OSTRACA INEDITS
DD
MUSEE IMPÉRIAL DU LOUVRE
Cette même île d’Eléphantine qui déjà nous avait donné un frag-
ment des poésies d’Homère, n’a pas dédaigné de nous transmettre un
certain nombre de modestes pièces de comptabilité, des quittances
délivrées aux contribuables par les percepteurs publics. A en juger
sur les apparences, ces inscriptions — on les appelle ostraca, parce
qu’elles sont tracées sur des morceaux de poterie, — occupent une
place peu élevée dans l’épigraphie grecque. Un petit tesson rouge et
non vernissé, souvent enduit de poix sur sa face intérieure, et avouant
ainsi naïvement son origine (1): voilà le matériel de ce genre de
monuments. Mais cette infériorité n’existe que pour les dehors. Les
textes écrits à l’encre noire et en lettres cursives, présentent de sé-
rieuses difficultés à qui essaie de les déchiffrer. Les épigraphistes de
métier, habitués à la lecture facile des marbres, les antiquaires
versés dans la transcription des papyrus, les philologues qui font au-
torité pour la sûreté de leur coup d’œil, quand il s’agit de lire un
manuscrit classique ou une bulle d’or byzantine, ne se trouvent-ils
(1) Ce sont des fragments d’amphores à vin (doliu), que les anciens avaient l’ha-
bitude de poisser avaut de s’en servir. Toùç xaivoùç mQovç ànô i% xajjuvou A7]ç0£vtcx<;
eOOécoç mcnxwTsov est un des préceptes des Géoponica (VI, A). Les auteurs latins sont
pleins de renseignements sur ce sujet.
DD
MUSEE IMPÉRIAL DU LOUVRE
Cette même île d’Eléphantine qui déjà nous avait donné un frag-
ment des poésies d’Homère, n’a pas dédaigné de nous transmettre un
certain nombre de modestes pièces de comptabilité, des quittances
délivrées aux contribuables par les percepteurs publics. A en juger
sur les apparences, ces inscriptions — on les appelle ostraca, parce
qu’elles sont tracées sur des morceaux de poterie, — occupent une
place peu élevée dans l’épigraphie grecque. Un petit tesson rouge et
non vernissé, souvent enduit de poix sur sa face intérieure, et avouant
ainsi naïvement son origine (1): voilà le matériel de ce genre de
monuments. Mais cette infériorité n’existe que pour les dehors. Les
textes écrits à l’encre noire et en lettres cursives, présentent de sé-
rieuses difficultés à qui essaie de les déchiffrer. Les épigraphistes de
métier, habitués à la lecture facile des marbres, les antiquaires
versés dans la transcription des papyrus, les philologues qui font au-
torité pour la sûreté de leur coup d’œil, quand il s’agit de lire un
manuscrit classique ou une bulle d’or byzantine, ne se trouvent-ils
(1) Ce sont des fragments d’amphores à vin (doliu), que les anciens avaient l’ha-
bitude de poisser avaut de s’en servir. Toùç xaivoùç mQovç ànô i% xajjuvou A7]ç0£vtcx<;
eOOécoç mcnxwTsov est un des préceptes des Géoponica (VI, A). Les auteurs latins sont
pleins de renseignements sur ce sujet.