NOTICE HISTORIQUE. 23i
Nous devons passer au sixième siècle pour trouver Cocourangou, péroumal
ou souverain du Malabar. Il épousa deux femmes, l'une de la famille noire,
et l'autre de la basse caste; il en eut une descendance nombreuse, parmi la-
quelle éclata la discorde, et ils se partagèrent la côte de Malabar et une
partie de la Presqu'île. Vers l'an 8^5, Chérâma, péroumal de toute la côte
de Malabar, et que les Hindous vénèrent comme un héros et même comme
un dieu, accorda aux chrétiens de saint Thomas, établis dans ses états, des
privilèges gravés sur des planches de cuivre, que leurs descendants montrè-
rent encore à l'archevêque de Menezès en 1599. En 907, et non en 8^5, comme
l'a cru M. Anquetil du Perron ( Zend-avesta, tom. 1, p. cxliv , cette année-là
est celle de la fondation de Coulan), des amis ou le successeur du péroumal
Chérâma construisirent la ville de Calicut. A cette époque, nous savons que
les rois de Malabar, du Konken, de Madhourèh, attirés par les richesses
que leur apportoient les Arabes et les Abyssins s'établissoient, autant qu'ils
le pouvoient, sur la côte de Malabar. Du côté du nord, à travers la Perse
leur venoient de nombreux missionnaires chrétiens. Des dynasties puis-
santes, sur lesquelles nous n'avons aucun renseignement authentique, se
partageoient l'intérieur de la Presqu'île.
Les monarques Bélâl ou Belhârâ, nommés aussi Hoïcala, possédoient les
bords duRâvêri. Nous ignorons les noms des autres principautés du Dekhan
jusqu'au i3c siècle, mais le Belhârâ (destructeur des armées en samskrit),
dont «les possessions, suivant la relation des deux Voyageurs arabes, p. 20,
s'étendoient depuis la côte de Remkem ( Konken ) jusqu'au pays de Syn »,
nous est représenté comme un puissant monarque par ces mêmes voyageurs
arabes qui visitèrent ces côtes dans le neuvième siècle. La capitale de ses
états étoit, suivant les écrivains de l'Inde, Dhoursomounder, par 14 deg. et
quelques min. de latit., et non l'ancienne Bar} gaza, c'est-à-dire la Barotch des
Indiens , comme l'a conjecturé l'abbé Renaudot, ni Nahelwanah, comme
l'écrit Aboul-fédhâ, au lieu de Nelirvala, ancienne capitale du Guzarate.
Peut-être aussi le Belhârâ habitoit-il cette ville-ci avant de fixer son séjour
à Dhoursomounder, qui ne fut bâtie qu'en n33 sur les ruines d'une ville
du même nom déjà détruite depuis long-temps.
De l'autre côté des Ghâttes, sur une assez grande étendue de la côte orien-
tale, fut fondé dans le dixième ou onzième siècle le royaume de Talinga,
Nous devons passer au sixième siècle pour trouver Cocourangou, péroumal
ou souverain du Malabar. Il épousa deux femmes, l'une de la famille noire,
et l'autre de la basse caste; il en eut une descendance nombreuse, parmi la-
quelle éclata la discorde, et ils se partagèrent la côte de Malabar et une
partie de la Presqu'île. Vers l'an 8^5, Chérâma, péroumal de toute la côte
de Malabar, et que les Hindous vénèrent comme un héros et même comme
un dieu, accorda aux chrétiens de saint Thomas, établis dans ses états, des
privilèges gravés sur des planches de cuivre, que leurs descendants montrè-
rent encore à l'archevêque de Menezès en 1599. En 907, et non en 8^5, comme
l'a cru M. Anquetil du Perron ( Zend-avesta, tom. 1, p. cxliv , cette année-là
est celle de la fondation de Coulan), des amis ou le successeur du péroumal
Chérâma construisirent la ville de Calicut. A cette époque, nous savons que
les rois de Malabar, du Konken, de Madhourèh, attirés par les richesses
que leur apportoient les Arabes et les Abyssins s'établissoient, autant qu'ils
le pouvoient, sur la côte de Malabar. Du côté du nord, à travers la Perse
leur venoient de nombreux missionnaires chrétiens. Des dynasties puis-
santes, sur lesquelles nous n'avons aucun renseignement authentique, se
partageoient l'intérieur de la Presqu'île.
Les monarques Bélâl ou Belhârâ, nommés aussi Hoïcala, possédoient les
bords duRâvêri. Nous ignorons les noms des autres principautés du Dekhan
jusqu'au i3c siècle, mais le Belhârâ (destructeur des armées en samskrit),
dont «les possessions, suivant la relation des deux Voyageurs arabes, p. 20,
s'étendoient depuis la côte de Remkem ( Konken ) jusqu'au pays de Syn »,
nous est représenté comme un puissant monarque par ces mêmes voyageurs
arabes qui visitèrent ces côtes dans le neuvième siècle. La capitale de ses
états étoit, suivant les écrivains de l'Inde, Dhoursomounder, par 14 deg. et
quelques min. de latit., et non l'ancienne Bar} gaza, c'est-à-dire la Barotch des
Indiens , comme l'a conjecturé l'abbé Renaudot, ni Nahelwanah, comme
l'écrit Aboul-fédhâ, au lieu de Nelirvala, ancienne capitale du Guzarate.
Peut-être aussi le Belhârâ habitoit-il cette ville-ci avant de fixer son séjour
à Dhoursomounder, qui ne fut bâtie qu'en n33 sur les ruines d'une ville
du même nom déjà détruite depuis long-temps.
De l'autre côté des Ghâttes, sur une assez grande étendue de la côte orien-
tale, fut fondé dans le dixième ou onzième siècle le royaume de Talinga,