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UNE FONCTION JUDICIAIRE DE LA XIP DYNASTIE
le copte ot T., <>ei M. = eadere, incidere in aliquid; cette racine, développée avec la
dentale, prend le sens de « fondre sur..., enfoncer par une charge... », ainsi que l'a
démontré M. Maspero \ La forme causative doit donc nous donner : « faire tomber sur,
faire saisir. » Didiou Sobkou est ainsi chargé de faire saisir les coupables \ En matière
judiciaire, qui dit coupable dit homme jugé ou à juger immédiatement : il semble donc
assuré qu'un magistrat tel que Didiou Sobkou siège en un tribunal, où, après enquête
faite et justice rendue, il prononce et fait effectuer la saisie des condamnés. Notre
enquêteur ambulant est donc aussi un juge.
b) Mais il a d'autres fonctions, définies par la phrase -
_fl
La traduction de -a2^£|J <=> a faisant monter la parole » n'est pas douteuse,
mais encore faut-il savoir quelle est cette parole. La stèle d'Antouf, au Louvre, nous
W J\
parle de personnages qui « font monter la parole des hommes »
j|j3 ; c'est donc la parole (ou Y appel) des hommes ( D q^j ) que Didiou Sobkou inspecte,
qu'il doit « faire monter » auprès de qui de droit, c'est-à-dire du Pharaon. Ainsi la
stèle C 26 confirme le texte que nous étudions; de plus, comme elle spécifie qu'Antouf
l, de ces transmetteurs d'appels, nous apprenons du même coup que
ceux-ci formaient une catégorie de fonctionnaires royaux, placés en bon rang tout près
des qonbitiou ^ ^ ' '• H suit cle là que Didiou Sobkou ne doit pas être considéré comme
un agent isolé à la cour égyptienne, malgré le peu de documents que nous ayons con-
servés sur ces enquêteurs royaux.
Le dernier membre de phrase établit enfin que Didiou Sobkou et ses pareils ne ser-
vent pas seulement d'intermédiaires dans ce service des appels; ils formulent eux
mêmes, au nom du souverain, les réponses :
A
n
« il arrête les dispositions de la loi à sa venue (cle la parole, de l'appel). » Le sens de
« clore, cesser, terminer » est bien connu, et je le rends ici par le terme admi-
A
nistratif « arrêter » ; mais le sens de
peut offrir des doutes à cause de l'ortho-
graphe étrange de ce mot. On ne saurait voir dans ce groupe qu'une forme rare ou fau-
tive de ^ « faire connaître », ou cle <=> a tracer des plans ». Je me décide
pour la forme ^ à cause d'un passage du Papyrus Prisse*, où notre locution se
i eti ou\ e . ^__^ j [j j] <=* ^ l <||=> Ji jTi i i ® ^ ^
i^sll. « Le gouverneur parle à ses enfants, après qu'il a arrêté les destinées
i i i
des hommes... » Ce passage a d'autant plus de valeur pour l'interprétation de notre titre,
fond sur le voleur lorsqu'il vole les serfs et le
1. Le Papyrus de Berlin n" 7, dans les Mélanges d'Archéologie, 1877, n° 10, p. 137, n. 2.
2. Cf. le passage de la stèle C 26 du Louvre, 1. 17, où il est dit qu'Antouf r &Y> ^_0 A
misérable ».
3. Stèle C 26, 1. 5, dans Gayet, loc. cit., pl. XVIII.
4. Ibid.. 1. 5.
5. Ibid., 1. 4.
6. Pl. II, 1. 3-4, dans Viuey, Études sur le Pap. Prisse, p. 22.
UNE FONCTION JUDICIAIRE DE LA XIP DYNASTIE
le copte ot T., <>ei M. = eadere, incidere in aliquid; cette racine, développée avec la
dentale, prend le sens de « fondre sur..., enfoncer par une charge... », ainsi que l'a
démontré M. Maspero \ La forme causative doit donc nous donner : « faire tomber sur,
faire saisir. » Didiou Sobkou est ainsi chargé de faire saisir les coupables \ En matière
judiciaire, qui dit coupable dit homme jugé ou à juger immédiatement : il semble donc
assuré qu'un magistrat tel que Didiou Sobkou siège en un tribunal, où, après enquête
faite et justice rendue, il prononce et fait effectuer la saisie des condamnés. Notre
enquêteur ambulant est donc aussi un juge.
b) Mais il a d'autres fonctions, définies par la phrase -
_fl
La traduction de -a2^£|J <=> a faisant monter la parole » n'est pas douteuse,
mais encore faut-il savoir quelle est cette parole. La stèle d'Antouf, au Louvre, nous
W J\
parle de personnages qui « font monter la parole des hommes »
j|j3 ; c'est donc la parole (ou Y appel) des hommes ( D q^j ) que Didiou Sobkou inspecte,
qu'il doit « faire monter » auprès de qui de droit, c'est-à-dire du Pharaon. Ainsi la
stèle C 26 confirme le texte que nous étudions; de plus, comme elle spécifie qu'Antouf
l, de ces transmetteurs d'appels, nous apprenons du même coup que
ceux-ci formaient une catégorie de fonctionnaires royaux, placés en bon rang tout près
des qonbitiou ^ ^ ' '• H suit cle là que Didiou Sobkou ne doit pas être considéré comme
un agent isolé à la cour égyptienne, malgré le peu de documents que nous ayons con-
servés sur ces enquêteurs royaux.
Le dernier membre de phrase établit enfin que Didiou Sobkou et ses pareils ne ser-
vent pas seulement d'intermédiaires dans ce service des appels; ils formulent eux
mêmes, au nom du souverain, les réponses :
A
n
« il arrête les dispositions de la loi à sa venue (cle la parole, de l'appel). » Le sens de
« clore, cesser, terminer » est bien connu, et je le rends ici par le terme admi-
A
nistratif « arrêter » ; mais le sens de
peut offrir des doutes à cause de l'ortho-
graphe étrange de ce mot. On ne saurait voir dans ce groupe qu'une forme rare ou fau-
tive de ^ « faire connaître », ou cle <=> a tracer des plans ». Je me décide
pour la forme ^ à cause d'un passage du Papyrus Prisse*, où notre locution se
i eti ou\ e . ^__^ j [j j] <=* ^ l <||=> Ji jTi i i ® ^ ^
i^sll. « Le gouverneur parle à ses enfants, après qu'il a arrêté les destinées
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des hommes... » Ce passage a d'autant plus de valeur pour l'interprétation de notre titre,
fond sur le voleur lorsqu'il vole les serfs et le
1. Le Papyrus de Berlin n" 7, dans les Mélanges d'Archéologie, 1877, n° 10, p. 137, n. 2.
2. Cf. le passage de la stèle C 26 du Louvre, 1. 17, où il est dit qu'Antouf r &Y> ^_0 A
misérable ».
3. Stèle C 26, 1. 5, dans Gayet, loc. cit., pl. XVIII.
4. Ibid.. 1. 5.
5. Ibid., 1. 4.
6. Pl. II, 1. 3-4, dans Viuey, Études sur le Pap. Prisse, p. 22.