LA « CLÉOPÂTRE » DU LOUVRE
ET GIANPETRINO
Louvre s’est enrichi récemment dune
Cléopâtre attribuée à Giovanni Pedrini, dit
aussi Pietro Rizzo ou Riccio, plus habituel-
lement connu sous le nom de Gianpetrino.
Dans l’étude de cette œuvre que nous
allons tenter, un premier point est à signa-
ler, et il sulïit à lui seul à en montrer tout
l’intérêt : c’est qu’elle est une copie partielle
de la Lécla de Léonard. Elle évoque ainsi- à
Paris le souvenir de ce tableau qui exista
autrefois dans les galeries royales de Fontai-
nebleau, qui est malheureusement perdu et ne nous est plus connu que par
d imparfaites copies1 et qui nous paraîtrait, on peut le penser, s’il avait été
conservé, la plus étonnante et peut-être la plus belle œuvre du maître. Mon
père, Marcel Reymond, a montré il y a quelques années2 l’importance
généralement trop méconnue de cette Léda et finfluence considérable
qu elle a exercée sur les contemporains. Nous n’insisterons pas à nouveau
sur ce point; nous rappellerons seulement qu’elle fut la source féconde d’où
est sorti tout ce qu’il y a de plus séduisant dans l’art du xvi“ siècle, qu’elle
est à l’origine de l’art du Sodoma, de Giorgione et du Corrège. La déli-
cieuse Eve du Sodoma, la Vénus de Y Education de l'Amour du Corrège en
i. Celle que nous reproduisons, et qui est la plus belle, est â la galerie Borghèse à
Rome. Parmi les autres, citons celles des collections de la baronne de Ruble à Paris,
de M. Dœtsch à Londres, de M. Johnson à Philadelphie, de Mme Oppler à Hanovre,
a. La Léda de Léonard de Vinci (Revue de l’art ancien et moderne, novembre 1912).
ET GIANPETRINO
Louvre s’est enrichi récemment dune
Cléopâtre attribuée à Giovanni Pedrini, dit
aussi Pietro Rizzo ou Riccio, plus habituel-
lement connu sous le nom de Gianpetrino.
Dans l’étude de cette œuvre que nous
allons tenter, un premier point est à signa-
ler, et il sulïit à lui seul à en montrer tout
l’intérêt : c’est qu’elle est une copie partielle
de la Lécla de Léonard. Elle évoque ainsi- à
Paris le souvenir de ce tableau qui exista
autrefois dans les galeries royales de Fontai-
nebleau, qui est malheureusement perdu et ne nous est plus connu que par
d imparfaites copies1 et qui nous paraîtrait, on peut le penser, s’il avait été
conservé, la plus étonnante et peut-être la plus belle œuvre du maître. Mon
père, Marcel Reymond, a montré il y a quelques années2 l’importance
généralement trop méconnue de cette Léda et finfluence considérable
qu elle a exercée sur les contemporains. Nous n’insisterons pas à nouveau
sur ce point; nous rappellerons seulement qu’elle fut la source féconde d’où
est sorti tout ce qu’il y a de plus séduisant dans l’art du xvi“ siècle, qu’elle
est à l’origine de l’art du Sodoma, de Giorgione et du Corrège. La déli-
cieuse Eve du Sodoma, la Vénus de Y Education de l'Amour du Corrège en
i. Celle que nous reproduisons, et qui est la plus belle, est â la galerie Borghèse à
Rome. Parmi les autres, citons celles des collections de la baronne de Ruble à Paris,
de M. Dœtsch à Londres, de M. Johnson à Philadelphie, de Mme Oppler à Hanovre,
a. La Léda de Léonard de Vinci (Revue de l’art ancien et moderne, novembre 1912).