202 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.
hauteur; un Eros ailé en marbre blanc, de grandeur naturelle, que
les artistes et les antiquaires romains regardent comme un des plus
beaux morceaux de sculpture qui aient été trouvés jusqu’ici à Rome;
enfin, une inscription relative à une des plus anciennes traditions
de la ville éternelle. Cetle dernière découverte est toute récente; elle
ne date que du 22 août dernier.
Cette inscription a été trouvée à droite de la rue antique qui, se
détachant de ia voie Sacrée près de l’arc de Titus, conduisait par
une pente rapide au palais des empereurs, rue qui, elle-même,'' est
une des découvertes dues aux fouilles dirigées par M. Pietro Rosa.
Elle est gravée sur une petite colonne en pierre d’Albano, de vingt
et un centimètres de diamètre, brisée à sa partie inférieure et qui
n’a plus que cinquante centimètres de hauteur. Mais la cassure n’a
pas atteint l’inscription, qui est entière et ainsi conçue :
FERT • ERRESIYS
REX • AEQYEICOLYS
IS • PREIMYS
IYS • FETIALE • PARAYÎT
INDE • P • R
DISCIPLEINAM ‘EXCEPIT
« Fertor Erresius, îex Aequeicolus. Is preimus jus fetiale paravit.
« Inde populus Rom a nui discipleinam excepit. »
Comme on le voit, i’orthographe de cette inscription est très-ar-
chaïque; elle pourrait faire reculer la date de ce monument jusqu’au
commencement du sixième siècle de Rome. Mais la forme des lettres
est moins ancienne; c’est celle des monuments épigraphiques de la
seconde moitié du premier siècle de notre ère. Cette inscription au-
rait donc été refaite a cette époque. On a d’autres exemples d’inscrip-
tions ainsi refaites; je me contenterai de citer celle de la colonne de
Duillius et celle de l’autel d’Auguste à Narbonne.
Cette dernière inscription semble être une copie fidèle de celle qui
avait été gravée sous le règne d’Auguste, en l’an 11 de notre ère, et
la forme des lettres, qui est celle des monuments du règne d’Anto-
nin le Pieux, prouve que cette copie a été faite alors, probablement
après le grand incendie qui détruisit sous ce règne la plus grande
partie de la colonie de Narbonne (1).
(1) Capitol., in Antonin,c.. 0; inscr. ap. Grut., 571, 5.
hauteur; un Eros ailé en marbre blanc, de grandeur naturelle, que
les artistes et les antiquaires romains regardent comme un des plus
beaux morceaux de sculpture qui aient été trouvés jusqu’ici à Rome;
enfin, une inscription relative à une des plus anciennes traditions
de la ville éternelle. Cetle dernière découverte est toute récente; elle
ne date que du 22 août dernier.
Cette inscription a été trouvée à droite de la rue antique qui, se
détachant de ia voie Sacrée près de l’arc de Titus, conduisait par
une pente rapide au palais des empereurs, rue qui, elle-même,'' est
une des découvertes dues aux fouilles dirigées par M. Pietro Rosa.
Elle est gravée sur une petite colonne en pierre d’Albano, de vingt
et un centimètres de diamètre, brisée à sa partie inférieure et qui
n’a plus que cinquante centimètres de hauteur. Mais la cassure n’a
pas atteint l’inscription, qui est entière et ainsi conçue :
FERT • ERRESIYS
REX • AEQYEICOLYS
IS • PREIMYS
IYS • FETIALE • PARAYÎT
INDE • P • R
DISCIPLEINAM ‘EXCEPIT
« Fertor Erresius, îex Aequeicolus. Is preimus jus fetiale paravit.
« Inde populus Rom a nui discipleinam excepit. »
Comme on le voit, i’orthographe de cette inscription est très-ar-
chaïque; elle pourrait faire reculer la date de ce monument jusqu’au
commencement du sixième siècle de Rome. Mais la forme des lettres
est moins ancienne; c’est celle des monuments épigraphiques de la
seconde moitié du premier siècle de notre ère. Cette inscription au-
rait donc été refaite a cette époque. On a d’autres exemples d’inscrip-
tions ainsi refaites; je me contenterai de citer celle de la colonne de
Duillius et celle de l’autel d’Auguste à Narbonne.
Cette dernière inscription semble être une copie fidèle de celle qui
avait été gravée sous le règne d’Auguste, en l’an 11 de notre ère, et
la forme des lettres, qui est celle des monuments du règne d’Anto-
nin le Pieux, prouve que cette copie a été faite alors, probablement
après le grand incendie qui détruisit sous ce règne la plus grande
partie de la colonie de Narbonne (1).
(1) Capitol., in Antonin,c.. 0; inscr. ap. Grut., 571, 5.