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DES ORIGINES DE LA MOMIFICATION
CXXVII. — Stèle cintrée1. Inscription gravée. — Calcaire. H., 0m17. — N° 350,
inv. 421 (4192). — XXVIe dynastie, Apis Ve.
Premier registre. —■ Le sommet de cette stèle est brisé en partie. On aperçoit
cependant encore un fragment de la scène ordinaire. Au-dessus du boeuf Apis, le vautour
de Nkhabit étend les ailes.
Deuxième registre. — |
Va Vil
(sic)
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(A suivre.)
CONTRIBUTION À L'HISTOIRE DES ORIGINES DE LA MOMIFICATION
par
J. Baillet
C'est une opinion universellement répandue que, par la momification, les Égyptiens
se proposaient de conserver la chair des morts. Avancer que, bien au contraire, la momi-
fication avait pour but la destruction des chairs pourra sembler un violent paradoxe.
Si pourtant Ton examine attentivement les textes funéraires, si l'on rapproche les uns
des autres les plus anciens et si Ton les éclaire par la comparaison des usages primitifs
récemment constatés en Egypte, peut-être jugera-t-on finalement que ce paradoxe serre
de bien près la vérité.
Les sépultures très archaïques découvertes en ces dernières années dans la vallée
du Nil ont apporté à l'examen de cette question des éléments nouveaux qu'on ne saurait
négliger. M. Wiedemann les étudie dans un mémoire annexé au second volume des
Recherches sur les origines de VÉgypte de M. de Morgan1. Au point de vue de l'état
du corps en ces sépultures, il les ramène à trois types : 1° celles où le squelette, ramassé
sur lui-même, les genoux ramenés devant le sternum et les mains couvrant la face, se
retrouve couché sur le côté au fond de la fosse dans la position où il fut déposé après la
mort; — 2° celles où les ossements sont amoncelés et confondus, la tête intentionnelle-
ment séparée du tronc, état qui dénote un décharnement préalable des os, soit par une
cérémonie d'anthropophagie sacrée, soit par un enterrement provisoire, soit par tout
autre procédé; parmi elles, il en faut distinguer bon nombre où le corps, la tête au
moins, avait subi quelque préparation destinée à le conserver; — 3° celles où se voient
des traces d'un feu par lequel on aurait voulu réduire en cendres tout ou partie des
dépouilles et du mobilier funéraire. « Ou bien la tombe ne recevait que des ossements
» disséminés et incomplets clu cadavre, ou bien le squelette y était déposé dans une
» position qui rappelle celle de l'embryon, ou bien encore le mort était brûlé dans son
» tombeau monumental2. »
1. Voir Mariette, Fouilles, pl. LVII. Voir plus haut la stèle n° CXX-337.
2. Recherches, etc., Ethnographie..., p. 203 à 228. — 3. Ibid., p. 201.
DES ORIGINES DE LA MOMIFICATION
CXXVII. — Stèle cintrée1. Inscription gravée. — Calcaire. H., 0m17. — N° 350,
inv. 421 (4192). — XXVIe dynastie, Apis Ve.
Premier registre. —■ Le sommet de cette stèle est brisé en partie. On aperçoit
cependant encore un fragment de la scène ordinaire. Au-dessus du boeuf Apis, le vautour
de Nkhabit étend les ailes.
Deuxième registre. — |
Va Vil
(sic)
/W\AAA ^ /\ jWVNAA —LL t£A 1 C± LJ /WVW\ Q Ci D -H- 0
(A suivre.)
CONTRIBUTION À L'HISTOIRE DES ORIGINES DE LA MOMIFICATION
par
J. Baillet
C'est une opinion universellement répandue que, par la momification, les Égyptiens
se proposaient de conserver la chair des morts. Avancer que, bien au contraire, la momi-
fication avait pour but la destruction des chairs pourra sembler un violent paradoxe.
Si pourtant Ton examine attentivement les textes funéraires, si l'on rapproche les uns
des autres les plus anciens et si Ton les éclaire par la comparaison des usages primitifs
récemment constatés en Egypte, peut-être jugera-t-on finalement que ce paradoxe serre
de bien près la vérité.
Les sépultures très archaïques découvertes en ces dernières années dans la vallée
du Nil ont apporté à l'examen de cette question des éléments nouveaux qu'on ne saurait
négliger. M. Wiedemann les étudie dans un mémoire annexé au second volume des
Recherches sur les origines de VÉgypte de M. de Morgan1. Au point de vue de l'état
du corps en ces sépultures, il les ramène à trois types : 1° celles où le squelette, ramassé
sur lui-même, les genoux ramenés devant le sternum et les mains couvrant la face, se
retrouve couché sur le côté au fond de la fosse dans la position où il fut déposé après la
mort; — 2° celles où les ossements sont amoncelés et confondus, la tête intentionnelle-
ment séparée du tronc, état qui dénote un décharnement préalable des os, soit par une
cérémonie d'anthropophagie sacrée, soit par un enterrement provisoire, soit par tout
autre procédé; parmi elles, il en faut distinguer bon nombre où le corps, la tête au
moins, avait subi quelque préparation destinée à le conserver; — 3° celles où se voient
des traces d'un feu par lequel on aurait voulu réduire en cendres tout ou partie des
dépouilles et du mobilier funéraire. « Ou bien la tombe ne recevait que des ossements
» disséminés et incomplets clu cadavre, ou bien le squelette y était déposé dans une
» position qui rappelle celle de l'embryon, ou bien encore le mort était brûlé dans son
» tombeau monumental2. »
1. Voir Mariette, Fouilles, pl. LVII. Voir plus haut la stèle n° CXX-337.
2. Recherches, etc., Ethnographie..., p. 203 à 228. — 3. Ibid., p. 201.