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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 10.1913

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Nr. 6
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Lafenestre, Georges: La peinture au Musée Jacquemart-André, 1, Les peintres de la Renaissance (XVe et XVIe siècles)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24887#0469

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LA PEINTURE AU MUSÉE JACQUEMART-ANDRÉ 439

sance qui nous semblent les plus intéressantes, sans prétendre
résoudre toutes les questions critiques ou historiques que peut sou-
lever leur examen. Dans cette belle suite de peintures du xve et
du xvie siècle la plupart religieuses, la Madone, la Vierge-Mère,
tient, naturellement, la plus grande place, celle qu’elle gardait en-
core dans les imaginations et les cœurs, même les moins mystiques,
de la société contemporaine. Une vingtaine de tableaux d’autel ou
tableaux d’oratoire nous la montrent en buste ou en pied, seule ou
accompagnée. Si rien, en
apparence, n’est plus mono-
tone que ce thème, rien, au
fond, ne se prête mieux à la
multiplicité infinie des émo-
tions humaines et des rêve-
ries idéales. Rien n’est donc
plus touchant que la façon
dont chaque artiste, suivant
son pays et son école, la déli-
catesse ou la force de sa sen-
sibilité, la sûreté ou l’incer-
titude de sa technique, en
varie l’aspect et l’expression,
et transforme en des créa-
tures poétiques, plus ou
moins terrestres, plus ou
moins célestes, les femmes
et les enfants vivants qui, dès
lors, lui servent de modèles.

Voici d’abord les Floren-
tins. On regrette de ne pas trouver à leur tète les deux maîtres
supérieurs qui donnèrent à l’école son impulsion décisive, l’un le
plus inspiré des idéalistes, l’autre le plus fervent des naturalistes :
Fra Beato Angelico et Fra Filippo Lippi. Mais, par bonheur, nous
retrouvons aussitôt les marques de leurs doubles influences plus ou
moins associées dans la plupart des Madones de l’Italie centrale,
qu’elles arrivent de Toscane ou d’Ombrie. A Florence, d’abord, c’est
celle d’Alessio Baldovinetti (1427-1494), le futur maître de D. Ghir-
landajo, réplique ou original du tableau acquis par le Louvre en 1898
comme une œuvre de Piero délia Francesca, mais que des comparai-
sons attentives avec ses travaux authentiques ont semblé permettre de

Cliché J--E. Bulloz-

PORTRAIT DE Mme ÉDOUARD ANDRÉ
PAR HÉBERT

(Musée Jacquemart-André, Paris.)
 
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