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Revue archéologique — 11.1865

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https://doi.org/10.11588/diglit.24253#0083

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BIBLIOGRAPHIE

Les Moralistes sous l’empire romain. — Philosophes et poètes, par C. Martha,

chargé du cours de poésie latine au Collège de France. Paris, Hachette, 1864. In-8.

Voici comment Pauteur rend lui-même compte de ce qu’il a eu en vue :
« Nous nous proposons, dans ce livre, de tracer le tableau des mœurs et
des opinions morales sous l’empire romain. Mais pour ne pas nous perdre
dans le détail infini d’un si grand projet, où la multiplicité des noms et
des faits risque d’accabler la curiosité du lecteur, nous n’étudions qu’un
certain nombre de moralistes, philosophes ou poètes, qui, par la diversité
de leurs ouvrages, de leur génie, de leur condition, représentent chacun
une face nouvelle de la société antique dans les deux premiers siècles de
l’ère chrétienne. Nous les avons choisis, non comme des exceptions bril-
lantes, mais comme des types auxquels beaucoup d’hommes, à cette épo-
que, ressemblaient et dont les coutumes morales et les idées ont été celles
de leur temps, de leur classe, de leur profession... En parcourant des ou-
vrages si divers par la forme et l’esprit, on peut se figurer quelles ont été à
la fois les grandeurs et les misères morales de cette époque, les besoins
des âmes, et dans quel état le christianisme, déjà militant, rencontra l’em-
pire romain; étude qui peut-être ne manque pas d’opportunité en ce mo-
ment, où l’on s’occupe avec passion des origines du christianisme, de sa
marche dans le monde, de ses conquêtes. »

Pour tracer ce tableau, M. Martha a choisi les lettres de Sénèque, les
satires de Perse, les entretiens d’Épictète, les méditations de Marc-Aurèle,
les discours de Dion Chrysostome, les satires de Juvénal, les ouvrages de
Lucien. Les représentants de la philosophie stoïcienne tiennent, comme
on le voit, une place considérable dans ces études, et qui n’est pas dispro-
portionnée à l’importance que le stoïcisme avait lui-même dans la société.
Cette philosophie, qui était devenue ou plutôt qui avait toujours été une
véritable religion, portait l’empreinte des diversités de tempérament, de
caractère et de condition de ceux qui la professaient. M. Martha les a très-
bien peints : Sénèque, homme du monde, amateur de la vertu plutôt que
vertueux, propageant avec la vivacité d’un bel esprit et la chaleur d’un
enthousiasme sincère des doctrines qu’il essayait de pratiquer, plein de
pénétration dans les choses de la conscience, habile à démêler tous les
sentiments secrets qui empêchent ou retardent notre perfectionnement
moral; Perse, jeune homme ignorant de la vie, étranger au monde, « cé-
lébrant les rigueurs de la sagesse avec la candeur d’un lévite élevé et re-
tenu dans le temple de la philosophie; » Êpictète, pauvre, esclave, exilé,
infirme, solitaire, sans bien ni famille, prêchant le renoncement absolu;
 
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