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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 22.1900

DOI issue:
Nr. 1-3
DOI article:
Groff, William: Étude sur les personnages du roman de Setné-Ptah Ha-M-Us
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12425#0055

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ÉTUDE SUR LES PERSONNAGES DU ROMAN DE SETNÉ-PTAH HA-M-US

43

La clef de cette narration si incohérente, en apparence, se trouve clans le fait que,
probablement, à l'époque ptolémaïque et, présumablornent, à Alexandrie, on aurait lu
« Raian », le nom du roi-pasteur qui est écrit ^o((j J^J', et on aurait identifié Ba~
en-ra ou Ra-en-ba, c'est-à-dire Mer-en-ptah, avec lui, puis on aurait déplacé Mer-en-
ptah, qu'on aurait transporté, lui et son règne, aux temps des rois-pasteurs; ce fait avait
eu lieu, déjà, au temps de la rédaction du roman, car Ptah-na-nefer-ka, métamorphosé
en vieillard, suppose quatre générations de lui au temps du roi Mer-ba-ptah, c'est-
à-dire Mer-en-ptah. — D'après l'aspect de Ptah-na-nefer-ka, on aurait dû supposer
qu'il y eût plusieurs générations entre lui et Setné'2.

Quand on essayait d'établir des synchronismes entre l'histoire égyptienne, telle
qu'on la comprenait, et la tradition biblique, on se souvenait que Mer-en-ptah, c'est-à-
dire Ba-en-ra ou Ra-en-ba, fut le Pharaon de Moïse. C'est à cause de cela que, malgré
le fait que ce roi avait été assimilé à un roi-pasteur, il restait « Pharaon », d'où il
devint le Pharaon de Joseph. — Suivant la fausse interprétation d'un texte biblique,
il y avait quatre générations de Joseph à Moïse3; par suite, il devrait y avoir quatre
générations de Moïse à Raian, ce qui est parfaitement conservé dans la tradition
arabe, d'après laquelle il y avait : 1° ^y>, 2° jJJ\, 3° et 4° J[>j, c'est-à-dire

(o [ [j Jk^JJ; suivant une autre version, selon les Arabes, d'après les Coptes, le nom du

Pharaon de Joseph fut Jo1^ ; ce serait la transcription d'un autre nom du même roi,
écrit ^J^wTj Ra-us-n, dont on aurait fait N-ra-us, d'où, probablement, au moyen

d'une transcription grecque, on aurait fait J^j^4; le fait que les deux traditions
ont conservé, pour le Pharaon de Joseph, deux noms différents, mais qui se trouvent,
dans les textes égyptiens, tous deux employés pour désigner le même roi, nous montre
que, derrière la tradition, il y a des textes historiques.

Mais on conservait bien le souvenir que « Zeffwfftpii; » ou Ramsès IL c'est-
à-dire jj^il, fut le père de #epu>v (c'est-à-dire nm&)s, Mer-en-ptah, devenu alors
on supposa jj^il ^ Jlj, ou un jJ^!I père de O^jî enfin,, pour mettre d'accord la tradi-
tion qui veut que j[j fût le Pharaon de Joseph et celui de Moïse, entre lesquels on
supposait environ quatre cents ans, on disait que avait vécu quatre cents ans. Certes,
Ptah-na-nefer-ka aurait été bien d'accord avec une fausse interprétation de la tradition

1. Au Musée de Gizeh, n° 129, et Salle 62, armoire B. — Virey, Notice des principaux Monuments
exposés au Musée de Gizelt, p. 41. — Le nom propre (jlj Peut ^tre ^u so^ 7}an- s°it Raian; après
avoir examiné les textes au Musée de Gizeh, il semble que la lecture yian est la plus plausible, mais non
pas définitive; assurément, du moins à l'époque grecque (et après), on aurait lu ce nom Raian, comme on

aurait lu le nom du même roi Çq p wwv\ J| N-ra-us, qui est devenu ^jlj^j > au aeu de Ra-us-n ou Us-

n-ra. Voyez Jl^xH, OLîj^I ^} UjJCidH \TS, page "\ y et sqq.

2. Cf. Maspero, Les Contes populaires de l'Égypte ancienne, introduction, p. xxxviii et suiv.

3. Voyez Groff, Les deux Versions démotiques du Décret de Canope, introduction, p. 3, n. 1.

4. Voyez Jljf dans CjLjj^I 4*3 ,s Uj_UiCJ) * , P»ge at et sqq.

5. Hérodote, II, chap. cxi (éd. Wiedemann, p. 427 s.). — Le nom de la femme du Pharaon, Asia, est
peut-être un souvenir de son origine asiatique (la tradition arabe parle d'un Kabus, peut-être Ha-m-us). Sale,
The Koran, p. 115, 174 et 235, et notes.
 
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