MÉLANGES HULIN DE LOO
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van Mander knew Lampsonius’s verses, he nevertheless
fell into a great mistake and supposed that it was Joos
the father who was mad instead of his son. This error
lias survived ever silice through our présent authorities
on art having followed van Mander in his misreading of
Lampsonius’s verses » (Burlington Magazine, Jan. 1915,
p. 171).
Si l’on place dans le texte de van Mander le nom de
« Cornelis » aux endroits correspondants où van Mander
dit par erreur « Joos » on trouve, confondus par lui, les
éléments exacts des deux biographies de Joos le père et
de Cornelis le fils (1). Il en est de même de leurs œuvres :
des deux peintures que nous décrit van Mander, l’une
( la Vierge dans un paysage de Patinier) est de Joos van
Cleef comme l’a démontré Cari Justi (Jahrb. der preuss.
Kunstsamml., 1895, p. 23), tandis que l’autre, décrite par
van Mander comme un Bacchus âgé, ne peut selon nous
émaner que de Cornelis van Cleef.
Quand Lampsonius composa ses vers pour Wiericx, la
personnalité représentée sur la gravure passait pour Joos
van Cleef. Trente ans plus tard, à l’époque où van Mander
écrivait son Livre des peintres, il tint, interprétant mal
Lampsonius, la gravure de Wiericx pour l’effigie de Sotte
Cleef. Trente autres années plus tard l’erreur s’était enra-
cinée définitivement, et avait même pris une signification
nouvelle : le portrait gravé par Wiericx n’était plus seule-
ment considéré comme le portrait de Sotte Cleef, mais
(1) Sans entrer en conflit avec l’interprétation de van Mander, van den
Branden avait déjà, en 1883, dans son Antwerpsche Schilderschool (p. 129)
rapporté exactement les vers de Lampsonius aux deux peintres Joos le
père et Cornelis le fils : « in deze woon, het Exterken, arbeidde hij [Joos]
met vlijt en onderscheiding, en zijn zoon, Cornelis, werd er met zooveel
goeden uitslag voor de schilderkunst opgeleid, dat hij, naast zijnen vader,
door Lampsonius in verzen werd geprezen ».
Parmi les historiens d’art ce fut Georges Hulin de Loo qui le premier
proposa l’identité de Cornelis van Cleef avec Sotte Cleef. Voir sa remarque
dans le Catalogue du Musée de Gand, 1909, p. 56.
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van Mander knew Lampsonius’s verses, he nevertheless
fell into a great mistake and supposed that it was Joos
the father who was mad instead of his son. This error
lias survived ever silice through our présent authorities
on art having followed van Mander in his misreading of
Lampsonius’s verses » (Burlington Magazine, Jan. 1915,
p. 171).
Si l’on place dans le texte de van Mander le nom de
« Cornelis » aux endroits correspondants où van Mander
dit par erreur « Joos » on trouve, confondus par lui, les
éléments exacts des deux biographies de Joos le père et
de Cornelis le fils (1). Il en est de même de leurs œuvres :
des deux peintures que nous décrit van Mander, l’une
( la Vierge dans un paysage de Patinier) est de Joos van
Cleef comme l’a démontré Cari Justi (Jahrb. der preuss.
Kunstsamml., 1895, p. 23), tandis que l’autre, décrite par
van Mander comme un Bacchus âgé, ne peut selon nous
émaner que de Cornelis van Cleef.
Quand Lampsonius composa ses vers pour Wiericx, la
personnalité représentée sur la gravure passait pour Joos
van Cleef. Trente ans plus tard, à l’époque où van Mander
écrivait son Livre des peintres, il tint, interprétant mal
Lampsonius, la gravure de Wiericx pour l’effigie de Sotte
Cleef. Trente autres années plus tard l’erreur s’était enra-
cinée définitivement, et avait même pris une signification
nouvelle : le portrait gravé par Wiericx n’était plus seule-
ment considéré comme le portrait de Sotte Cleef, mais
(1) Sans entrer en conflit avec l’interprétation de van Mander, van den
Branden avait déjà, en 1883, dans son Antwerpsche Schilderschool (p. 129)
rapporté exactement les vers de Lampsonius aux deux peintres Joos le
père et Cornelis le fils : « in deze woon, het Exterken, arbeidde hij [Joos]
met vlijt en onderscheiding, en zijn zoon, Cornelis, werd er met zooveel
goeden uitslag voor de schilderkunst opgeleid, dat hij, naast zijnen vader,
door Lampsonius in verzen werd geprezen ».
Parmi les historiens d’art ce fut Georges Hulin de Loo qui le premier
proposa l’identité de Cornelis van Cleef avec Sotte Cleef. Voir sa remarque
dans le Catalogue du Musée de Gand, 1909, p. 56.