Hulin de Loo, Georges [Honoree]: Mélanges Hulin de Loo (Bruxelles [u.a.], 1931)

MÉLANGES HULIN DE LOO

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tourné vers le monstre qui s’approche, attire l’attention
de son compagnon distrait et au repos. C’est là une anec-
dote dont le style familier ne laisse pas de surprendre dans
le symbolisme général de l’œuvre. Faut-il ajouter que rien
de semblable ne se rencontre dans les manuscrits préten-
dument décalqués par l’auteur (1)?
En raison de ce naturalisme accidentel, éclipsé il est vrai
dans l’ensemble par le caractère décoratif encore prédo-
minant, on peut néanmoins rapprocher les tapisseries
d’Angers de ces autres manifestations du réalisme que
sont, dans la peinture occidentale du XIVe siècle, le portrait
de Jean le Bon, les animaux du Maître aux Boqueteaux,
l’enluminure de Jean de Bruges lui-même et le Saint Joseph
des volets de Melchior Broederlam.
Jeanne MAQUET-TOMBU.
Docteur en histoire de l’Art et Archéologie,
à Bruxelles.

(1) C’est encore diminuer la part de Jean de Bruges que d’en accorder
une trop grande à l’interprétation des cartons, comme semble le faire
M. Gôbel, de l’avis de personnes plus compétentes que moi, que j’ai consul-
tées à ce sujet.
Je me bornerai à faire remarquer ici que l’exemple choisi plus haut
pour son caractère réaliste'(Massacre du tiers des hommes), fait partie de
la troisième pièce, qui n’est pas suspectée par M. Gôbel lui-même être
d’exécution plus tardive. J’ajouterai que l’un des arguments qu’il invoque
pour situer au début du XVe siècle la confection de la cinquième pièce, à
savoir la date d’un costume du 49e tableau, est inexact, le costume étant
déjà porté sous le règne de Charles V.