DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0768
758
LA PHENIGIE ET SES DEPENDANCES.
des ustensiles divers'. C'est à ce trésor qu'appartenait cette coupe
d'Esmunjaïr dont l'inscription a fait événement (fig. 36) ; mais la coupe
que nous reproduisons ici (fig. 543), quoique anépigraphe, n'est pas
moins intéressante, quoiqu'elle le soit à d'autres titres; peut-être même
l'archéologue sera-t-il tenté d'en faire encore plus de cas. Cette impor-
tance, elle la doit surtout à l'ingénieuse et subtile critique de M. Cler-
mont-Ganneau ; c'est lui qui a découvert la signification du tableau ou
plutôt de la suite de tableaux qui remplissent la zone principale 2. Nous
nous bornerons à abréger sa description et à donner un résumé de son
interprétation. Certains menus détails peuvent être contestés, mais
l'ensemble nous paraît ne point laisser place au doute.
La coupe dont nous nous occupons consiste en une mince calotte
d'argent, qui est recouverte d'une feuille d'or. Elle mesure, à l'ouver-
ture, dix-neuf centimètres de diamètre3. L'extérieur est dépourvu
d'ornements; l'intérieur, au contraire, est décoré de différents sujets
burinés et ciselés en léger relief. Au fond même de la coupe, dans un
cercle dessiné par une sorte de grènetis, est gravé un sujet sur lequel
nous aurons à revenir. Ce médaillon est entouré d'une première zone
que remplit une file de huit chevaux, passant à droite, au trot ou au
pas relevé. Au-dessus de chaque bête sont deux oiseaux volant à tirc-
1. Les premiers détails sur cette importante découverte ont été donnés par MM. Hel-
big et Conestabile (Balletino dell' Instituto di corrispondenza archeologica, 1876, p. 417-131 :
Scuvi di Palestrina et notizie degli scavi di antichiià communicate alla reale accademia dei
Lincei, août 1870, p. 113). Les principaux des objets du trésor ont été décrits et repré-
sentés par M. Helbig, dans un important article auquel nous avons eu déjà plus d'une
occasion de renvoyer, dans un travail où pour la première fois peut-être le caractère et
le rôle de l'industrie phénicienne ont été appréciés à leur juste valeur: nous voulons par-
ler des Cenni sopra Varie fenicia, lettera al Signor senatore G. Spano [Annali dell' Instituto,
1876). Ce mémoire est accompagné de quatre planches (Monumenti, t. X, pl. XXXI, XXXI»,
XXXII, XXXIII).
2. Clebmont-Ganneau, Études d'archéologie orientale. L'Imagerie phénicienne et la mytho-
logie iconologique chez les Grecs. Partie I. La coupe phénicienne de Palestrina. ln-8°, XXXIX-
156 pages et 8 planches, Ernest Leroux, 1880. Pourquoi faut-il que M. Clermont-Ganneau
ne se décide pas à rien achever, et qu'il ait laissé interrompu, sans songer peut-être à
jamais le reprendre, un travail si plein de promesses?
3. M. Clermont-Ganneau fait remarquer (p. 5) que cette dimension se rapproche visi-
blement d'un multiple exact d'une des subdivisions de la coudée orientale de 0m,4-50. A
deux millimètres et demi près, la mesure donnée correspondrait exactement à dix doigts
de la coudée égyptienne. Il serait intéressant, comme le fait observer ce critique, de sou-
mettre toutes ces coupes à d'exactes mensurations et de chercher si l'on y reconnaît
l'emploi de ce même système métrique soit dans le diamètre total, soit dans les rapports
numériques par lesquels serait représentée la largeur relative des différentes zones. C'est
là un chapitre tout indiqué du travail d'ensemble qui, un jour ou l'autre, devra être con-
sacré à cette famille de vases. Nous appelons de tous nos vœux le jour où un érudit
compétent entreprendra de nous en donner un catalogue descriptif vraiment complet.
LA PHENIGIE ET SES DEPENDANCES.
des ustensiles divers'. C'est à ce trésor qu'appartenait cette coupe
d'Esmunjaïr dont l'inscription a fait événement (fig. 36) ; mais la coupe
que nous reproduisons ici (fig. 543), quoique anépigraphe, n'est pas
moins intéressante, quoiqu'elle le soit à d'autres titres; peut-être même
l'archéologue sera-t-il tenté d'en faire encore plus de cas. Cette impor-
tance, elle la doit surtout à l'ingénieuse et subtile critique de M. Cler-
mont-Ganneau ; c'est lui qui a découvert la signification du tableau ou
plutôt de la suite de tableaux qui remplissent la zone principale 2. Nous
nous bornerons à abréger sa description et à donner un résumé de son
interprétation. Certains menus détails peuvent être contestés, mais
l'ensemble nous paraît ne point laisser place au doute.
La coupe dont nous nous occupons consiste en une mince calotte
d'argent, qui est recouverte d'une feuille d'or. Elle mesure, à l'ouver-
ture, dix-neuf centimètres de diamètre3. L'extérieur est dépourvu
d'ornements; l'intérieur, au contraire, est décoré de différents sujets
burinés et ciselés en léger relief. Au fond même de la coupe, dans un
cercle dessiné par une sorte de grènetis, est gravé un sujet sur lequel
nous aurons à revenir. Ce médaillon est entouré d'une première zone
que remplit une file de huit chevaux, passant à droite, au trot ou au
pas relevé. Au-dessus de chaque bête sont deux oiseaux volant à tirc-
1. Les premiers détails sur cette importante découverte ont été donnés par MM. Hel-
big et Conestabile (Balletino dell' Instituto di corrispondenza archeologica, 1876, p. 417-131 :
Scuvi di Palestrina et notizie degli scavi di antichiià communicate alla reale accademia dei
Lincei, août 1870, p. 113). Les principaux des objets du trésor ont été décrits et repré-
sentés par M. Helbig, dans un important article auquel nous avons eu déjà plus d'une
occasion de renvoyer, dans un travail où pour la première fois peut-être le caractère et
le rôle de l'industrie phénicienne ont été appréciés à leur juste valeur: nous voulons par-
ler des Cenni sopra Varie fenicia, lettera al Signor senatore G. Spano [Annali dell' Instituto,
1876). Ce mémoire est accompagné de quatre planches (Monumenti, t. X, pl. XXXI, XXXI»,
XXXII, XXXIII).
2. Clebmont-Ganneau, Études d'archéologie orientale. L'Imagerie phénicienne et la mytho-
logie iconologique chez les Grecs. Partie I. La coupe phénicienne de Palestrina. ln-8°, XXXIX-
156 pages et 8 planches, Ernest Leroux, 1880. Pourquoi faut-il que M. Clermont-Ganneau
ne se décide pas à rien achever, et qu'il ait laissé interrompu, sans songer peut-être à
jamais le reprendre, un travail si plein de promesses?
3. M. Clermont-Ganneau fait remarquer (p. 5) que cette dimension se rapproche visi-
blement d'un multiple exact d'une des subdivisions de la coudée orientale de 0m,4-50. A
deux millimètres et demi près, la mesure donnée correspondrait exactement à dix doigts
de la coudée égyptienne. Il serait intéressant, comme le fait observer ce critique, de sou-
mettre toutes ces coupes à d'exactes mensurations et de chercher si l'on y reconnaît
l'emploi de ce même système métrique soit dans le diamètre total, soit dans les rapports
numériques par lesquels serait représentée la largeur relative des différentes zones. C'est
là un chapitre tout indiqué du travail d'ensemble qui, un jour ou l'autre, devra être con-
sacré à cette famille de vases. Nous appelons de tous nos vœux le jour où un érudit
compétent entreprendra de nous en donner un catalogue descriptif vraiment complet.