DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Cox, Raymond: La „Grande Fabrique"
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24942#0059
LA a GRANDE FABRIQUE »‘
Louis N1V à la Révolution, c’est sous ce
nom : « la Grande Fabrique » qu’on désigne
l’industrie lyonnaise de la soierie. C’est sous
ce nom qu’elle fut fameuse, prépondérante,
imposant sa propre compréhension artis-
tique à tous les centres de production, même
étrangers. Sa supériorité d'alors avait été
dès longtemps préparée. Au xive siècle,
dit-on, des tisseurs vinrent d’Italie, de
Lucques et de Gênes en particulier ; il en
vint aussi d’Avignon au temps des papes.
Sous Louis XL, nous trouvons une trace officielle d’une manufacture
lyonnaise de soieries. Par décret du 23 novembre i/|66 une ordonnance
royale en décide l’établissement. Le monarque avisé a considéré « la grande
vuidange d’or et d’argent » qu’entraîne l'importation des étoffes de soie. Sa
décision est prise d'affranchir le royaume de cette dépendance onéreuse.
Diverses raisons fixent son choix sur Lyon. C’est d’abord sa situation
géographique et aussi l’importance dès longtemps établie des transactions
i. Cet article nous avait été adressé par le savant conservateur du Musée historique des
tissus de Lyon, M. Raymond Cox. Nous avons le regret de le publier après sa mort,
survenue le 11 décembre dernier. Né à Nantes en 1856, il avait passé par l’École des
Beaux-Arts, comme élève architecte, puis avait pris les leçons de Luc-Olivier Merson.
S’étant fixé à Lyon en 1897, il y écrivit un grand ouvrage sur L’art de décorer les tissus
(Paris, Mouillot éd.). En 1902, il fut nommé directeur du Musée historique des tissus de
la Chambre de commerce de Lyon et en 1907, chargé par le gouverneur général de l’Algé-
rie d’inspecter les écoles indigènes de tissage des tapis d’Algérie et de Kabylie, inspection
d’où il rapporta un rapport des plus intéressants. Enfin, en 191/1, il publiait un important
ouvrage sur Les soieries d’art (Paris, Hachette éd.) et en 1920 était nommé chevalier de
la Légion d’honneur à l’occasion de l’Exposition de Lyon de 1914.
Louis N1V à la Révolution, c’est sous ce
nom : « la Grande Fabrique » qu’on désigne
l’industrie lyonnaise de la soierie. C’est sous
ce nom qu’elle fut fameuse, prépondérante,
imposant sa propre compréhension artis-
tique à tous les centres de production, même
étrangers. Sa supériorité d'alors avait été
dès longtemps préparée. Au xive siècle,
dit-on, des tisseurs vinrent d’Italie, de
Lucques et de Gênes en particulier ; il en
vint aussi d’Avignon au temps des papes.
Sous Louis XL, nous trouvons une trace officielle d’une manufacture
lyonnaise de soieries. Par décret du 23 novembre i/|66 une ordonnance
royale en décide l’établissement. Le monarque avisé a considéré « la grande
vuidange d’or et d’argent » qu’entraîne l'importation des étoffes de soie. Sa
décision est prise d'affranchir le royaume de cette dépendance onéreuse.
Diverses raisons fixent son choix sur Lyon. C’est d’abord sa situation
géographique et aussi l’importance dès longtemps établie des transactions
i. Cet article nous avait été adressé par le savant conservateur du Musée historique des
tissus de Lyon, M. Raymond Cox. Nous avons le regret de le publier après sa mort,
survenue le 11 décembre dernier. Né à Nantes en 1856, il avait passé par l’École des
Beaux-Arts, comme élève architecte, puis avait pris les leçons de Luc-Olivier Merson.
S’étant fixé à Lyon en 1897, il y écrivit un grand ouvrage sur L’art de décorer les tissus
(Paris, Mouillot éd.). En 1902, il fut nommé directeur du Musée historique des tissus de
la Chambre de commerce de Lyon et en 1907, chargé par le gouverneur général de l’Algé-
rie d’inspecter les écoles indigènes de tissage des tapis d’Algérie et de Kabylie, inspection
d’où il rapporta un rapport des plus intéressants. Enfin, en 191/1, il publiait un important
ouvrage sur Les soieries d’art (Paris, Hachette éd.) et en 1920 était nommé chevalier de
la Légion d’honneur à l’occasion de l’Exposition de Lyon de 1914.