UNE FONCTION JUDICIAIRE DE LA XIP DYNASTIE
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Analysons chacun de ces termes pour définir le nombre et le caractère des fonctions
dont était investi Didiou Sobkou.
Je n'insiste pas sur le titre de n ', il indique seulement, ici, une qualité nobi-
liaire acquise par la naissance. Didiou Sobkou était par son origine un grand personnage
féodal, prince héréditaire ou chef en premier. Ce qui nous intéresse, ce sont les fonc-
tions à lui confiées par le roi.
La première est celle de ,; 0<=x- - Le signe °<=>\ meh est très visible sur l'original ; je
renonce clone au groupe que donne M. Gayet. Il faut considérer0"^ comme une
abréviation 1 de l'expression fort connue ^ « celui qui emplit le cœur du roi »,
le favori, ou le confident royal, qui se retrouve en particulier dans la stèle C 2 du
Louvre \ monument daté de l'an 9 d'Ousirtasen Ier et peut-être contemporain du nôtre.
Le titre de confident royal désignait plutôt un degré de la hiérachie qu'une fonction
déterminée : il fallait qu'un autre titre précisât le caractère spécial du confident; c'est
ainsi que plus tard nous trouvons des officiers et des archivistes du rang de confident
^^!; à la cour des Ptolémées, on fera
—h— £—/I iii^ r-^-. I ' <o ^ H i i û i-^-i I
aussi suivre le nom de certains fonctionnaires du titre rav uh'Xwv V Dans la stèle C 2, le
^ oo< fa r >q v___t> d f\
« confident
titre est précisé par une formule en V\ : 5.
royal pour les régions du Sud »; dans notre stèle nous retrouvons la formule en *
-M- Ô \v '
• ^\ <z-
royal était-il préposé ?
.ELo ^ f\ ^ir3 11 ^"jffa. A quels offices notre confident
aj Didiou Sobkou est confident royal pour les enquêtes sur les hommes :
□ —h— \ \ n -iFv!* (-iD
a m? . Le sens d'enquête du mot j est justifié par l'emploi de ce
iii 1 <===>\ u j ■ 1
terme c
ans les différents papyrus judiciaires; au Papyrus Abbott, en particulier, ce mot
désigne les enquêtes faites par les magistrats pour découvrir les tombes violées; il y est
mis en parallélisme avec le mot 1 ( ^ qui exprime la même idée d'examen, d'enquête5.
— Or, les magistrats qui participent à ces opérations judiciaires se déplacent de leurs
personnes, vont sur les lieux. Nous conclurons donc que Didiou Sobkou était un enquê-
teur ambulant, obligé par les devoirs de sa charge à faire des tournées judiciaires à
travers l'Egypte.
Reste à savoir si, au cours de ces tournées. Didiou Sobkou faisait acte de juge. La
seconde partie de la phrase t\ r'0 il ^JO? nous renseigne à ce sujet. Le mot
aaaam i ùf>
^ est la forme causative de ia racine , m^N^-A, [Tij^N^ ;_j], qui a donné
1. Le groupe s'écrit habituellement
^ et s'abrège en ; mais, dans les mots composés
I O
avec le cœur « , il peut arriver, quand l'expression est très usuelle, que le signe v disparaisse sans que
I
l'expression perde son sens composé premier. Tel est le cas pour
v\ v
1 v qui peut s écrire /
/wwv\ I
AA/VW\ I n WAM
Cf. A. Moret, De l'expression i \ maam ^ dans le Recueil de Traeauœ, t. XIV, p. 123, note 3, c et d.
1 /ww\a i
2. E. Gayet, loc. cit., pl. h. 1. y-lu.
3. Mariette, Monuments dipers, pl. IX, 1. 3 sqq.
4. Pap. Louvre, n° 36.
5. Maspero, Une Enquête judiciaire à Tkèbes (étude sur le Papyrus Abbott), p. 19. 28, 31, etc. Cl. Pap.
Boulaq, IV, 21/18.
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Analysons chacun de ces termes pour définir le nombre et le caractère des fonctions
dont était investi Didiou Sobkou.
Je n'insiste pas sur le titre de n ', il indique seulement, ici, une qualité nobi-
liaire acquise par la naissance. Didiou Sobkou était par son origine un grand personnage
féodal, prince héréditaire ou chef en premier. Ce qui nous intéresse, ce sont les fonc-
tions à lui confiées par le roi.
La première est celle de ,; 0<=x- - Le signe °<=>\ meh est très visible sur l'original ; je
renonce clone au groupe que donne M. Gayet. Il faut considérer0"^ comme une
abréviation 1 de l'expression fort connue ^ « celui qui emplit le cœur du roi »,
le favori, ou le confident royal, qui se retrouve en particulier dans la stèle C 2 du
Louvre \ monument daté de l'an 9 d'Ousirtasen Ier et peut-être contemporain du nôtre.
Le titre de confident royal désignait plutôt un degré de la hiérachie qu'une fonction
déterminée : il fallait qu'un autre titre précisât le caractère spécial du confident; c'est
ainsi que plus tard nous trouvons des officiers et des archivistes du rang de confident
^^!; à la cour des Ptolémées, on fera
—h— £—/I iii^ r-^-. I ' <o ^ H i i û i-^-i I
aussi suivre le nom de certains fonctionnaires du titre rav uh'Xwv V Dans la stèle C 2, le
^ oo< fa r >q v___t> d f\
« confident
titre est précisé par une formule en V\ : 5.
royal pour les régions du Sud »; dans notre stèle nous retrouvons la formule en *
-M- Ô \v '
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royal était-il préposé ?
.ELo ^ f\ ^ir3 11 ^"jffa. A quels offices notre confident
aj Didiou Sobkou est confident royal pour les enquêtes sur les hommes :
□ —h— \ \ n -iFv!* (-iD
a m? . Le sens d'enquête du mot j est justifié par l'emploi de ce
iii 1 <===>\ u j ■ 1
terme c
ans les différents papyrus judiciaires; au Papyrus Abbott, en particulier, ce mot
désigne les enquêtes faites par les magistrats pour découvrir les tombes violées; il y est
mis en parallélisme avec le mot 1 ( ^ qui exprime la même idée d'examen, d'enquête5.
— Or, les magistrats qui participent à ces opérations judiciaires se déplacent de leurs
personnes, vont sur les lieux. Nous conclurons donc que Didiou Sobkou était un enquê-
teur ambulant, obligé par les devoirs de sa charge à faire des tournées judiciaires à
travers l'Egypte.
Reste à savoir si, au cours de ces tournées. Didiou Sobkou faisait acte de juge. La
seconde partie de la phrase t\ r'0 il ^JO? nous renseigne à ce sujet. Le mot
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^ est la forme causative de ia racine , m^N^-A, [Tij^N^ ;_j], qui a donné
1. Le groupe s'écrit habituellement
^ et s'abrège en ; mais, dans les mots composés
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avec le cœur « , il peut arriver, quand l'expression est très usuelle, que le signe v disparaisse sans que
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l'expression perde son sens composé premier. Tel est le cas pour
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1 v qui peut s écrire /
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Cf. A. Moret, De l'expression i \ maam ^ dans le Recueil de Traeauœ, t. XIV, p. 123, note 3, c et d.
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2. E. Gayet, loc. cit., pl. h. 1. y-lu.
3. Mariette, Monuments dipers, pl. IX, 1. 3 sqq.
4. Pap. Louvre, n° 36.
5. Maspero, Une Enquête judiciaire à Tkèbes (étude sur le Papyrus Abbott), p. 19. 28, 31, etc. Cl. Pap.
Boulaq, IV, 21/18.