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NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES.
monnaies, et le cénotaphe d’un vigneron , reconnaissable à une figure
d’homme qui tient un raisin à la main. Et, qu’on veuille bien en prendre
note, jamais des fouilles régulières, ni même de simples recherches,
dirigées par des personnes compétentes, n’ont été faites dans ces parages;
toutes les découvertes que je signale sont dûes uniquement au hasard, et,
excepté à Nuits, où M. le maire Duret a formé avec un zèle honorable le
noyau d’un musée communal, tout à été dispersé, vendu à vil prix et perdu
pour la science.
Revenons à Premeaux. A 600 mètres environ du village, dans la direc-
tion sud-est, le terrain connu dans le pays sous la dés'gnation des Saules-
Guillaume porte avec lui son cachet irrécusable d’antiquités : les tuiles romai-
nes y abondent. Les défoncements de terrains pour la plantation des vignes
en ont tant amené à la surface du sol, qu’il y en a autant que de pierres.
Mais un honorable habitant de Premeaux, M. Jules Lemaire, qui est
devenu mon zélé collaborateur, m’affirma que, depuis plusieurs années,
l’un de ses vignerons avait formé une espèce de murger de tout ce qu’il
rencontrait en fouillant la terre et qui le gênait pour la culture. Le mal
n’était déjà pas aussi grand que je l’avais supposé : si tout n’avait pas été
conservé, tout n’était au moins pas perdu !
L’amas de pierres fut immédiatement déblayé et examiné avec un soin
minutieux. Voici ce qui en est sorti :
1° Seize fragments de marbre monumental blanc et veiné de rouge,
d’une longueur variant entre vingt à trente centimètres, sur une largeur à
peu près égale;
2° Un débris de frise en pierre d’une belle couleur rouge ; longueur,
15 centimètres;
3° Fût de colonne en pierre blanche ; hauteur, 75 centimètres;
4° Fragment d’un chapiteau corinthien,bien conservé; hauteur, 23 cen-
timètres ;
5° Morceaux considérables de bétons arrachés à l’aire des habitations
parla pioche des vignerons ou par le soc des charrues. Tous ces bétons
sont blancs ou rouges, à l’exception d’un seul fragment qui porte les trois
couleurs rouge, blanche et jaune. Je connais l’endroit d’où il a été extrait.
6° Scories de fer ;
7° Mortiers et ciments encore attachés à des pierres de constructions;
8° Morceaux de pierre polie, de nature identique à celles que fournis-
sent les carrières du pays et que les marbriers désignent dans le commerce
sous le nom de Pierres de Premeaux ;
9° Tuiles entières et fragmentées en quantité considérable.
Dans tout le climat des Saules-Guillaume, on peut suivre à fleur de
terre les vestiges de constructions ruinées.
M. Jules Lemaire m’apprit encore que le même vigneron auquel nous
étions redevables de la conservation de tous les objets que nous avions
sous les yeux avait trouvé, l’an dernier, toujours aux Saules-Guillaume, de
NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES.
monnaies, et le cénotaphe d’un vigneron , reconnaissable à une figure
d’homme qui tient un raisin à la main. Et, qu’on veuille bien en prendre
note, jamais des fouilles régulières, ni même de simples recherches,
dirigées par des personnes compétentes, n’ont été faites dans ces parages;
toutes les découvertes que je signale sont dûes uniquement au hasard, et,
excepté à Nuits, où M. le maire Duret a formé avec un zèle honorable le
noyau d’un musée communal, tout à été dispersé, vendu à vil prix et perdu
pour la science.
Revenons à Premeaux. A 600 mètres environ du village, dans la direc-
tion sud-est, le terrain connu dans le pays sous la dés'gnation des Saules-
Guillaume porte avec lui son cachet irrécusable d’antiquités : les tuiles romai-
nes y abondent. Les défoncements de terrains pour la plantation des vignes
en ont tant amené à la surface du sol, qu’il y en a autant que de pierres.
Mais un honorable habitant de Premeaux, M. Jules Lemaire, qui est
devenu mon zélé collaborateur, m’affirma que, depuis plusieurs années,
l’un de ses vignerons avait formé une espèce de murger de tout ce qu’il
rencontrait en fouillant la terre et qui le gênait pour la culture. Le mal
n’était déjà pas aussi grand que je l’avais supposé : si tout n’avait pas été
conservé, tout n’était au moins pas perdu !
L’amas de pierres fut immédiatement déblayé et examiné avec un soin
minutieux. Voici ce qui en est sorti :
1° Seize fragments de marbre monumental blanc et veiné de rouge,
d’une longueur variant entre vingt à trente centimètres, sur une largeur à
peu près égale;
2° Un débris de frise en pierre d’une belle couleur rouge ; longueur,
15 centimètres;
3° Fût de colonne en pierre blanche ; hauteur, 75 centimètres;
4° Fragment d’un chapiteau corinthien,bien conservé; hauteur, 23 cen-
timètres ;
5° Morceaux considérables de bétons arrachés à l’aire des habitations
parla pioche des vignerons ou par le soc des charrues. Tous ces bétons
sont blancs ou rouges, à l’exception d’un seul fragment qui porte les trois
couleurs rouge, blanche et jaune. Je connais l’endroit d’où il a été extrait.
6° Scories de fer ;
7° Mortiers et ciments encore attachés à des pierres de constructions;
8° Morceaux de pierre polie, de nature identique à celles que fournis-
sent les carrières du pays et que les marbriers désignent dans le commerce
sous le nom de Pierres de Premeaux ;
9° Tuiles entières et fragmentées en quantité considérable.
Dans tout le climat des Saules-Guillaume, on peut suivre à fleur de
terre les vestiges de constructions ruinées.
M. Jules Lemaire m’apprit encore que le même vigneron auquel nous
étions redevables de la conservation de tous les objets que nous avions
sous les yeux avait trouvé, l’an dernier, toujours aux Saules-Guillaume, de