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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 34.1912

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Nr. 1-2
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Sottas, Henri: Quelques variantes du "Proscynème" sous l'ancien empire
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https://doi.org/10.11588/diglit.12745#0043

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QUELQUES VARIANTES DU « PROSCYNÈME » SOUS L'ANCIEN EMPIRE 33

Ainsi de quelque côté que l'on se tourne, il est assez difficile de concilier les deux
formes |^ J^ÈS et Jj^<lÈ> si l'on veut conserver la mention du vœu de longue vieil-
lesse. Examinons s'il ne serait pas plus aisé de ramener Amenti J|^<l!5 à Amenti
>; la première forme, « Y Amenti belle et très grande » n'étant alors qu'un déve-
loppement de la seconde, « la belle Amenti ». On objectera immédiatement que, si Ton
peut en toute rigueur relier T au mot précédent quand on a la forme I <~:>,

il n'en est pas de même dans le cas de ^ y ^ .3g., car, Amenti étant du

féminin, c'est que l'on devrait lire. En effet nous avons vu plus haut que le groupe

complet J)<=~:> se rencontra^ toujours avec l'orthographe régulière. Il y a là une

difficulté véritable, mais qui ne me paraît pas insoluble. Il ne serait peut-être pas
impossible de prouver que dans une expression de la forme î ^5 envisagée comme
une succession d'épithètes, le Q du groupe final suffit à l'ensemble comme marque du
féminin (que son rôle envers soit proprement celui d'un indice de genre ou d'une
indication de la forme adverbiale). Voici deux exemples de cette particularité pour
l'époque memphite : î <~> (Sethe, Urkunden, I, 117), où ^zzy n'a pas de marque

du féminin; ;; A5 (loc. cit., 117) « la reine très gracieuse, très favorisée »'!

Ces exemples suffisent, je crois, à montrer qu'il n'y a pas d'impossibilité matérielle
à admettre le sens littéral : a Qu'il soit enseveli dans Y Amenti belle et très grande »\
On voit combien gagnerait de ce fait en vraisemblance l'interprétation que M. Maspero
a donnée de la forme courante. En ne considérant que le mot à mot le plus strict, on ne
peut trouver d'explication plus satisfaisante de l'existence simultanée des deux formes
|^J^§et|[^^§. que de traduire tantôt « Y Amenti grande et très belle », tantôt
« Y Amenti belle et très grande ». Je ne doute pas que ce ne soit ce rapprochement qui ait
guidé les premiers traducteurs. Au contraire, si l'on veut s'en tenir dans les deux cas
au double souhait de bonne sépulture et de longue vieillesse, il reste à rendre compte
de l'interversion de J et de ^.

Cependant, quelle que soit la facilité apparente que nous offre sur ce point spécial
la jonction supposée du groupe J<cl> 011 J ^<cË> à Amenti sous forme de succes-
sion d'épithètes, je ne crois pas que là soit la vérité. L'expression « très grand »,

surprend lorsqu'on est habitué à rencontrer dans le même sens fl^s^11. Ensuite dans

les cas où le souhait de bonne sépulture s'interrompt après ^ , le souhait

parallèle de longue vieillesse, pour être mis à part, n'en est pas moins exprimé le plus
souvent4. Enfin il y aurait pour la rédaction ordinaire ^ ^ <lÊ> deux interpré-

1. On ne doit pas perdre de vue cette remarque de M. Er.man (Gramm., § 129) : « La terminaison du
iéminin singulier manque souvent ». Enfin en ce qui concerne spécialement Amenti, comme ce substantif
omet parfois la marque du féminin, on ne saurait se montrer plus exigeant pour l'adjectif qui le détermine
(Ex. : Mariette, Mastabas, 424; cf. Erman, Glossat-, s. v.).

2. Je crois pouvoir maintenant adopter sans réserves la traduction : « VAmenti très belle » pour la forme

^ ÎJfe (cf- S£ti°''«)-

3. Ex. : ^ (Capart, Rue de Tombeaux, pl. XI).

4. Ex. : Mariette, Mastafms, 130, 268, 375.

recueil, xxxiv. — troisième sér., t. ti. 5
 
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