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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 4.1921

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https://doi.org/10.11588/diglit.24942#0340

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BIBLIOGRAPHIE

GIOTTO, par J.-B. Supino 1

e volume tout à fait remarquable que M. Supino vient de consacrer à
Giotto est certainement le plus important qui ait été écrit sur cet artiste
en langue italienne ; et nous pouvons même dire : le plus important,
tout court. C’est le résultat de longues années de travail: toute la biblio-
graphie giottesque a été mise à profit, tous les documents (peu nom-
breux malheureusement) collationnés ; l’œuvre entier du peintre a été
l’objet d’une analyse très minutieuse. Peu de livres témoignent d’une
conscience aussi scrupuleuse et d’une « information » aussi étendue.

Après cette étude très approfondie, il ne reste plus grand chose du roman de Vasari.
Ne nous étonnons pas que, sur une période aussi éloignée de la sienne, Vasari ait été mal
renseigné : il n’avait, en réalité, aucune donnée précise ; il s’est contenté de reproduire les
quelques anecdotes — dont plusieurs légendaires -— qui avaient cours à son époque.

Puisque nous ne savons presque rien sur la vie et l’activité de Giotto et que Vasari lui-
même est très suspect, les meilleurs documents ce sont encore les fresques et tableaux du maî-
tre. Mais rien n’est si périlleux que les questions d’attributions et de dates. M. Supino reprend
le problème giottesque « ab ovo», pour ainsi dire, et modifie d’une façon radicale quel-
ques-unes des notions qui semblaient jusqu’à présent le plus certaines. C’est la grande
nouveauté et le grand intérêt de son livre de nous reconstruire, d’après une chronologie
« raisonnée » de ses œuvres, une vie de Giotto différente de celle qui nous était familière.
Mais nous devons dire, malgré notre estime pour la science et le goût de M. Supino, que
nous ne pouvons accepter toutes les attributions et, en particulier, toutes les dales qu’il
nous propose.

Sur le séjour de Giotto à Rome M. Supino ne nous apporte aucun élément nouveau.
Mais il définit heureusement les influences qu’a dû subir l’artiste; il écarte celle de Jean de
Pise, pour retenir celles d’Arnolfo di Cambio et de Pietro Cavallini. Auparavant, Giotto
avait été séduit à Florence par l’art puissant de Cimabue; il n’est même pas impossible
qu’il ait connu la peinture de Duccio ; en ia85, les Florentins recevaient la Madone qu’ils
avaient commandée au grand Siennois et qui prenait place à Sainte-Marie-Nouvelle où on
l’admire encore dans la chapelle Ruccellai.

« Dès ses débuts l’art de Giotto essaie d’unir la force et la grandeur de Cimabue à la i.

i. J.-B. Supino, Giotto. Firenze, Istituto di edizioni artistiche. Un volume gr. in-8, de 334 p- avec
258 planches hors texte.
 
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