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Revue archéologique — 6.1862

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Miller, Emmanuel: Sur un oxybaphon du musée Campana
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https://doi.org/10.11588/diglit.22430#0099

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92

REVUE ARCHEOLOGIQUE.

(Ajax, 1200) jfoôetav xuXtxwv T£p|tv, et le vers de Straton où il dit,
en parlant de Ganymède (.Anthol., XII, 221) :

Tov AtOÇ HAIXTQN otvo/oov KYAIKÜN.

Passage qui rappelle cet autre du mêmepoëte (Anth., XII, 194) :

El Zsùç ex yatriç 9vr]xoùç exi 7ta?8aç êç atOp^v
flpTra^v, TAYKEPOY NÉKTAP02 oïvo^ouç.

Par le changement d’une seule lettre, le mot ÏIOTOX devient mé-
taphoriquement une espèce de philtre que le divin échanson versait
avec le nectar dans la coupe du maître de l’Olympe. Je veux parler
de ce nüOOX, de cette passion qui est chantée sur tous les tons
dans le XIIe livre de Y Anthologie, et principalement par le même
Straton, qui la qualifie aussi d’HAYX (XII, 192) :

fHAY2 àxaXXomaxoç igoq 110002 (1).

Noux trouvons encore l’expression TI A Y IIOTON dans le grave
Xénophon (Memorab., 1, 3, 5), mais dans une acception bien diffé-
rente. Il ne s’agit plus ici de la liqueur de Bacchus, mais de toute
espèce de boisson que Socrate, sobre et simple dans ses goûts, trou-
vait toujours agréable, parce que, comme le dit son panégyriste, il
ne buvait jamais sans avoir soif : IIOTON SI toxv 'RAY aÙTw SA xo

JJ.V) TXtVElV, £? [G] Sl'j/wr).

Mais revenons au mot YIAYII0T02, qui jusqu’à présent n’était
connu que par Homère. Le Thésaurus le cite, il est vrai, mais ne cite
que les exemples indiqués plus haut; en voici d’autres tirés d’auteurs
d’une époque plus récente. Dans les Commentaires de Cosmas de
Jérusalem sur les poésies de saint Grégoire de Nazianze (2) on lit :
’AXX’ oby (>k ipotopiaç stvexa xai xpaTcsb^ç Xtyyr\q ^Suëoptov d'kov xat KYAIK02
'HAYÜOTOY xaîç xcÔv TîXoualtov àpd^v/jç Sixyjv lvx£xv)XE ywviaiç. Oll possède
un grand nombre de vies, d’éloges de saint Jean Chrysostome. Le
langagemétaphorique des écrivains chrétiens ne pouvait manquer de
s’emparer de l’harmonieuse éloquence du saint Père, laquelle, pour
employer l’image dont ils se servaient, se répandait en flots agréables
à boire. Si une chose doit nous étonner, c’est que l’expression TI A Y

(1) J’ai restitué ce mot à une épigramme de Y Anthologie à propos du dieu qu
avait sa statue sur ia place publique de Lampsaque. Voyez le Bulletin archéo-
logique.

(2) Mai, Spiçil. Rom., t. II, p. 240.
 
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