LA SCULPTURE CHEZ LES PEUPLES DE LA SYRIE. m
Si nous reproduisons ici ce monument, c'est que, malgré sa date,
il sort de la banalité, tout au moins par l'étrangeté de son thème ; il
se distingue, à ce titre, des œuvres courantes de la décadence gréco-
romaine; il aide à deviner ce que durent être certains simulacres
divins, jusqu'à la dernière heure du paganisme, dans les plus antiques
sanctuaires de la Pales-
tine et de la Syrie.
Le bas-relief d'Asca-
lon témoigne de la longue
persistance d'un très
vieux type qui, même
après le plein triomphe
du génie et du style hellé-
nique, garda fidèlement
une couleur et une phy-
sionomie tout orientale.
Il est curieux d'aperce-
voir là ce reflet d'un passé
si lointain, à la veille
peut-être du jour où le
christianisme allait ren-
verser ces autels et briser
ces images; mai s combien
plus intéressants encore
sont les monuments où
tout porte la marque de
ces âges reculés, aussi
bien l'exécution même
que la donnée première!
C'est le cas pour un bas-
relief qui a été découvert
et dessiné par Saulcy, en 1851, dans le pays de Moab, à l'orient de
la mer Morte; treize ans plus tard, le duc de Luynes retrouvait à la
même place ce monument précieux ; il parvenait à l'acheter et à le
rapporter; en 1865, il en faisait don au musée du Louvre (fig. 316).
La donnée de ce bas-relief est vraisemblablement la même que
celle de la statue colossale de Sarepta (fig. 302); il doit représenter un
roi de Moab, quelque prédécesseur ou successeur de Mésha, un prince
qui, comme le contemporain de Roboam, adorait le dieu Kémôsch et
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Si nous reproduisons ici ce monument, c'est que, malgré sa date,
il sort de la banalité, tout au moins par l'étrangeté de son thème ; il
se distingue, à ce titre, des œuvres courantes de la décadence gréco-
romaine; il aide à deviner ce que durent être certains simulacres
divins, jusqu'à la dernière heure du paganisme, dans les plus antiques
sanctuaires de la Pales-
tine et de la Syrie.
Le bas-relief d'Asca-
lon témoigne de la longue
persistance d'un très
vieux type qui, même
après le plein triomphe
du génie et du style hellé-
nique, garda fidèlement
une couleur et une phy-
sionomie tout orientale.
Il est curieux d'aperce-
voir là ce reflet d'un passé
si lointain, à la veille
peut-être du jour où le
christianisme allait ren-
verser ces autels et briser
ces images; mai s combien
plus intéressants encore
sont les monuments où
tout porte la marque de
ces âges reculés, aussi
bien l'exécution même
que la donnée première!
C'est le cas pour un bas-
relief qui a été découvert
et dessiné par Saulcy, en 1851, dans le pays de Moab, à l'orient de
la mer Morte; treize ans plus tard, le duc de Luynes retrouvait à la
même place ce monument précieux ; il parvenait à l'acheter et à le
rapporter; en 1865, il en faisait don au musée du Louvre (fig. 316).
La donnée de ce bas-relief est vraisemblablement la même que
celle de la statue colossale de Sarepta (fig. 302); il doit représenter un
roi de Moab, quelque prédécesseur ou successeur de Mésha, un prince
qui, comme le contemporain de Roboam, adorait le dieu Kémôsch et
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