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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — N.S. 1=17.1895

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Nr. 3-4
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Bissing, Friedrich Wilhelm von: Sur une statue de la collection Barracco
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https://doi.org/10.11588/diglit.12253#0143

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SUR UNE STATUE DE LA COLLECTION BARRACCO

est quelquefois représenté comme vivant. Maintenant nous savons que les plus anciens
portraits de momies étaient peints sur toile et proviennent en grande partie des linceuls
qui enveloppaient autrefois les momies1. Plus tard seulement on sépara la tête tout à
fait du corps et on remplaça la toile par le bois. C'est donc en suivant et modifiant un
usage égyptien, si je ne me trompe, que les Grecs créèrent ici, comme tant d'autres fois,
quelque chose de nouveau et de beau2.

Si ce raisonnement est juste et que la plus grande partie des têtes en plâtre date du
premier siècle, on m'accordera volontiers que la statue Barracco est de la première
moitié de ce siècle. Et le style de la figure me parait confirmer cette opinion. Pourvu
qu'on tienne compte de la matière dure dans laquelle la statue est sculptée, on avouera
que le travail en est soigné, que surtout le visage est modelé finement. Remarquez la
façon dont les narines se séparent de la joue par un sillon accentué et surtout la forme
molle du menton où est indiquée la fossette. C'est un détail que je ne connais pas à une
autre statue égyptienne et qui est un indice de plus, s'il en fallait encore, que la statue
Barracco a subi l'influence de l'art grec ou même a été travaillée par un artisan gréco-
romain. En comparant notre statue non aux sculptures en marbre, mais à certaines
statues romaines, comme l'Hercule enfant, en pierre de touche, du Capitole, on ne dira
guère que ce fut une statue de femme assez grossière3.

Mais qui était la personne qu'elle représentait? On a cru que c'était une impératrice
romaine. Je ne dirai pas que cela soit impossible. Pourtant, pour ma part, je croirais
plutôt que c'est une Isis. Nous avons déjà vu que la coiffure caractérise la déesse :
l'espèce de couronne qu'elle porte sur la tète se prête également à cette interprétation.
C'est la même couronne aux deux plumes que porte la statuette 10114 de Berlin et qu'on
connaît cle la célèbre statue de la reine Amnardis. Je crois même que les sillons qu'on
remarque sur la couronne de l'Isis Barracco ne sont autres que les uréus qui entourent la
couronne de l'Amnardis.

L'Isis Barracco ne ressemble à aucune des statues connues jusqu'ici4. Mais à l'aide
de la chronologie approximative que nous venons d'arrêter pour les têtes en plâtre, on
peut mieux fixer la date d'un autre monument de la collection Barracco. J'entends parler
de la tête virile en granit, publiée sur la planche 74 de la « Collection ». Comparez-la
avec le n° 124 des têtes Graf : c'est une conformité presque absolue. Il en est de même
pour la tête Graf 123 et pour la belle tète Sabouroff3. Ces têtes appartiennent donc à

1. Pétrie, op. I., p. 97. Ledrain, Mon. de la Bibl. Nat., pl. 81, cf. 85.

2. Ces pages étaient écrites, lorsque le bel ouvrage de M. Masner (Arch.Jahrb. Ans., t. IX, p. 178) me par-
vint. Je suis heureux de pouvoir constater que M. Masner, qui a pu étudier les originaux, a établi la chrono-
logie cle ces têtes de la même façon que moi. Il a pu en même temps distinguer parmi les têtes trois groupes
d'une technique différente qui se suivent en ordre chronologique. Par la bienveillance de M. Graf, il m'est
possible de reproduire quelques-unes de ces têtes sur la planche III.

3. Cat. de Berlin, p. 350. La fossette est indiquée sur la tête d'un des Ptolémées au Louvre. (Révillout,
Sculpt. égypt'., n° 776.)

4. J'ai à remercier MM. les directeurs des musées de Gizeh, de Londres, de Rome, de Turin, des recher-
ches qu'ils ont bien voulu faire à ce sujet, et en premier lieu M. le professeur Erman pour la libéralité avec
laquelle il a mis les trésors du musée de Berlin à ma disposition.

5. Furtvvangler, Sammlutig Sabourojf', pl. 45.
 
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