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qu'a de merveilleux ce voyage dans le passé.
Fournier touche à toutes les pierres des vieux
édifices, il entre, par exemple dans la cham-
bre de celui qu'on n'osera bientôt plus ap-
peler saint Louis et là il nous initie avec la
vie et les moeurs du temps.Avec ce bon roi
vous pénétrez dans son jardin,dans sa cuisine,
dans sa grand'chambre et vous finissez par
vou» laisser aller à causer avec Sa Majesté.
Ce que je dis ici du vieux palais de justice
qui fut la demeure de Louis, il faut le dire de
tous les sujets spécialement abordés par notre
auteur.

La septième livraison de ce grand ouvrage
publié par la maison Didot, avec une véné-
ration évidente, est consacré au Palais
de justice et au Pont neuf. Je vous ai dit
ce qu'était le texte, voyons les gravures et
notez que je ne cite que les principales. (La
livraison renferme 55 bois dans le texte).
Voici le palais de la cité au XIVe siècle ; les
antiques et curieuses sculptures romaines dé-
couvertes en 1847; la grande salle du palais
du temps de Ducerceau ; la cuisine de saint
Louis, l'ancien vestibule ; le palais au XVIe
siècle ; les anciennes prisons; la cour du Mai
en 1776-1777; le projet de reconstruction du
Pont Neuf en 1578 ; la chambre des comptes
et la sainte chapelle en 1705; le Pont Neuf
en 1702 ; le palais de justice en 1859 ; la
galerie du palais sous Louis XIII, etc. Après
ces clichés nous voici en présence d'une série
de planches lithochromées avec une attention
toute particulière. L'une de ces planches re-
présente le palais de justice en 138o avec le
pont, mais au-dessus de cette planche se
trouve adapté un plan transparent des lieux
en 1878 avec l'indication des changements
opérés. Or, la juxta-position de ces deux
plans permet de se rendre un compte immé-
diat de la transformation des lieux. Ce pro-
cédé qui donne lieu à des remarques si inté-
ressantes a du reste été adopté pour tout
l'ouvrage et forme un de ses côtés attrayants.
Une grande planche, légèrement aquarellée
représente le palais de la cité en i55o. Cette
jolie vue est dessinée par Hofbauer et litho-
graphiée par P. Benoist. Le même dessina-
teur donne la Cité et le Pont Neuf en i665,
lithographiés par Sorrieu ; du même la même
vue en 1840 (lithographe Bayolas) et enfin la
même vue en 1878, dessin photographique
un peu mou.

La 8e livraison est consacrée à la Bastille,
l'ancien hôtel royal de Saint-Paul et le quar-
tier de Tarsenal. La notice est de Paul La-
croix, autre Parisien excessif qui doit avoir
été l'initiateur de Fournier. Cette notice est
une superbe page d'histoire locale dans la-
quelle toutes les sombres histoires de l'hôtel
et du quartier Saint- Paul sont relatées au vif.
On comprend que les feuillets consacrées à
la Bastille ne sont pas non plus les moins
intéressantes de ce travail que rehaussent les
gravures dont il est accompagné et dont

nous indiquerons les principales : vue de
l'hôtel de Saint-Paul; fac-similé de gravures
du XVIe siècle; Quartier Saint-Paul en i552;
vue de l'arsenal vers 1670; église des céles-
tins, dessinée à la plume de 1583 ; quartier de
l'Arsenal en i65o; tous les dessins concernant
la Bastille au nombre de 18. Dlus les grandes
planches séparées et les plans juxta-posés.
Les planches chromolithographiées sont de
charmants objets d'art d'un effet très doux
et d'allures générales très artistiques.

La neuvième livraison est de M. L.M.Tis-
serand et a pour objet les Tuileries, ce châ-
teau célèbre où la monarchie française a laissé
de si grands souvenirs. La partie iconogra-
phique rappelle une bonne partie de ces
événements auxquels se rattachent les desti-
nées du peuple et l'on croit revivre avec lui
en parcourant ces sortes de panoramas suc-
cessifs où hélas ! on traverse plus de malheurs
que de joies. Les clichés curieux qui illustrent
cette notice sont : le mur d'enceinte de 1450,
la deuxième porte saint Honoré 1450, la tour
du Bois, le quartier du Louvre en i53o, la
Porte Neuve en i6bo, les Tuileries en 1675,1e
Quai en i65o, la rue des Tuileries en i65o,
le palais et le quai en 1615, plan de i632 par
Gomboust, le grand carrousel de 1662, le
jardin en 1680, le carrousel (même année),
couronnement du buste de Voltaire en 1778,
journée du 20 mai 1795,départ de LouisXIV,
interrogatoire, arrivée de l'empereur et de
l'impératrice (1810), explosion de la machine
infernale, Fossé des Tuileries (t833), etc.; qua-
rante bois forment le contingent de cette li-
vraison, plus deux feuilles de plans superposés
et cinq planches reproduisant la vue des Tui-
leries à différentes époques dessinées par
Hofbauer et lithographiés par Sorrieu, Be-
noist et Bayolas. Deux de ces planches imi-
tent de légères sépias. Nous préférons les
dessins teintés de nuances variées dans le ton
lumineux du Palais des Tuileries en 1585.

Voilà ce livre-musée , unique dans son
genre et absolument approprié aux besoins
comme aux sensations du public actuel. La
maison Didot le publie avec une magnificence
et un goût où se retrouvent les grandes tra-
ditions du patriotisme français dont cette
maison s'est, dans sa spécialité, constituée la
gardienne.

S.

Belgique.

FLAMANDS ET WALLONS.

Le Ménestrel vient de publier un article
intitulé : Les compositeurs virtuoses Van den
Ghcyn, dans lequel se révèle de nouveau cet
esprit systématique de tout attribuer à la
Flandre quand il s'agit des gloires artistiques
musicales ou picturales belges; de nouveau
aussi je proteste contre ce parti pris anti-
patriotique, et, au nom des gloires wallonnes,
je viens réclamer une place, pour nos célé-
brités, au soleil de la renommée qu'on semble

ne vouloir faire luire que pour nos frères des
Flandres.

J'avoue que je ne me rends pas bien compte
de rintérétque peuvent avoir certains écrivains
flamands, tel que M. Edmond Van derStraeten
sur le travail duquel j'aurai prochainement à
revenir, à vouloir tout flandrinisrr, qu'on me
passe l'expression. Qu'une bonne l'ois on lasse
donc justice de cet étroit esprit de clocher qui
ne tend à rien moins qu'à diviser la nation en
deux camps ennemis. Si j'entre encore en lice
à ce sujet, ce n'est pas pour exalter les célé-
brités wallonnes au préjudice des gloires
flamandes, mais pour engager tous mes con-
frères de la presse à ne se servir dorénavant
que de la dénomination nationale de : Gloires
belqes. Qu'est-ce que cela peut bien nous
faire qu'il y en ait plus d'un côté que de
l'autre, que les niches flamandes du Temple
de mémoire soient mieux et plus richement
garnies que les niches wallonnes ! l'essentiel,
ce à quoi nous devons tenir par-dessus tout,
c'est que tout le bénéfice en revienne à la
Belgique, notre mère-patrie commune. Jugez
si cette maine de tout flandnmser est ridicule :
plusieurs de vous se rappelleront sans doute
combien on a ri jadis de Walter Scot qui, dans
sou Quentin Durward, fit parler le flamand
aux bonnes gens de Liège ; il était cependant
bien excusable, car, habitant l'Angleterre et
n'ayant, pour ainsi dire, jamais enlendu citer
que les provinces flamandes, il pouvait sup-
poser qu'on ne parlait que la langue des
d'Artevelde, des de Koninck et des Jean
Breydel dans toute la Belgique ; mais, je vous
le demande, est-il permis, par exemple, à des
Belges écrivant en Belgique sur des sujets
belges de qualifier un artiste né à Liège,
d'artiste flamand ! Eh bien, c'est ce qu'ont fait
et que font encore et M. Van der Straeten et
l'auteur de l'article du Ménestrel auquel je fais
allusion en ce moment.

Cet article débute comme ceci : « Des sa-
vants beltjes, français, allemands ont posé,
commeirréfutable, l'hypothèsequeles provjnces
flamandes, si riches en artistes de génie, pein-
tres et musiciens, pendant cinq siècles, ne
pouvaient être restées plus de cent cinquante
ans stériles », et il mentionne aussitôt, parmi
ces artistes musiciens, entrautres le chanoine
Dieudonné Raick. (né à Liège, où sa famille
est très-ancienne et existe encore) et de Tra-
zegnies, dont le nom indique tout au moins
une origine wallonne; ce sont lù, dit-il, « des
artistes éminenls, organistes, compositeurs,
maîtres de chapelle qui ont brillé dans le cours
d'Allemagne, mais qui sont originaires des
Flandres, et prouvent la fécondité de l'école
au XVIIe et XVIIIe siècles.

L'école belge ! à la bonne heure ! mais
pourquoi l'auteur, M. A. Marmontel, ne s'en
tient-il pas absolument à cette dénomination ?

Eh bien ! je le déclare nettement, tant que
mes confrères se serviront de l'appellation :
flamand pour qualifier nos anciens artistes,
je protesterai et je leur ferai entendre, à cor
et à cris, que c'est Belges qu'il convient, de
les appeler. Clément LYON.

(Education populaire).

©ironique générale-
La prime distribuée par la maison Muquardt
aux souscripteurs de l'Histoire du Congrès na-
tional de Th. Juste, est une très belle photolitogra-
phie d'après le tableau de Charles Picqué, représen-
 
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