UN PANNEAU INCONNU D’AMBROSIUS BENSON
AU MUSÉE DE DIJON'
sait combien les musées de nos différents départe-
ments sont riches en œuvres marquantes qui n’ont
pas encore été étudiées et mises au rang qui leur
convient.
Le fait nous paraît particulièrement frappant pour
l’école flamande du xvie siècle dont nous possédons
en France tant de beaux exemplaires, catalogués
« inconnus », et par cela même ignorés des guides et
de la plupart des visiteurs.
Ainsi, au Musée de Dijon, une œuvre fort belle en
elle-même, très intéressante par tout ce qu’elle nous
apprend sur l’école de Bruges après la mort de Gérard David, se cachait modestement
parmi les maîtres non déterminés du legs Maciet; et cependant nous avons là, à notre
avis, une des peintures les plus caractéristiques et les plus personnelles d’Ambrosius
Benson, le peintre brugeois du xvic siècle2, dont l’importance semble croître d’an-
née en année à mesure que ses productions sont mieux connues. C’est un volet3
peint sur les deux faces : d’un côté un donateur protégé par saint Jean-Baptiste, de
l’autre un ange d’Annonciation en grisaille.
Nous relevons ici toutes les particularités de la conception et du faire d’A. Benson.
Pour n’en citer que quelques-unes, remarquons le dur modelé des têtes, la lon-
gueur et la finesse exagérées des doigts : ces doigts, lorsqu’ils sont repliés, paraissent
véritablement cassés aux articulations ; l’aspect général un peu lourd, le dessin
ferme mais sans finesse ; une expression concentrée, sombre, souvent même téné-
1. Communication faite au récent Congrès d’histoire de l’art tenu à Paris du 26 sep-
tembre au 6 octobre.
2. Travaille à Bruges vers 1D20; meurt en i55o.
3. Panneau de bois d’environ im2oXom43.
AU MUSÉE DE DIJON'
sait combien les musées de nos différents départe-
ments sont riches en œuvres marquantes qui n’ont
pas encore été étudiées et mises au rang qui leur
convient.
Le fait nous paraît particulièrement frappant pour
l’école flamande du xvie siècle dont nous possédons
en France tant de beaux exemplaires, catalogués
« inconnus », et par cela même ignorés des guides et
de la plupart des visiteurs.
Ainsi, au Musée de Dijon, une œuvre fort belle en
elle-même, très intéressante par tout ce qu’elle nous
apprend sur l’école de Bruges après la mort de Gérard David, se cachait modestement
parmi les maîtres non déterminés du legs Maciet; et cependant nous avons là, à notre
avis, une des peintures les plus caractéristiques et les plus personnelles d’Ambrosius
Benson, le peintre brugeois du xvic siècle2, dont l’importance semble croître d’an-
née en année à mesure que ses productions sont mieux connues. C’est un volet3
peint sur les deux faces : d’un côté un donateur protégé par saint Jean-Baptiste, de
l’autre un ange d’Annonciation en grisaille.
Nous relevons ici toutes les particularités de la conception et du faire d’A. Benson.
Pour n’en citer que quelques-unes, remarquons le dur modelé des têtes, la lon-
gueur et la finesse exagérées des doigts : ces doigts, lorsqu’ils sont repliés, paraissent
véritablement cassés aux articulations ; l’aspect général un peu lourd, le dessin
ferme mais sans finesse ; une expression concentrée, sombre, souvent même téné-
1. Communication faite au récent Congrès d’histoire de l’art tenu à Paris du 26 sep-
tembre au 6 octobre.
2. Travaille à Bruges vers 1D20; meurt en i55o.
3. Panneau de bois d’environ im2oXom43.