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https://doi.org/10.11588/diglit.42068#0080
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MÉLANGES HULIN DE LOO
âgé de 21 ans quand son père mourut (1). Cornelis vivait
dans l’aisance. Il s’acheta, dans la « Koningstraat » à
Anvers, deux maisons dont il revendit l’une en janvier 1555
pour couvrir les frais d’un voyage en Angleterre. Quand
il entreprit ce voyage, il était marié et père d’une fille.
C’est à Londres que survint la catastrophe dont les détails
circonstanciés sont rapportés dans la biographie de van
Mander consacrée à Sotte Cleef : Cornelis devint fou.
« During three years he was kept in London in the hope
of sending him back to his country cured, but ail endea-
vours were unhappily without avail » (Burl. Mag., loc. cit.,
p. 172). En 1560 Cornelis fut ramené dans sa patrie
d’Anvers, où sa belle mère Katlyne van Mispelteeren,
s’occupa de lui. Son avoir dut être vendu peu à peu. Les
contrats de vente le nomment « Cornelis van der Beke,
alias van Cleve, peintre et insensé ». L’époux de sa fille
unique, un marchand, fut désigné par le magistrat
d’Anvers, en 1564, pour être son tuteur. La mort de Cor-
nelis van Cleef est enregistrée dans le courant de l’année
1567 (Burl. Mag., loc. cit.).
En s’appuyant sur les dates fournies par van den
Branden, il faut conclure que Cornelis van Cleef perdit la
raison vers 36 ans pour mourir âgé de 47 ans. Son activité
s’étendit donc pendant les quinze années entre 1541 et
1556. Les documents mentionnés ne renferment aucune
espèce d’indication quant, au genre de tableaux qu’a peints
Sotte Cleef.
Comment se forma la conception de « Sotte Cleef por-
traitiste » qui domine l’ensemble des recherches des histo-
riens d’art, celles de van den Branden y comprises? Ici
la question commence à se compliquer. Ainsi qu’il a été
dit, on trouve chez Karel van Mander (1604) un rapport
circonstancié sur la crise de folie qui terrassa van Cleef.
Lors du mariage entre Philippe II d’Espagne et Marie
(1) Le testament que le père, Joos van Cleef, fit à son lit de mort, est
daté du 10 novembre 1540.
MÉLANGES HULIN DE LOO
âgé de 21 ans quand son père mourut (1). Cornelis vivait
dans l’aisance. Il s’acheta, dans la « Koningstraat » à
Anvers, deux maisons dont il revendit l’une en janvier 1555
pour couvrir les frais d’un voyage en Angleterre. Quand
il entreprit ce voyage, il était marié et père d’une fille.
C’est à Londres que survint la catastrophe dont les détails
circonstanciés sont rapportés dans la biographie de van
Mander consacrée à Sotte Cleef : Cornelis devint fou.
« During three years he was kept in London in the hope
of sending him back to his country cured, but ail endea-
vours were unhappily without avail » (Burl. Mag., loc. cit.,
p. 172). En 1560 Cornelis fut ramené dans sa patrie
d’Anvers, où sa belle mère Katlyne van Mispelteeren,
s’occupa de lui. Son avoir dut être vendu peu à peu. Les
contrats de vente le nomment « Cornelis van der Beke,
alias van Cleve, peintre et insensé ». L’époux de sa fille
unique, un marchand, fut désigné par le magistrat
d’Anvers, en 1564, pour être son tuteur. La mort de Cor-
nelis van Cleef est enregistrée dans le courant de l’année
1567 (Burl. Mag., loc. cit.).
En s’appuyant sur les dates fournies par van den
Branden, il faut conclure que Cornelis van Cleef perdit la
raison vers 36 ans pour mourir âgé de 47 ans. Son activité
s’étendit donc pendant les quinze années entre 1541 et
1556. Les documents mentionnés ne renferment aucune
espèce d’indication quant, au genre de tableaux qu’a peints
Sotte Cleef.
Comment se forma la conception de « Sotte Cleef por-
traitiste » qui domine l’ensemble des recherches des histo-
riens d’art, celles de van den Branden y comprises? Ici
la question commence à se compliquer. Ainsi qu’il a été
dit, on trouve chez Karel van Mander (1604) un rapport
circonstancié sur la crise de folie qui terrassa van Cleef.
Lors du mariage entre Philippe II d’Espagne et Marie
(1) Le testament que le père, Joos van Cleef, fit à son lit de mort, est
daté du 10 novembre 1540.