ÇA ET LA
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avis, écarter définitivement la possibilité d'un à'-a? Xs^o^evov. \\ faut attendre que d'autres
textes plus nets viennent nous mettre sur la voie exacte.
II. — La lecture proposée par M. V. Loret pour le groupe ^5l| = -3 (Recueil de
Travaux, XVI, p. 3?) se trouve confirmée par un exemple très net, provenant du temple
d'Edfou, Vestibule central, paroi sud, 3e registre. En voici le texte et la traduction :
mawa
wwv\
a^wa aaa^aa ' /wwna (( pj^ j)ar }es dieux d'Edfou issus de Râ, les
enfants qui se transforment en Atoumou mystérieux dans leur Daït, sur la montagne
occidentale,, au sud de Tas-Horou, — ceux dont le corps est disposé à l'intérieur de leur
To-cljosir, et dont l'âme est près d'eux. »
III. — Les Égyptiens plaçaient, dès la plus haute antiquité, le séjour de leurs morts
dans les îles de l'Océan, qui, croyait-on, environnait l'Egypte et le monde alors connu ,
ou bien, encore, dans des contrées mystérieuses et presque inaccessibles où l'homme
n'avait pu encore pénétrer que difficilement. Lorsque, par suite de l'extension des con-
naissances géographiques, le site de ces localités funèbres s'éloigna du monde terrestre,
plusieurs d'entre elles conservèrent le nom que leur attribution primitive leur avait
valu. Le fait a été démontré par M. Maspero pour les oasis d'El-Khargèh (laMaxàpwv v-Tjaoç
d'Hérodote) et de Dakhel ^^j1. Il en était de même pour une partie de la côte
de la mer Rouge, le , la terre divine, qui avait reçu le nom de Terre des Mânes
ou des Bienheureux, ^ •
Un passage de Pline (Hist. nat., XXXVII, 9) semble se prêter à une interprétation
semblable. Cet auteur rapporte, d'après Juba, qu'une île de la mer Rouge, située près de
la chaîne Arabique et voisine d'une autre île d'où l'on tirait des topazes 3, portait le nom
d'iLE des Morts : « Insula Rubis maris ante Arabiam sita quœ Necron vocetur, et in
ea quœ juxta gemmam topazion ferat1'. »
Le nom Insula necron me parait correspondre à la vieille forme égyptienne
&± l
, qui servait à désigner les îles de l'Amenti. J'ajouterai même qu'il faut
peut-être voir dans cette île le lieu fabuleux où l'auteur du Conte du Naufragé fait
aborder son héros. On se souvient en effet que I'Ile du Double se trouvait au milieu de
la mer de Pouanit, car c'est en se rendant aux mines du Pharaon j^-).- — ^ s'agit
évidemment des exploitations minières de la Nubie, — que le vaisseau qui transportait
l'expédition fit naufrage. Il n'y aurait donc rien d'impossible à ce que le scribe ait voulu
faire allusion dans son récit à une île analogue à Y Insula Necron ou à sa voisine,
Y Insula Topazos.
IV. — Une petite stèle en calcaire, conservée au Musée du Louvre (lre salle du
Sérapéum, nos 291-3857 — Apis mort l'an 34 de Darius), trouvée par Mariette, le
1. Maspero, Études de Mythologie et d'Archéologie égyptiennes, II, p. 421.
2. e. Schiaparelli, Una Tomba egiziana inedita délia VIa dynastia, p. 20 et passim.
3. L'île de Cytis. Pline, loc. cit.. VI, 34; XXXVII, 32.
4. Pline, loc. cit., VI, 34; XXXVII, 32.
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avis, écarter définitivement la possibilité d'un à'-a? Xs^o^evov. \\ faut attendre que d'autres
textes plus nets viennent nous mettre sur la voie exacte.
II. — La lecture proposée par M. V. Loret pour le groupe ^5l| = -3 (Recueil de
Travaux, XVI, p. 3?) se trouve confirmée par un exemple très net, provenant du temple
d'Edfou, Vestibule central, paroi sud, 3e registre. En voici le texte et la traduction :
mawa
wwv\
a^wa aaa^aa ' /wwna (( pj^ j)ar }es dieux d'Edfou issus de Râ, les
enfants qui se transforment en Atoumou mystérieux dans leur Daït, sur la montagne
occidentale,, au sud de Tas-Horou, — ceux dont le corps est disposé à l'intérieur de leur
To-cljosir, et dont l'âme est près d'eux. »
III. — Les Égyptiens plaçaient, dès la plus haute antiquité, le séjour de leurs morts
dans les îles de l'Océan, qui, croyait-on, environnait l'Egypte et le monde alors connu ,
ou bien, encore, dans des contrées mystérieuses et presque inaccessibles où l'homme
n'avait pu encore pénétrer que difficilement. Lorsque, par suite de l'extension des con-
naissances géographiques, le site de ces localités funèbres s'éloigna du monde terrestre,
plusieurs d'entre elles conservèrent le nom que leur attribution primitive leur avait
valu. Le fait a été démontré par M. Maspero pour les oasis d'El-Khargèh (laMaxàpwv v-Tjaoç
d'Hérodote) et de Dakhel ^^j1. Il en était de même pour une partie de la côte
de la mer Rouge, le , la terre divine, qui avait reçu le nom de Terre des Mânes
ou des Bienheureux, ^ •
Un passage de Pline (Hist. nat., XXXVII, 9) semble se prêter à une interprétation
semblable. Cet auteur rapporte, d'après Juba, qu'une île de la mer Rouge, située près de
la chaîne Arabique et voisine d'une autre île d'où l'on tirait des topazes 3, portait le nom
d'iLE des Morts : « Insula Rubis maris ante Arabiam sita quœ Necron vocetur, et in
ea quœ juxta gemmam topazion ferat1'. »
Le nom Insula necron me parait correspondre à la vieille forme égyptienne
&± l
, qui servait à désigner les îles de l'Amenti. J'ajouterai même qu'il faut
peut-être voir dans cette île le lieu fabuleux où l'auteur du Conte du Naufragé fait
aborder son héros. On se souvient en effet que I'Ile du Double se trouvait au milieu de
la mer de Pouanit, car c'est en se rendant aux mines du Pharaon j^-).- — ^ s'agit
évidemment des exploitations minières de la Nubie, — que le vaisseau qui transportait
l'expédition fit naufrage. Il n'y aurait donc rien d'impossible à ce que le scribe ait voulu
faire allusion dans son récit à une île analogue à Y Insula Necron ou à sa voisine,
Y Insula Topazos.
IV. — Une petite stèle en calcaire, conservée au Musée du Louvre (lre salle du
Sérapéum, nos 291-3857 — Apis mort l'an 34 de Darius), trouvée par Mariette, le
1. Maspero, Études de Mythologie et d'Archéologie égyptiennes, II, p. 421.
2. e. Schiaparelli, Una Tomba egiziana inedita délia VIa dynastia, p. 20 et passim.
3. L'île de Cytis. Pline, loc. cit.. VI, 34; XXXVII, 32.
4. Pline, loc. cit., VI, 34; XXXVII, 32.