DES PIERRES GRAVÉES.
57
LIVIE. Sarloine - Onyx,
Cette Princesie étoit fille de Livius Drusus,de l’illuflre famille
des Claudes. Elle fut mariée d’abord à Tibère-Claude Néron alors*
Pontife, & qui, pour avoir suivi le parti d’Antoine, se vit forcé
de s’enfuir avec sa femme & Tibère leur fils , à peine âgé de
deux ans. Il s’en falloit bien alors qu’on prévît ce qui devoit
arriver , & cette famille qu’Augufle poursuivoit ne s’attendoit
pas à se trouver unie à lui, comme elle le fut depuis, par les
liens les plus intimes. En effet ce Prince , après avoir tout
sournis , fut subjugué à son tour par les charmes de Livie ,
qui à une beauté régulière réunissoit un génie élevé & un es-
prit infiniment orné par l’étude des Lettres & la connoissance
des Arts.
Augusse répudia Scribonie mère de la fameuse Julie , &. sa
passion pour Livie s’accrut au point qu’il engagea son époux à
la lui céder, quoiqu’elle fût enceinte. Tibère-Claude n’osa se re-
fuser au désir empressé d’Augusse. L’on ne sait, dit Tacite (i),
si cet arrangement se fit contre le gré de Livie ; mais on peut
conjeâurer qu’elle n’opposa pas une vigoureuse résistance à son
ravisseur ; on crut même qu’elle ne fit que pafîer des bras de sori
mari dans ceux de son amant, car on soupçonnoit que Drusus ,
dont elle étoit alors enceinte, étoit le fruit de ses amours avec
Augufle. Cependant Tacite assure (2) que Livie , sans se parer
de cette auflère vertu dont les anciennes femmes Romaines se
faisoient gloire, n’en étoit pas pour cela moins vertueuse. Ce qu’il
y a de certain, c’efl quelle affeéloit la décence, & c’efl sans doute
à cause de la régularité de sa conduite qu’il fut arrêté par le Sénat
(1) Annal. Lib. V. 1,
(z) Ibid.
Tome II,
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LIVIE. Sarloine - Onyx,
Cette Princesie étoit fille de Livius Drusus,de l’illuflre famille
des Claudes. Elle fut mariée d’abord à Tibère-Claude Néron alors*
Pontife, & qui, pour avoir suivi le parti d’Antoine, se vit forcé
de s’enfuir avec sa femme & Tibère leur fils , à peine âgé de
deux ans. Il s’en falloit bien alors qu’on prévît ce qui devoit
arriver , & cette famille qu’Augufle poursuivoit ne s’attendoit
pas à se trouver unie à lui, comme elle le fut depuis, par les
liens les plus intimes. En effet ce Prince , après avoir tout
sournis , fut subjugué à son tour par les charmes de Livie ,
qui à une beauté régulière réunissoit un génie élevé & un es-
prit infiniment orné par l’étude des Lettres & la connoissance
des Arts.
Augusse répudia Scribonie mère de la fameuse Julie , &. sa
passion pour Livie s’accrut au point qu’il engagea son époux à
la lui céder, quoiqu’elle fût enceinte. Tibère-Claude n’osa se re-
fuser au désir empressé d’Augusse. L’on ne sait, dit Tacite (i),
si cet arrangement se fit contre le gré de Livie ; mais on peut
conjeâurer qu’elle n’opposa pas une vigoureuse résistance à son
ravisseur ; on crut même qu’elle ne fit que pafîer des bras de sori
mari dans ceux de son amant, car on soupçonnoit que Drusus ,
dont elle étoit alors enceinte, étoit le fruit de ses amours avec
Augufle. Cependant Tacite assure (2) que Livie , sans se parer
de cette auflère vertu dont les anciennes femmes Romaines se
faisoient gloire, n’en étoit pas pour cela moins vertueuse. Ce qu’il
y a de certain, c’efl quelle affeéloit la décence, & c’efl sans doute
à cause de la régularité de sa conduite qu’il fut arrêté par le Sénat
(1) Annal. Lib. V. 1,
(z) Ibid.
Tome II,