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ÉTUDES DE BOTANIQUE ÉGYPTIENNE
la XIIe dynastie eût changé de fond en comble l'histoire admise jusqu'ici de la culture
des Aurantiacées. Un Baobab pouvant être daté de l'Ancien-Empire eût prouvé, bien
plus sûrement encore que l'inscription de Hirkhouf, la haute antiquité des relations de
l'Égypte avec l'Afrique centrale.
Peut-être quelque autre pourra-t-il un jour combler cette lacune de notre travail,
s'il existe des documents pour le faire et si ces documents sont accessibles. En attendant,
nous avons mis tous nos soins à déterminer le plus exactement possible les restes de
végétaux égyptiens, — fruits, graines, fleurs, feuilles, — qui se trouvent exposés au
Louvre. Nous avons réservé pour une autre série de recherches les résines, gommes,
vernis, baumes, fragments de pains ou de gâteaux, dont l'étude est bien plus du ressort
de la chimie que du domaine de la botanique. MM. P. Pierrot, G. Bénédite et E. Chas-
sinat ont mis, à nous faciliter nos travaux, une bienveillance et une serviabilité dont,
nous nous plaisons à leur témoigner ici notre vive reconnaissance.
Les plantes égyptiennes du Louvre avaient déjà fait l'objet de quelques recherches,
peu connues d'ailleurs des égyptologues.
M. Bonastre, probablement sous l'instigation de Champollion, se livra pendant
quelque temps à l'étude des végétaux égyptiens et publia dans le Journal de Pharmacie,
de 1827 à 1832, les cinq mémoires suivants :
1. Examen chimique de plusieurs substances provenant d'une momie d'Egypte
(t. XIII, p. 606; 1827).
2. Recherches sur le Cinnamomum des Anciens (t. XIV, p. 266; 1828).
3. Recherches chimiques sur quelques substances végétales trouvées dans l'inté-
rieur des cercueils de momies égyptiennes (t. XIV, p. 430; 1828).
4. Notice sur quelques végétaux représentés sur les anciens monumens de
l'Egypte (t. XVI, p. 642; 1830).
5. Observations sur du Baume de la Mecque antique découvert en Egypte
(t. XVIII, p. 333; 1832).
C'est dans le troisième de ces mémoires que M. Bonastre a eu l'occasion d'identifier
et d'étudier au point de vue chimique une douzaine cle plantes du Louvre. Mais, si ses
recherches publiées se bornent à ces quelques espèces, tout porte à croire qu'il avait fait
auparavant un travail d'ensemble sur les végétaux du Louvre, car les déterminations cle
végétaux portées dans la Notice descriptive de Champollion sont dues, ainsi qu'il est dit
dans cet ouvrage (p. 98), aux recherches de M. Bonastre.
Le botaniste J. Decaisne semble, lui aussi, s'être intéressé aux plantes égyptiennes
du Louvre. Un certain nombre de courtes notices, jointes à quelques-uns des échan-
tillons exposés, sont signées de son nom. Mais nous avons cherché en vain, clans les
Bibliographies botaniques, la mention de quelque mémoire de Decaisne ayant trait à ce
sujet spécial1.
1. Au moment de donner le bon à tirer de ces lignes, nous recevons le tirage à part d'un utile et inté-
ressant petit mémoire du dr E. Bonnet : Le Plante egiziane ciel Museo reale cli Torino (estr. dal Nuovo
Giornale botanieo italiano, vol. ii, n° 1, 1895). Nous ne pourrions, sans trop de remaniements, en faire rentrer
les résultats dans notre texte. Qu'il nous suffise de dire ici que le Dr E. Bonnet a découvert à Turin une nou-
ÉTUDES DE BOTANIQUE ÉGYPTIENNE
la XIIe dynastie eût changé de fond en comble l'histoire admise jusqu'ici de la culture
des Aurantiacées. Un Baobab pouvant être daté de l'Ancien-Empire eût prouvé, bien
plus sûrement encore que l'inscription de Hirkhouf, la haute antiquité des relations de
l'Égypte avec l'Afrique centrale.
Peut-être quelque autre pourra-t-il un jour combler cette lacune de notre travail,
s'il existe des documents pour le faire et si ces documents sont accessibles. En attendant,
nous avons mis tous nos soins à déterminer le plus exactement possible les restes de
végétaux égyptiens, — fruits, graines, fleurs, feuilles, — qui se trouvent exposés au
Louvre. Nous avons réservé pour une autre série de recherches les résines, gommes,
vernis, baumes, fragments de pains ou de gâteaux, dont l'étude est bien plus du ressort
de la chimie que du domaine de la botanique. MM. P. Pierrot, G. Bénédite et E. Chas-
sinat ont mis, à nous faciliter nos travaux, une bienveillance et une serviabilité dont,
nous nous plaisons à leur témoigner ici notre vive reconnaissance.
Les plantes égyptiennes du Louvre avaient déjà fait l'objet de quelques recherches,
peu connues d'ailleurs des égyptologues.
M. Bonastre, probablement sous l'instigation de Champollion, se livra pendant
quelque temps à l'étude des végétaux égyptiens et publia dans le Journal de Pharmacie,
de 1827 à 1832, les cinq mémoires suivants :
1. Examen chimique de plusieurs substances provenant d'une momie d'Egypte
(t. XIII, p. 606; 1827).
2. Recherches sur le Cinnamomum des Anciens (t. XIV, p. 266; 1828).
3. Recherches chimiques sur quelques substances végétales trouvées dans l'inté-
rieur des cercueils de momies égyptiennes (t. XIV, p. 430; 1828).
4. Notice sur quelques végétaux représentés sur les anciens monumens de
l'Egypte (t. XVI, p. 642; 1830).
5. Observations sur du Baume de la Mecque antique découvert en Egypte
(t. XVIII, p. 333; 1832).
C'est dans le troisième de ces mémoires que M. Bonastre a eu l'occasion d'identifier
et d'étudier au point de vue chimique une douzaine cle plantes du Louvre. Mais, si ses
recherches publiées se bornent à ces quelques espèces, tout porte à croire qu'il avait fait
auparavant un travail d'ensemble sur les végétaux du Louvre, car les déterminations cle
végétaux portées dans la Notice descriptive de Champollion sont dues, ainsi qu'il est dit
dans cet ouvrage (p. 98), aux recherches de M. Bonastre.
Le botaniste J. Decaisne semble, lui aussi, s'être intéressé aux plantes égyptiennes
du Louvre. Un certain nombre de courtes notices, jointes à quelques-uns des échan-
tillons exposés, sont signées de son nom. Mais nous avons cherché en vain, clans les
Bibliographies botaniques, la mention de quelque mémoire de Decaisne ayant trait à ce
sujet spécial1.
1. Au moment de donner le bon à tirer de ces lignes, nous recevons le tirage à part d'un utile et inté-
ressant petit mémoire du dr E. Bonnet : Le Plante egiziane ciel Museo reale cli Torino (estr. dal Nuovo
Giornale botanieo italiano, vol. ii, n° 1, 1895). Nous ne pourrions, sans trop de remaniements, en faire rentrer
les résultats dans notre texte. Qu'il nous suffise de dire ici que le Dr E. Bonnet a découvert à Turin une nou-