NOTE SUR UN HYPOCÉPHÀLE.
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Sur la première vignette, on voit lame justifiée du défunt en éper-
vier à tête humaine, adorant une vache coiffée du disque et de deux
plumes. Derrière l’âme est inscrit le signe , qui signifie l’om-
bre (1) ; dans les textes mystiques, l’ombre et l’âme sont distinguées
l’une de l’autre. Les attributs dont la vache est couronnée font recon-
naître en elle la déesse Hathor, dont elle est l’emblème ordinaire.
Cette divinité avait le rôle important de mère céleste, et symbolisait
l’hémisphère inférieur ou le ciel de la nuit; c’est dans son sein que
descendait le soleil pour en sortir le lendemain, après y avoir pris
nouvelle naissance. En cette qualité, elle recevait sous la forme d’une
vache le défunt arrivant à l’occident, et, sous ce type, elle prend sou-
vent le nom de Nouh. Ici, c’est l’âme du défunt qui demande à renaî-
tre dans le sein de la mère céleste. Les vignettes des chapitres 71 cl
162 du Rituel représentent la figure de cette vache, et le texte qui s’y
rapporte prescrit, comme nous le verrons plus loin, d’en placer au
cou du défunt une image faite en bon or, et de la peindre aussi sur
l’hypocéphale. Âu chapitre 17 elle est appelée Meh-ur, l’Ut’a du so-
remplace la tête d’une déesse. C’est à la bienveillance de M. de Rougé
que nous devons les indications précieuses qui vont suivre sur le sens
mystique de la scène intéressante qui nous occupe.
Une stèle du musée de Naples, publiée par M. Brugsch (3), dit
bien que les deux ut’a sont le soleil et la lune ; mais cette attribution
ne se trouve que dans les basses époques; plus anciennement, on y
rattachait habituellement l’idée du renouvellement d’une période,
comme la pleine lune, les équinoxes, le solstice, etc. Ici, l’œil
mystique désigne l’accomplissement de la période de la résurrec-
tion, toujours assimilée au renouvellement annuel et diurne du soleil ;
c’est ce qu’indique la déesse Ut’a, qui tend le lotus, symbole d’une
nouvelle naissance, sur la vache, mère de ce nouveau germe où
l’âme renaîtra. Le dieu à corps d’épervier est une forme d’Ammon
générateur ; il tient le bras avec le fouet dans l’attitude consacrée,
ristique de la croyance- égyptienne, pleinement confirmé par les nombreux papyrus
funéraires, qui appellent le défunt invariablement Osiris un tel, Je justifié.
(1) Chabas, Mémoire sur les esprits. Bulletin arche'ol., 1856, p. 44.
(2) Tocltenbuch, ch. 3 7, 1. 13.
(3) Brugsch, Géographie, t. I, pl. 58, lig. 4.
leil (2). Ce symbole, écrit en égyptien wt’a, est l’œil mys-
tique d’Horus , dont l’image est figurée ici dans un disque qui
égyptien
ut’a,Qst l’œil mys-
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Sur la première vignette, on voit lame justifiée du défunt en éper-
vier à tête humaine, adorant une vache coiffée du disque et de deux
plumes. Derrière l’âme est inscrit le signe , qui signifie l’om-
bre (1) ; dans les textes mystiques, l’ombre et l’âme sont distinguées
l’une de l’autre. Les attributs dont la vache est couronnée font recon-
naître en elle la déesse Hathor, dont elle est l’emblème ordinaire.
Cette divinité avait le rôle important de mère céleste, et symbolisait
l’hémisphère inférieur ou le ciel de la nuit; c’est dans son sein que
descendait le soleil pour en sortir le lendemain, après y avoir pris
nouvelle naissance. En cette qualité, elle recevait sous la forme d’une
vache le défunt arrivant à l’occident, et, sous ce type, elle prend sou-
vent le nom de Nouh. Ici, c’est l’âme du défunt qui demande à renaî-
tre dans le sein de la mère céleste. Les vignettes des chapitres 71 cl
162 du Rituel représentent la figure de cette vache, et le texte qui s’y
rapporte prescrit, comme nous le verrons plus loin, d’en placer au
cou du défunt une image faite en bon or, et de la peindre aussi sur
l’hypocéphale. Âu chapitre 17 elle est appelée Meh-ur, l’Ut’a du so-
remplace la tête d’une déesse. C’est à la bienveillance de M. de Rougé
que nous devons les indications précieuses qui vont suivre sur le sens
mystique de la scène intéressante qui nous occupe.
Une stèle du musée de Naples, publiée par M. Brugsch (3), dit
bien que les deux ut’a sont le soleil et la lune ; mais cette attribution
ne se trouve que dans les basses époques; plus anciennement, on y
rattachait habituellement l’idée du renouvellement d’une période,
comme la pleine lune, les équinoxes, le solstice, etc. Ici, l’œil
mystique désigne l’accomplissement de la période de la résurrec-
tion, toujours assimilée au renouvellement annuel et diurne du soleil ;
c’est ce qu’indique la déesse Ut’a, qui tend le lotus, symbole d’une
nouvelle naissance, sur la vache, mère de ce nouveau germe où
l’âme renaîtra. Le dieu à corps d’épervier est une forme d’Ammon
générateur ; il tient le bras avec le fouet dans l’attitude consacrée,
ristique de la croyance- égyptienne, pleinement confirmé par les nombreux papyrus
funéraires, qui appellent le défunt invariablement Osiris un tel, Je justifié.
(1) Chabas, Mémoire sur les esprits. Bulletin arche'ol., 1856, p. 44.
(2) Tocltenbuch, ch. 3 7, 1. 13.
(3) Brugsch, Géographie, t. I, pl. 58, lig. 4.
leil (2). Ce symbole, écrit en égyptien wt’a, est l’œil mys-
tique d’Horus , dont l’image est figurée ici dans un disque qui
égyptien
ut’a,Qst l’œil mys-