i79 —
tiste réside d'ordinaire à Paris-Batignolles.
BORGEN, Frédéric, né en i852, fils
d'un paysan des environs de Christiania. La
générosité d'un gentilhomme, ami des arts,
lui permit d'entrer en 1871 à l'école de pein-
ture de Christiania où il suivit les leçons de
Morten Mûller. Plus tard, le gouvernement,
pour récompenser ses succès, lui fournit les
moyens de se perfectionner à l'étranger. Les
tableaux de Borgen représentent d'ordinaire
les solitudes profondes et les sites agrestes des
vallées de l'intérieur de la Norwège.- Son
Paysage d'automne, pris à Hallingdal, a été
remarqué à Paris en 1878.
BOE, frantz, né à Bergen en 1820, fit
d'abord le métier de peintre en bâtiment pour
vivre. Il commença ses études artistiques à
Copenhague, sous la direction du professeur
Grônland ; puis à Paris dans l'atelier du
fameux peintre de fleurs, St-Jean de Lyon.
Sa spécialité a toujours été la représentation
de la nature morte. Au début de sa carrière,
il prenait toujours des sujets dépourvus de
toute prétention; après son séjour à Paris
ses travaux acquirent plus de variété et de
richesse. Sous le double rapport de la com-
position et de l'harmonieux assortiment des
couleurs et des nuances, il obtint, à partir de
i85o, un grand et rapide succès et vit accueil-
lir ses toiles par les musées de premier rang.
Pendant plusieurs années consécutives il fit
des voyages d'étude dans le Nordland. Ses
peintures de la vie animale dans les régions
arctiques à la lumière du soleil de minuit,
forment une série distincte dans le nombre
de ses productions. En i855 il fut appelé à
faire partie du jury pour la section Scandi-
nave à l'Exposition de Paris et obtint une
Kunstmedaille à la Weltaustellung de Vienne
en 1873.
On range au nombre des meilleurs ta-
bleaux de Bôe les Raisins (i85o) au Musée
du Luxembourg à Paris ; Raisins au soleil,
(i853); Faisans et Perdrix (i858) tous deux
au musée national norwégien ; Roches cou-
verts d'oiseaux aux îles Lojoten, effet de
lumière boréale (1860) dans la galerie de
M. Morrison; un Boudoir, (1864) dans la
galerie permanente de l'union artistique de
Christiania; Fleurs (i865) dans la galerie
municipale de Bergen. M. Bôe comptait
Scandinave gardait tranquillement ses anciens foyers
où les Vikinger en expédition revenaient d'abord tou-
jours, et plus tard encore souvent. Le nombre de ces
Vikinger n'a pas été non plus aussi considérable que
des historiens anglais et français contemporains et
postérieurs ont été disposés à le supposer. Les pays
tributaires de ces terribles pirates étaient gouverné en
leur nom par des Jarls sorte de préfets provinciaux
(le titre de comte cari en Angleterre, en dérive). En
843, sous le commandement du terrible, Hasting, les
Vikinger normands remontèrent la Loire jusqu'à
Tours et la Seine jusqu'à Paris. Un de leurs navires
eh chêne, non ponté, allant à la rame, a été retrouvé
naguère parfaitement conservé et pourvu de son ar-
mature de boucliers dans une tourbière à Nydam,
dans le Jutland.
quatre toiles à Paris en 1878 : Roses sur une
table de toilette, tableau ravissant; deux
panneaux de fleurs et de fruits formant pen-
dant et une Vue des montagnes de Veste-
raalen en Norwège (nuit d'été).
DAHL H ans, né en 1849 dans la pro-
vince de Hardanger. Comme son père il se
destinait à la carrière des armes et sortit le
premier par rang de mérite de l'école mili-
taire en 1871. En 1872 il se décida à se livrer
exclusivement à l'art et alla étudier à Cals-
ruhe sous la direction de Riesstahl et de
Gude, et plus tard à Dûsseldorf avec von
Gebhardt.
Hans Dahl étoffe ses paysages de scènes
de genre le sujet est presque toujours humo-
ristique. D'ordinaire il traduit la nature en
pleine lumière. Dahl réside actuellement à
Dusseldorff, il a obtenu un succès de bon
aloi à Paris en 1878 avec son panneau inti-
tulé Trop tard, scène de la côte ouest de
Norwège.
DIETRICHSON, M™ Mathilde, née
à Christiania en 1838 ; son père occupait les
fonctions de bourgmestre; elle reçut les pre-
mières notions de dessin de Mengelberg à
Dûsseldorf. En 1862 elle épousa le docteur
L. Dietrichson (1), aujourd'hui professeur
d'histoire de l'art à l'université de Christia-
nia, et se perfectionna par des voyages en
Allemagne et en Italie et suivit un cours
classique complet à l'Académie de Stock-
holm. Mme Dietrichson fait des tableaux de
genre, le plus souvent d'après de gracieux
motifs empruntés à la vie de famille.
Nous pouvons citer parmi ses ouvrages :
Une servante comme il jaut (1872), exposi-
tion de Copenhague ; Scène de famille (187'3),
exposition de Paris.
DISEN, ANDREAS, né à Modum près
Drammen en 1844. Son père, propriétaire
dans le pays, le destinait au commerce; mais
une subvention royale lui permit d'entrer à
l'École de peinture du paysagiste J. Eckers-
berg, à Christiania. Il devint plus tard élève
de Gude qui se l'est adjoint comme profes-
seur dans l'enseignement élémentaire. La plu-
part de ses tableaux retracent les sites mon-
tagneux de la Norwège. Il a exposé à Copen-
hague (1872) une chaîne de montagnes nor-
végiennes; à Paris (1878) on remarqua ses
deux toiles : Vue d'un haut plateau en Nor-
vège, appartenant à M. C. Sissener à Chris-
(1) M. l. H. S. Dietrichson, membre de la commis-
sion royale norvégienne à l'Exposition de Paris en
1878, membre du jury pour la classe i et ii du 1er
groupe dont son compatriote Gude était vice-président,
est encore président de la direction du musée des arts
industriels et de celle du cabinet des estampes à
Christiania, membre de l'Union des artistes de Fin-
lande à Helsingfors, des Académies des sciences de
Christiania et de Gothembourg. M. l. Dietrichson
(Dr phil. et art. lib. mag. h c. à l'université d'Upsal)
est chevalier des Ordres royaux de Saint-Olaf de Nor-
wège et de l'Etoile polaire de Suède, honoré de la
médaille d'argent de la réunion polytechnique de
Suède.
tiania et Chiite d'eau en Norvège en pos-
session de M. Berven de la même ville.
GRIMELUND, Joânnes Martin, né
en 1842. Son père est Févêque actuel de la
province de Trondhjem. Après avoir fait ses
humanités et subi avec distinctions ses exa-
mens de théologie en 1866, il entra dans
l'enseignement. Mais bientôt ne pouvant plus
résister à sa vocation pour les Beaux-Arts, il
abandonna sa position pour aller à Caiisruhe
prendre des leçons de peinture dans l'atelier
de Gude qu'il quitta depuis (1872) pour aller
étudier à Paris. Grimelund a exposé avec
succès des paysages forestiers et des vues de
côtés de la Norwège. En 1876, il obtint une
médaille à Philadelphie Son soir d'Automne
( Intérieur d'un village ) et son Printemps
(au bord de l'Oise) qui figuraient à l'expo-
sition de Paris en 1878 témoignent de pro-
grès constants et d'une incontestable sou-
plesse de manière.
(A continuer). A. SCHOY.
ARCHÉOLOGIE RELIGIEUSE
Appliquée à nos Arts nationaux,
par M. l'abbé De Bruyn.
II faut recommander à ceux que l'étude de
l'archéologie repose, distrait ou instruit, un
manuel nouveau dû à M. l'abbé De Bruyn :
Archéologie religieuse appliquée a nos mo-
numents nationaux. C'est surtout dans l'ap-
plication que réside le principal attrait de
ce livre et c'est à cause de ce détail si impor-
tant pour nous, que nous croyons devoir aider
de tous nos moyens à la vulgarisation de l'œu-
vre de M De Bruyn. Déjà nous avons agi ainsi
à propos d'un autre ouvrage du même genre
de M. le chanoine Reusens, qui lui aussi a été
mu par la même pensée et qui a pu la réaliser
plus grandement. D'autres encore, comme
Schayes, Weale, etc., dans des traités géné-
raux ou particuliers, avaient suivi Ja même
impulsion, mais chacun a son point de vue
spécial. M l'abbé De Bruyn semble avoir été
pénétré de la pensée de mettre,entre les mains
de ses lecteurs, une sorte de manuel dépourvu
de toute allure scientifique absolue. C'est
comme une sorte de définition intime pleine
de débonaireté que ferait à quelques amis un
touriste instruit préoccupé de son sujet. Cette
tournure d'enseignement a un grand charme ;
elle évite une terminologie parfois chargée et
elle va au plus droit comme au plus pressé.
La question d'adopter ce livre plus que tel
autre pour apprendre à connaître l'archéologie
religieuse de notre pays, est donc une ques-
tion de tempérament et pour notre part nous
le conseillons fort à ceux qui vivent de la vie
du monde où on a peu le temps d'approfon-
dir les choses. Une masse de gravures accom-
pagnent le texte de notre auteur et jouent
leur rôle utile dans ce cours rapide et instruc-
tif.
M. l'abbé De Bruyn a mis à contribution
tiste réside d'ordinaire à Paris-Batignolles.
BORGEN, Frédéric, né en i852, fils
d'un paysan des environs de Christiania. La
générosité d'un gentilhomme, ami des arts,
lui permit d'entrer en 1871 à l'école de pein-
ture de Christiania où il suivit les leçons de
Morten Mûller. Plus tard, le gouvernement,
pour récompenser ses succès, lui fournit les
moyens de se perfectionner à l'étranger. Les
tableaux de Borgen représentent d'ordinaire
les solitudes profondes et les sites agrestes des
vallées de l'intérieur de la Norwège.- Son
Paysage d'automne, pris à Hallingdal, a été
remarqué à Paris en 1878.
BOE, frantz, né à Bergen en 1820, fit
d'abord le métier de peintre en bâtiment pour
vivre. Il commença ses études artistiques à
Copenhague, sous la direction du professeur
Grônland ; puis à Paris dans l'atelier du
fameux peintre de fleurs, St-Jean de Lyon.
Sa spécialité a toujours été la représentation
de la nature morte. Au début de sa carrière,
il prenait toujours des sujets dépourvus de
toute prétention; après son séjour à Paris
ses travaux acquirent plus de variété et de
richesse. Sous le double rapport de la com-
position et de l'harmonieux assortiment des
couleurs et des nuances, il obtint, à partir de
i85o, un grand et rapide succès et vit accueil-
lir ses toiles par les musées de premier rang.
Pendant plusieurs années consécutives il fit
des voyages d'étude dans le Nordland. Ses
peintures de la vie animale dans les régions
arctiques à la lumière du soleil de minuit,
forment une série distincte dans le nombre
de ses productions. En i855 il fut appelé à
faire partie du jury pour la section Scandi-
nave à l'Exposition de Paris et obtint une
Kunstmedaille à la Weltaustellung de Vienne
en 1873.
On range au nombre des meilleurs ta-
bleaux de Bôe les Raisins (i85o) au Musée
du Luxembourg à Paris ; Raisins au soleil,
(i853); Faisans et Perdrix (i858) tous deux
au musée national norwégien ; Roches cou-
verts d'oiseaux aux îles Lojoten, effet de
lumière boréale (1860) dans la galerie de
M. Morrison; un Boudoir, (1864) dans la
galerie permanente de l'union artistique de
Christiania; Fleurs (i865) dans la galerie
municipale de Bergen. M. Bôe comptait
Scandinave gardait tranquillement ses anciens foyers
où les Vikinger en expédition revenaient d'abord tou-
jours, et plus tard encore souvent. Le nombre de ces
Vikinger n'a pas été non plus aussi considérable que
des historiens anglais et français contemporains et
postérieurs ont été disposés à le supposer. Les pays
tributaires de ces terribles pirates étaient gouverné en
leur nom par des Jarls sorte de préfets provinciaux
(le titre de comte cari en Angleterre, en dérive). En
843, sous le commandement du terrible, Hasting, les
Vikinger normands remontèrent la Loire jusqu'à
Tours et la Seine jusqu'à Paris. Un de leurs navires
eh chêne, non ponté, allant à la rame, a été retrouvé
naguère parfaitement conservé et pourvu de son ar-
mature de boucliers dans une tourbière à Nydam,
dans le Jutland.
quatre toiles à Paris en 1878 : Roses sur une
table de toilette, tableau ravissant; deux
panneaux de fleurs et de fruits formant pen-
dant et une Vue des montagnes de Veste-
raalen en Norwège (nuit d'été).
DAHL H ans, né en 1849 dans la pro-
vince de Hardanger. Comme son père il se
destinait à la carrière des armes et sortit le
premier par rang de mérite de l'école mili-
taire en 1871. En 1872 il se décida à se livrer
exclusivement à l'art et alla étudier à Cals-
ruhe sous la direction de Riesstahl et de
Gude, et plus tard à Dûsseldorf avec von
Gebhardt.
Hans Dahl étoffe ses paysages de scènes
de genre le sujet est presque toujours humo-
ristique. D'ordinaire il traduit la nature en
pleine lumière. Dahl réside actuellement à
Dusseldorff, il a obtenu un succès de bon
aloi à Paris en 1878 avec son panneau inti-
tulé Trop tard, scène de la côte ouest de
Norwège.
DIETRICHSON, M™ Mathilde, née
à Christiania en 1838 ; son père occupait les
fonctions de bourgmestre; elle reçut les pre-
mières notions de dessin de Mengelberg à
Dûsseldorf. En 1862 elle épousa le docteur
L. Dietrichson (1), aujourd'hui professeur
d'histoire de l'art à l'université de Christia-
nia, et se perfectionna par des voyages en
Allemagne et en Italie et suivit un cours
classique complet à l'Académie de Stock-
holm. Mme Dietrichson fait des tableaux de
genre, le plus souvent d'après de gracieux
motifs empruntés à la vie de famille.
Nous pouvons citer parmi ses ouvrages :
Une servante comme il jaut (1872), exposi-
tion de Copenhague ; Scène de famille (187'3),
exposition de Paris.
DISEN, ANDREAS, né à Modum près
Drammen en 1844. Son père, propriétaire
dans le pays, le destinait au commerce; mais
une subvention royale lui permit d'entrer à
l'École de peinture du paysagiste J. Eckers-
berg, à Christiania. Il devint plus tard élève
de Gude qui se l'est adjoint comme profes-
seur dans l'enseignement élémentaire. La plu-
part de ses tableaux retracent les sites mon-
tagneux de la Norwège. Il a exposé à Copen-
hague (1872) une chaîne de montagnes nor-
végiennes; à Paris (1878) on remarqua ses
deux toiles : Vue d'un haut plateau en Nor-
vège, appartenant à M. C. Sissener à Chris-
(1) M. l. H. S. Dietrichson, membre de la commis-
sion royale norvégienne à l'Exposition de Paris en
1878, membre du jury pour la classe i et ii du 1er
groupe dont son compatriote Gude était vice-président,
est encore président de la direction du musée des arts
industriels et de celle du cabinet des estampes à
Christiania, membre de l'Union des artistes de Fin-
lande à Helsingfors, des Académies des sciences de
Christiania et de Gothembourg. M. l. Dietrichson
(Dr phil. et art. lib. mag. h c. à l'université d'Upsal)
est chevalier des Ordres royaux de Saint-Olaf de Nor-
wège et de l'Etoile polaire de Suède, honoré de la
médaille d'argent de la réunion polytechnique de
Suède.
tiania et Chiite d'eau en Norvège en pos-
session de M. Berven de la même ville.
GRIMELUND, Joânnes Martin, né
en 1842. Son père est Févêque actuel de la
province de Trondhjem. Après avoir fait ses
humanités et subi avec distinctions ses exa-
mens de théologie en 1866, il entra dans
l'enseignement. Mais bientôt ne pouvant plus
résister à sa vocation pour les Beaux-Arts, il
abandonna sa position pour aller à Caiisruhe
prendre des leçons de peinture dans l'atelier
de Gude qu'il quitta depuis (1872) pour aller
étudier à Paris. Grimelund a exposé avec
succès des paysages forestiers et des vues de
côtés de la Norwège. En 1876, il obtint une
médaille à Philadelphie Son soir d'Automne
( Intérieur d'un village ) et son Printemps
(au bord de l'Oise) qui figuraient à l'expo-
sition de Paris en 1878 témoignent de pro-
grès constants et d'une incontestable sou-
plesse de manière.
(A continuer). A. SCHOY.
ARCHÉOLOGIE RELIGIEUSE
Appliquée à nos Arts nationaux,
par M. l'abbé De Bruyn.
II faut recommander à ceux que l'étude de
l'archéologie repose, distrait ou instruit, un
manuel nouveau dû à M. l'abbé De Bruyn :
Archéologie religieuse appliquée a nos mo-
numents nationaux. C'est surtout dans l'ap-
plication que réside le principal attrait de
ce livre et c'est à cause de ce détail si impor-
tant pour nous, que nous croyons devoir aider
de tous nos moyens à la vulgarisation de l'œu-
vre de M De Bruyn. Déjà nous avons agi ainsi
à propos d'un autre ouvrage du même genre
de M. le chanoine Reusens, qui lui aussi a été
mu par la même pensée et qui a pu la réaliser
plus grandement. D'autres encore, comme
Schayes, Weale, etc., dans des traités géné-
raux ou particuliers, avaient suivi Ja même
impulsion, mais chacun a son point de vue
spécial. M l'abbé De Bruyn semble avoir été
pénétré de la pensée de mettre,entre les mains
de ses lecteurs, une sorte de manuel dépourvu
de toute allure scientifique absolue. C'est
comme une sorte de définition intime pleine
de débonaireté que ferait à quelques amis un
touriste instruit préoccupé de son sujet. Cette
tournure d'enseignement a un grand charme ;
elle évite une terminologie parfois chargée et
elle va au plus droit comme au plus pressé.
La question d'adopter ce livre plus que tel
autre pour apprendre à connaître l'archéologie
religieuse de notre pays, est donc une ques-
tion de tempérament et pour notre part nous
le conseillons fort à ceux qui vivent de la vie
du monde où on a peu le temps d'approfon-
dir les choses. Une masse de gravures accom-
pagnent le texte de notre auteur et jouent
leur rôle utile dans ce cours rapide et instruc-
tif.
M. l'abbé De Bruyn a mis à contribution