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Revue archéologique — 11.1865

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Blacas d'Aulps, Pierre-Louis-Jean-Casimir: Vases de Gibraltar
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https://doi.org/10.11588/diglit.24253#0240

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REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

de lapins, de deux espèces de daims, le tout mêlé avec des silex
taillés, des haches en pierre polie, des hameçons de bronze, enfin, des
vases presque entiers.

C’est un de ces vases que nous publions aujourd’hui d’après un
dessin que nous devons à l’obligeance du regrettable M. Falconer,
récemment enlevé à la science et à ses amis, et dont la perte laisse un
grand vide parmi les savants qui s’occupent d’études paléontolo-
giques.

On avait cru un instant qu’il était possible d’établir un rappro-
chement entre ces vases et ceux d’Albano ; mais il est facile de se
rendre compte de la différence qui existe entre eux. Ceux-ci sont
d’une pâte molle, légère, très-poreuse, entièrement noire, ou d’un
gris noirâtre; à l’intérieur ils ont été fabriqués à la main, et séchés
probablement au soleil. La pâte de celui dont nous donnons le dessin,
est sèche, assez mince, et de couleur jaunâtre, elle a évidemment
subi l’action du feu; en un mot, quoique ce vase ne semble pas avoir
été façonné au tour, il se rapproche assez de la poterie ordinaire.
S’il n’y a pas de ressemblance entre ces deux sortes de monuments
pour la matière et la fabrique, on peut dire que la même différence
existe entre eux pour la manière dont ils ont été enfouis.

Le vase de Gibraltar paraît avoir été déposé dans une de ces grottes
ou cavités qui se trouvent à différentes hauteurs le long de la fente
verticale du rocher; les vases d’Albano ont été enfouis dans la terre,
antérieurement à l’époque où une couche de peperino est venue la
recouvrir. Nous croyons avoir suffisamment démontré dans notre
mémoire, que cette dernière circonstance ne peut pas être regardée
comme la preuve absolue d’une très-haute antiquité, et nous avons
émis l’opinion, conforme du reste a celle de plusieurs géologues émi-
nents, que la formation du peperino est de date assez récente, et
pourrait descendre jusqu’aux temps historiques.

Cette conjecture se trouve aujourd’hui justifiée par une découverte
faite aux environs de Genzano, au mois d’octobre dernier, et dont
nous avons été informé depuis la publication de notre mémoire.
D’après une lettre de Rome, des ouvriers carriers auraient trouvé
un semis latin dans la masse même d’un bloc de peperino qu’ils débi-
taient. Ce semis (1), que le correspondant assure avoir vu, fait partie
de la série attribuée par quelques auteurs à la ville d’Ardée.

(1) Tète casquée de Pallas. Çf. Tète avec des cheveux bouclés retenus par une
bandelette, et dans le champ, le signe de la valeur S (Aes grave del Museo Kirche-
riano, classe i, pl. VI, n° 2).
 
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