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Hulin de Loo, Georges [Honoree]
Mélanges Hulin de Loo — Bruxelles [u.a.], 1931

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https://doi.org/10.11588/diglit.42068#0318

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MÉLANGES HULIN DE LOO

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1891) avaient successivement, et avec des arguments de
plus en plus nombreux, protesté contre une semblable
injustice, mais il fallut le catalogue dressé par M. Hulin
de Loo, si rigoureusement qu’au jour d’hui encore il sert
de base à tout essai sur Bruegel; il fallut l’étude fouillée
du milieu et des à côté par M. Van Bastelaer pour faire
enfin comprendre que notre Maître, loin de chercher seule-
ment à faire rire, avait, en traits ineffaçables, représenté
les malheurs inouïs, et les joies incertaines de son époque,
en y ajoutant un accent universel et largement humain.
Ainsi, peu à peu, se dressait dans ses grandes lignes,
à son plan, et dans ses vraies proportions, une haute
figure de Bruegel que les siècles précédents semblaient
avoir ignorée sous cet aspect. Mais si la silhouette générale
était juste, il était évident que la résurrection ne pou-
vait présenter tout d’abord qu’une image approchée : bien
des détails restaient dans l’ombre.
L’apprentissage chez Pieter Coecke d’Alost par exemple,
rapporté par Carel van Mander suscitait une grosse diffi-
culté. Le Bruegel que le premier quart du vingtième siècle
avait opposé au Bruegel le Drôle de l’âge antérieur, était
un Bruegel flamand, uniquement façonné par son pays « il
est, écrit M. Van Bastelaer, l’incarnation de l’art flamand
pur, libéré de toute convention primitive, vierge encore de
toute influence étrangère qu’elle vienne de Raphaël, de
Michel-Ange ou du Titien ». Comment expliquer dès lors
qu’un tel peintre se fût formé chez Pieter Coecke d’Alost,
l’italianisant fervent, l’actif introducteur des méthodes
nouvelles à Anvers, le traducteur des oeuvres de l’archi-
tecte bolonais Serlio? Il fallait donc, ou bien mettre en
doute le dire de van Mander, et c’était difficile, car juste-
ment l’historien nous donne sur Bruegel des détails dont
ie plus grand nombre se sont peu à peu révélés exacts :
son nom tiré d’un village, l’année de sa maîtrise à Anvers,
son mariage avec l'a fille de Pieter Coecke, son établisse-
ment puis sa mort à Bruxelles, l’indication de nombreux
 
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