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170 —

et tous les albums d'eaux-fortes (sauf celui de 1870) y
sont joints : 24 volumes du journal, neuf albums et
gravures séparées, parmi lesquelles la magnifique
planche de Devigne, le Bois, (tirage Delattre.) Prix :
160 francs.

SOCIÉTÉ DE VIENNE

pour la propagation des beaux-arts.

Die Graphischen Kunsle. Livr. III et IV.
Sous la direction du Dr 0. Berggruen.

Ces deux livraisons soignées avec une sol-
licitude extrême, comme les précédentes du
reste, forment un recueil de gravures qui pour
ne pas être inédites, ont une valeur d'autant
plus sérieuse, qu'elles sont là comme le résul-
tat d'un ecclectisme intelligent destiné à oc-
cuper les gens du monde plus que les artistes,
car il faut noter que ces Graphischen Kunsle
sont beaucoup plus un ornement de salon
qu'un document d'atelier.

Les livraisons réunies s'ouvrent par une
étude complète de 0. Berggruen sur le peintre
F. Laufberger. Cette intéressante monogra-
phie est accompagnée d'une dizaine de repro-
ductions d'après le maître. Elles nous mon-
trent l'infinie variété de ce talent observateur
qui a touché un peu à tous les genres, mais
qui s'est particulièrement distingué clans ses
paysans non moins que dans ses délicieuses
frises d'enfants.

Dans l'article suivant sur l'Espagne il faut
remarquer une audacieuse gravure sur bois
de Th. Knesing et représentant le portail de
l'hôpital de Madrid, taillé en pleine lumière
avec ni e incroyable furie de pointe On dirait
une manière noire n'était le merveilleux
fouillis des ciselures de pierre dont ce portail
est royalement surchargé. Puis viennent des
extraits d'Albert Durer, et des dessins du livre
de Charles Ephrussi ; une notice avec un char-
mant portrait à l'eau-forte de Stcinle, ce
peintre chrétien et poète, personnifiant avec
Overbeeck toute une école. La notice est ac-
compagnée d'une eau-forte d'après la Lorley
du peintre et aussi du Joueur de violon, gravé
par Raab. Suit une notice sur Léopold Bode
avec ce dramatique Chasseur des Alpes, si
joliment gravé par llalm ; deux gravures
d'après des tableaux de M. von Schwind (Le
Serrurier et saint Wolgang) et la célèbre Ba-
taille de Genelli. M. Von Eitelberger, le
savant directeur du musée d'art industriel de
Vienne, donne avec une gravure au trait, la
description de la Passion du Dôme de Graz,
tableau d'auteur inconnu et daté de 1471, Ces
deux livraisons sont clôturées par une analyse
du splcndide ouvrage de J. GuilTrey, sur Van
Dyck, publié par Quantin. Une dizaine de
gravures accompagnent cet article. Des rap-
ports et procès-verbaux, des nouvelles, etc.,
terminent ce volume.

Nous ne saurions quitter ce livre sans in-
sister quelque peu sur les progrès réalisés
dans îa capitale de l'Autriche dans les procé-
dés d'impression de ton! genre, Nous avons

sous les yeux dans les deux livraisons dont
nous venons de parler , des spécimens de
zincographie,d'héliogravure, de photogravure,
etc., vraiment irréprochables et l'on se de-
mande où s'arrêtera ce flux de découvertes.
Les eaux-fortes sont généralement imprimées
dans un système de correction absolue, rien
n'est laissé aux hazards du troussi.ge ou de
l'essuyage des pièces. C'est peut-être plus
froid, mais en revanche cela met en relief le
mérite de l'artiste Le laminage des planches
est poussé très loin et ici encore il faut avouer
que le ragoût y perd au bénéfice de la pureté
du travail. L'impression elle-même est d'une
distinction exceptionnelle dans ce Graphischen
Kunsle et il n'est pas jusqu'aux annonces qui
ne soient des modèles d'élégance typogra-
phique. Enfin, il n'est pas jusqu'au papier
d'impression, autrefois si minable en Autriche
comme en Allemagne, qui ne puisse actuelle-
ment rivaliser avec les meilleurs fabricats de
France.

Somme toute, il faut recommander les tra-
vaux de cette vaillante Société qui exerce par
la beauté de ses publications et leur bon
marché inouï, une influence des plus heu-
reuses sur le mouvement des arts.

A Bruxelles s'adresser chez M. Victor
Schmidt, vis-à-vis du Passage Saint-Hubert.

NUMISMATIQUE
Le trésor de la rue Vielle-bu-Temple
a Paris

Dans la Chronique Générale de notre N° du
lo juillet dernier, nous annoncions la décou-
verte à Paris d'une cachette contenant quarante
kilogrammes de monnaie d'or d'une valeur
intrinsèque de plus de cent mille francs, mais
d'une valeur numismatique dix fois plus im-
portante. Voici des détails à ce sujet :

Au N° 26 de la rue Vielle du Temple,
s'élevait encore il y a environ six mois une
maison à quatre étages datant du commence-
ment du quatorzième siècle.

Une plaque de marbre, placée au dessus de
la porte d'entrée, offrait l'inscription suivante :

MDLXXX. LE MARQVIS d'f.FFIAT, MARÉCHAL DE
FRANCE ESTANT SVR INTENDANT DES FINANCES

EN____A____il DIMINVA le TAVX de l'iMPOST A 5 %

QVI ESTOIT DR 10 °/0 HABITAIT CESTE MAISON.

Cet antique immeuble ne fut pas respecté
par la Société foncière de France et d'Algérie,
qui, de concert avec la Société immobilière
de l'Hôtel de-Ville, le fit raser en quelques
semaines afin d'élever sur son emplacement
des constructions nouvelles.

Le 6 juin dernier, deux ouvriers limousins
(maçons) achevaient de démolir les derniers
murs de soutènement de cette vieille maison,
lorsque l'un d'eux poussa un cri et appelant
son camarade : — Vois donc, fit-il, je viens par
malheur de crever une conduite des eaux d'un
coup de pioche. — Ce ne peut être une con-
duite, répondit l'autre, nous sommes à cinq

mètres au dessous du sol. Tous deux se
remirent à l'œuvre et découvrirent une énorme
broc de cuivre. Ils firent sauter le couvercle
et quelle ne fut pas leur joie en découvrant, à
l'intérieur de l'antique vase, un nombre consi-
dérable de pièces d'or en parfait état de con-
servation.

Les limousins coururent aussitôt prévenir
M. Lapeyre, l'entrepreneur, et M. Berlioz,
commissaire de police, qui firent transporter
le précieux broc chez M. Perrughé, pharma-
cien voisin. La trouvaille était superbe. On
était en possession de sept mille huit cent
vingt-deux monnaies d'or, représentant une
valeur intrinsèque de cent huit mille francs.

Et quelles monnaies ! Des pièces rares
datant, les u les de Jean-le-Bon (1350 1364) et
de Charles V, le Sage (1364-1380), les autres
de Guillaume de Beauregard, de Guillaume
de la Garde, de Baymond III, d'Arnold d'Orey,
de Jeanne de Brabant, épouse de Wenceslas,
de Jeanne de Navarre et de Louis, comte de
Provence, toutes bien gravées, et constituant
pour des collectionneurs un véritable trésor.

L'une de ces pièces, celle de Guillaume de
Beauregard, est unique, et, par conséquent,
d'une valeur inestimable.

On offrit aussitôt aux deux limousins la
moitié de ces pièces, part à laquelle ils avaient
droit comme « inventeurs. » Tous deux refu-
sèrent, préférant la moitié du poids de l'or
en monnaie ayant cours, soit cinquante quatre
mille francs. Les exemplaires du trésor de la
rue du Temple font à l'heure actuelle le bon-
heur de centaines de numismates et ont comblé
plus d'une lacune dans maint cabinet public.

Arnold Van C.

LE LION DE CHÉRONÉE.

Chéronée constitue la dernière page de
cette sublime histoire hellénique dont Ma-
rathon fat le frontispice.

Plutarque, le grand historien, est né à
Chéronée et dans Kapurna, petit village bâti
sur ses ruines, son nom est populaire'à l'égal
des noms des héros modernes de la guerre
de l'Indépendance. Dans toute la Grèce —
là où ne domine pas la race albanaise, on
retrouve ce respect pour les grands hommes
de l'antiquité. Chez ce peuple envieux et éga-
litaire, on est chassé et calomnié tant qu'on
est vivant, dès qu'on est mort on y est adoré.

Le village moderne de Kapurna a été
bâti sur les ruines de Chéronée. A deux pas
de ses dernières maisons, dans un fossé
boueux, un amas de pierres git, à moitié ca-
ché sous les roseaux ; c'est le fameux lion de
Chéronée, mausolée dressé à la mémoire des
béotiens morts dans la bataille contre Phi-
lippe, et que les Klephtes de l'indépendance
ont brisé, croyant qu'il renfermait des tré-
sors (i).

(1) Noùse mpruntons, en abrégeant ça et là pour le
cadre du journal, cette chaude plaidoirie au beau
livre que vient de publier M. Belle, secrétaire d'am-
bassade de France à Athènes : Trois années en Grèce,
 
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