Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 22.1900

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Maspero, Gaston: À travers la vocalisation égyptienne, [6]
DOI Artikel:
Maspero, Gaston: Sur une pièce d'or singulière, de provenance égyptienne
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.12425#0243

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
SUR UNE PIÈCE D'OR SINGULIÈRE 225

vocalisation courante à l'époque antérieure, très probablement pendant la durée presque
entière du second Empire thébain. L'altération d'A en o d'un côté, en je, ê, ë, cle l'autre,
s'est généralisée de plus en plus entre la seconde époque thébaine et l'époque grecque.
Elle était devenue presque universelle au temps où l'égyptien a été fixé par l'écriture
alphabétique sous sa forme copte, et les formes en a primitives ne persistent plus le
plus souvent qu'à l'état secondaire, en construction, en composition, avec les suffixes :
pourtant le thébain en conserva un certain nombre, et les dialectes de la moyenne
Egypte, ceux qu'on peut confondre, faute d'un meilleur terme, sous le nom de
bashmourique, les préférèrent souvent aux formes en o, donnant ainsi une preuve nou-
velle de la fidélité avec laquelle ils se rattachaient à l'ancienne langue.

SUR UNE PIÈCE D'OR SINGULIÈRE, DE PROVENANCE ÉGYPTIENNE

par

G. Maspero

Il y a cinq ou six ans, une monnaie en or fut offerte aux divers cabinets d'Europe
et refusée par tous, comme étant fausse au premier chef. On n'y voyait en effet aucun
des types connus, mais des hiéroglyphes égyptiens entourés d'un grènetis : d'un côté,
le groupe f^H, de l'autre, la variante saïto-ptolémaique de ce groupe %^^p, le cheval
tourné à droite, le tout se lisant noubou-noufi et signifiant l'or bon. J'eus la monnaie
entre les mains, et elle me parut présenter les caractères matériels cle l'authenticité. Elle
est frappée, non fondue, et l'on ne voit guère un faussaire fabriquant un coin pour
frapper une pièce que sa bizarrerie même devait faire nécessairement traiter de faux. La
gravure est bonne, faite par quelqu'un qui connaissait les hiéroglyphes, et qui, en même
temps, était familier avec l'art grec : le cheval rappelle celui de certaines monnaies
carthaginoises. Enfin, la variante rwi avec le mot bon écrit par le cliecal au
lieu du luth bien que parfaitement légitime, n'est pas pourtant de celles qui viennent
naturelles à l'esprit d'un faussaire moderne. Tous ces faits m'inclinaient à la croire vraie,
mais, comme je ne trouvais rien dans l'histoire d'Egypte qui parût de nature à justifier
l'existence d'une monnaie hiéroglyphique, je m'inclinai devant la décision des experts
et je tins la monnaie pour fausse jusqu'à nouvel ordre.

Depuis trois ans pourtant j'ai cru trouver une circonstance qui permettrait d'ex-
pliquer l'émission d'une pareille monnaie et d'admettre l'authenticité de l'exemplaire
qui en circule chez les antiquaires. Vers le milieu du IVe siècle, le Pharaon "j"^ Takhos
ou Téos, préparant la guerre contre les Perses, eut grand besoin de numéraire1. Cha-
brias d'Athènes, qui le conseillait, lui désigna plusieurs expédients financiers bons à lui
procurer les ressources nécessaires à l'exécution de ses projets, mais, quand on les eut,

1. Pseudo-Ar.istote, Économiques, II, xxv, édit. Didot, t. I, p. 646-647.

RECUICII., xxn. — NOUV. SÉIl., VI.

29
 
Annotationen