MÉLANGES HULIN DE LOO
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ancien jadis dans la collection Weigel, d’après le tableau
de Londres semble prouver que celui-ci était exposé dès
l’origine dans un sanctuaire auquel les fidèles avaient
libre accès. Ce sanctuaire devait être consacré à saint
Hubert puisque le tableau nous retrace deux épisodes de
la légende. Or le plus grand centre de vénération de saint
Hubert dans les Pays-Bas était certainement le monastère
bénédictin qui portait son nom. Lors de la suppression des
établissements religieux, en 1794, l’abbaye de Saint-Hubert-
des-Ardennes partagea le sort de tant d’autres couvents.
Certains de ses trésors, tel ce Psautier carolingien que
Sir Thomas Brooke légua récemment au British Muséum,
furent sauvés de la destruction par d’anciens religieux
du monastère. N’a-t-il pu en être de même des deux pein-
tures relatives à la vie de saint Hubert?
D’autre part, nous avons vu que l’auteur de ces pein-
tures, travaillait vers 1443. S’est-il passé, à cette époque
quelque événement susceptible de justifier, de la part des
donateurs des deux tableaux, une dévotion toute spéciale
à saint Hubert? La réponse est facile : c’est en 1444 que
Gérard V, duc de Juliers, fonda, à Sainte-Catherine de
Niedecker, l’Ordre des Chevaliers de Saint-Hubert, en sou-
venir de sa victoire sur Arnold, duc de Gueldres. Nous
est-il interdit de présumer que, lors de la fondation de cet
ordre, Gérard de Juliers, ou un autre chevalier de l’Ordre,
donna au sanctuaire de Saint-Hubert-des-Ardennes (ou à
une autre église consacrée au même saint) les deux tableaux
conservés aujourd’hui, l’un dans un musée anglais, l’autre
chez un amateur américain?
SEYMOUR DE RICCI
Paris.
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ancien jadis dans la collection Weigel, d’après le tableau
de Londres semble prouver que celui-ci était exposé dès
l’origine dans un sanctuaire auquel les fidèles avaient
libre accès. Ce sanctuaire devait être consacré à saint
Hubert puisque le tableau nous retrace deux épisodes de
la légende. Or le plus grand centre de vénération de saint
Hubert dans les Pays-Bas était certainement le monastère
bénédictin qui portait son nom. Lors de la suppression des
établissements religieux, en 1794, l’abbaye de Saint-Hubert-
des-Ardennes partagea le sort de tant d’autres couvents.
Certains de ses trésors, tel ce Psautier carolingien que
Sir Thomas Brooke légua récemment au British Muséum,
furent sauvés de la destruction par d’anciens religieux
du monastère. N’a-t-il pu en être de même des deux pein-
tures relatives à la vie de saint Hubert?
D’autre part, nous avons vu que l’auteur de ces pein-
tures, travaillait vers 1443. S’est-il passé, à cette époque
quelque événement susceptible de justifier, de la part des
donateurs des deux tableaux, une dévotion toute spéciale
à saint Hubert? La réponse est facile : c’est en 1444 que
Gérard V, duc de Juliers, fonda, à Sainte-Catherine de
Niedecker, l’Ordre des Chevaliers de Saint-Hubert, en sou-
venir de sa victoire sur Arnold, duc de Gueldres. Nous
est-il interdit de présumer que, lors de la fondation de cet
ordre, Gérard de Juliers, ou un autre chevalier de l’Ordre,
donna au sanctuaire de Saint-Hubert-des-Ardennes (ou à
une autre église consacrée au même saint) les deux tableaux
conservés aujourd’hui, l’un dans un musée anglais, l’autre
chez un amateur américain?
SEYMOUR DE RICCI
Paris.