutumier, la description précise 1 ; ils proviennent tous du
prince Nicolas Esterhazy, dans la famille duquel leur présence est suivie
depuis 1803. Avant cette époque, ils faisaient partie de la collection du comte
François-Antoine Noworatsky de Kolowrat à Prague. L’ensemble possède le
singulier privilège d’offrir comme un résumé de l’œuvre dessiné du chef de
l’école hollandaise. Rembrandt s’y inspire de l’histoire religieuse (nos 1, 2, 4);
il s’y montre portraitiste (nos 5, 6), peintre du peuple et des mœurs familières
(nos 8, 13, 16, 17, 18), peintre de nu (nos 19, 20), peintre de la campagne
(n0S2o, 26), et peintre de la faune (nos 22, 23). Vous le verrez tantôt élève docile
et patient devant le modèle, tantôt emporté par le désir de transcrire, dans le
feu de l’inspiration, les hantises de son souvenir ou de son rêve. Tous les pro-
cédés qui lui sont habituels s’échantillonnent dans cette suite'; Rembrandt y
utilise, tour à tour ou simultanément, la plume, le crayon, le pinceau, l’encre
noire ou le bistre.

Quelle que soit la technique employée, Rembrandt modèle toujours son des-
sin par la lumière. C’est bien là ce qui induisit en erreur les anti-luministes : ils
prirent pour des « tremblements » et des « brusqueries » des modes d’expression
volontairement et logiquement choisis pour exprimer la caresse du rayon sur
les contours ou bien les jeux et les contrastes du jour et de l’ombre. En revanche
rien n’est plus proche du Portrait cle Lieven Coppenol (n° 5) qu’un croquis de
Manet et, sans qu’il y ait place au soupçon de pastiche, d’extraordinaires ressem-
blances se constatent entre l'Enfant méchant (n° 17) et certaine composition de
Daumier. Tant il est vrai que lorsqu’ils rejoignent les anciens dans leurs
recherches, les modernes en fournissent l’explication vivante et nous aident à
les mieux comprendre.

R. M.

ÉGLISES DE CHEZ NOUS (ARRONDISSEMENT DE CHATEAU-THIERRY)
par Étienne Moreau-Nélaton 2

L’arrondissement de Château-Thierry est situé au cœur de la vieille
France sur la route qui conduisait ses rois de Paris, leur capitale, à
Reims, où ils recevaient l’onction sainte. Il n’est pas de pays plus fran-
çais que celui où naquirent à la fois La Fontaine et Racine. Parcourir
ses églises, c’est feuilleter les principaux chapitres de notre histoire nationale.
Les plus vieilles sont nées avec la France elle-même. Nos aïeux les ont con-
struites en même temps que la patrie... » Les dernières ne sont que par excep-
tion d’époque postérieure à la Renaissance; mais, depuis le xne siècle jusqu’au
xviie, on y peut étudier, à l’aide d’exemples caractéristiques3 *, l’évolution de

1. Die ITandzeichnungen Rembrantlts, Ilaarlem, 1906 (p. 323-329, nos 1369 à 1394).

2. Paris, Henri Laurens, éditeur. Trois volumes in-4 avec planches hors texte.

3. Cf. la collégiale d’Essomes pour le xme siècle, l’église de Courboin pour le xvi\

Les édifices religieux de la région fournissent encore des éléments précieux pour l’étude

du carrelage et du vitrail.
 
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