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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 22.1900

DOI issue:
Nr. 1-3
DOI article:
Naville, Edouard: Figurines égyptiennes de l'époque archaïque
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12425#0082

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FIGURINES ÉGYPTIENNES DE L'ÉPOQUE ARCHAÏQUE

étroite (fig. D, E), c'est le cas le plus fréquent, ou à un baudrier très long, dont une
boucle est engagée dans la ceinture, de manière à permettre un mouvement violent du
corps de côté ou en arrière (fig. C). Il peut aussi arriver que, comme aux figures d'ivoire,
la ceinture ne soit pas visible (fig. B), sans doute parce qu'elle était très étroite. Les
peuples qui portent ce fourreau1 sont toujours des populations appartenant au groupe
africain. Les figures que j'ai réunies ici sont tirées des campagnes de Séti Ier contre les

Africains, les
de Beit el-Oua

V^^cJL]' ^ehennou, ^u'on trouve â Karnak ou dans le temple
ly \ Le Libyen ^ J ^jx^r^^i a aussi le même insigne3. Dans les repré-
sentations où l'on voit le roi frappant de sa massue un faisceau d'ennemis, c'est ce
fourreau qui distingue les Africains1, avec la barbe pointue, et la boucle de cheveux ou
la chevelure descendant jusque sur la poitrine. Ce fourreau, ce cornet, est donc une tra-
dition, un trait caractéristique de ce groupe libyen, qui, sous la XIXe dynastie, s'allie
aux peuples de la Méditerranée pour marcher sur l'Égypte. Sous le Nouvel-Empire,
les Africains sont appelés peuples du Nord, mais, à en croire l'inscription de Hirchuf \
sous la VIe dynastie, ils s'étendaient très loin dans le centre de l'Afrique.

Ce trait de mœurs est important, car il vient â l'appui d'une idée qui a été déve-
loppée par MM. Maspero et Pétrie : c'est que le fond de l'ancienne population égyp-
tienne est africain. Le personnage de Negadeh est de même race que les Libyens; c'est
donc un habitant de l'Afrique, et si sous la VIe dynastie nous trouvons les Tamahou,
l'une des branches de ce groupe, sur le Haut-Nil, tandis que plus tard ils seront beaucoup
plus au Nord, il n'est guère possible d'admettre que cette population soit entrée en
Egypte par l'isthme de Suez.

Si ce cornet, cet étui, est un usage libyen, je crois que nous en connaissons le nom
en égyptien, et que nous avons là l'explication d'un mot sur lequel on a longuement

discuté : ce cornet s'appelle ^^<y>^/' ^j^l ^ nf ^e ne raPPe^erai Pas les opinions
très divergentes qui ont été émises sur le sens de ce mot6; mais il me semble que,
maintenant, l'interprétation du compte des morts dans la fameuse inscription de Mené-
phtah est facile. Nous lisons, 1. 51 :

an aamaa r\
3 "Mû 1

i i i

amma
a/vnaaa

I I I

t-A

~\[ ^ « Les Libyens tués, on apporte leurs phallus dans leurs cornets », tandis

(J I [ I I a/vw\a / /Wvw _^J]_^ / (3 -<n \\ P / "TL ~\ {?

que, pour les Akaiousha (1. 54) : " ziv\<=>V V\ I ^ « qui

^ ' 1 ' ^ \\__ai i i -<g>- &_qui i W i^Um

» n'ont pas de cornets », on apporte leurs mains, ^ . Je croirais que ces mains

k f1 □ ©iii m

devaient avoir quelque chose de particulier, car le texte paraît faire une différence entre

~ m etD eiii '

1. Brugsch, Geogr. Inschr., II, p. 79, l'appelle « eine eigenthùmlicbe von vorn berabbângende Schleife ».

2. Rosellini, Mon. Stor., pl. 54-56, 69.

3. Lepsius, Denkm.. III, 2U9, A.

4. Lepsius, Denkm., III, 140, 186, 194. Voyez aussi Rosellini, Mon. Stor., pl. 60, 69, 73, 111, 112.

5. Schiaparelli, Unct Tomba Egiziana, p. 27,

6. Voir Brugsch, Zettschr., 1876, p. 127; Max Mûller, Proceedings, X, p. 149, et Asienund Europa,
p. 358: Bondi, Hobr. Lexicon, p. 92 ; Chabas, Ant. hist., p. 239, etc.

7. L. 46, il y a un passage qui se rapporte aux mains des peuples qui étaient avec les Libyens. Ce passage
que je ne comprends pas contient peut-être la solution de cette question.
 
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