Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 4.1921

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Jamot, Paul: Études sur Nicolas Poussin
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24942#0115

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
IOO

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

c’est la même ordonnance des figures obéissant à un mouvement de gauche
à droite. La réussite est d’ailleurs beaucoup plus complète dans le Triomphe
de Pan. Poussin n’a guère fait de composition où l’on voie plus d’unité dans
la diversité des types et des gestes, plus de beauté et d’ordre dans l’allé-
gresse et, même, la fougue. Une seule ligne se déroule d’un personnage
à l’autre et les relie, comme un seul mouvement les entraîne. On comprend
que l’enthousiasme du cavalier Bernin ait été particulièrement vif pour
la « Bacchanale où sont ces masques jetés à terre ». « Il en a trouvé », dit
Chantelou, « la composition admirable», et c’est à son propos qu’il a pro-
noncé les fameuses paroles si souvent citées : « Vraiment cet homme a été
un grand conteur d’histoires ». S’il fallait un dernier argument pour faire
admettre que le Triomphe de Silène 1 était, au château de Richelieu, le
pendant du Triomphe de Pan, on pourrait le trouver encore dans le récit de
Chantelou. La deuxième des Bacchanales examinées parle cavalier Bernin
est le Triomphe de Bacchus. Quant à la troisième, on ne nous la nomme pas,
mais on nous dit qu’ « il en loue les terrasses, les arbres et toute la compo-
sition ». Or ces mots, qui ne peuvent évidemment pas s’appliquer au
Triomphe de Galatée, conviennent bien, quelle qu’en soit l’imprécision, au
Triomphe de Silène, et, comme pour nous donner à entendre que cette Bac-
chanale fait pendant au Triomphe de Pan, Bernin termine en répétant :
« O il grande favoleggiatore ! »

PAUL JAMOT i.

i. M. Grautoff (op. cit., t. I, p. 118 et i54, t. II, n°s 5o et 83), qui place le Triomphe de
Silène à une date un peu plus ancienne et lui donne la simple dénomination de Baccha-
nale, propose comme étant l’une des toiles de Richelieu l’autre Bacchanale de la National
Gallery, la Danse bachique. C’est une œuvre admirable, supérieure certes au Triomphe de
Silène. Mais il n’y a pas de raison pour la mettre au nombre des tableaux faits pour
Richelieu, de préférence à telle ou telle autre Bacchanale, l’une de celles du Louvre, par
exemple. Je pencherais, au contraire, à croire que la Danse bachique de la National
Gallery est un peu antérieure au Triomphe de Silène. M. Walter Friedlander, dans le
livre qui a paru presque en même temps que celui de M. Grautoff (p. 66 et i 16), a,
d’instinct et sans recourir aux raisons qui me paraissent de nature à justifier l’hypothèse,
mis le Triomphe de Silène au nombre des Bacchanales de Richelieu.
 
Annotationen